Test Blitz The League 2 (PS3, Xbox 360) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Là où Madden NFL 09 impressionnait par son ambiance, mais surtout par son réalisme sur la pelouse, Blitz The League II prend le contrepied total. Le jeu déroule une vision amusante du foot US, où les blessés sont soignés aux stéroïdes, les joueurs couchent pour réussir. Mais la principale différence s’avère être aussi la raison pour laquelle le titre est interdit aux mineurs outre-Atlantique, sa violence. La stratégie principale pour défaire votre l’équipe adverse sur le terrain est affichée et proclamée, il faut blesser ses joueurs. De la simple fracture à l’enfoncement de boîte crânienne en passant par la rupture des cervicales, pas de pitié quand on veut gagner. Il est même possible, ô bonheur, de percuter un adversaire qui n’a plus le ballon, soit un late hit durement sanctionné en principe. Mais oubliez les règles habituelles, Midway n’a pas fait dans la dentelle, à en juger par les animations de blessures, sanglantes à souhait. Quoiqu’on dise de ce soft, il m’aura au moins permis d’admirer écrasements de clavicule et enfoncements de thorax, grâce à des reconstitutions 3D dignes des Experts à Austin.


Tout au long des matches, que ce soit en mode carrière ou dans les scénarios (Butterfingaz, Prison…), la blessure semble rester au centre du gameplay, bien plus que le maniement du cuir. Il est d’ailleurs parfois possible (après un Unleashed réussi comme nous le verrons plus bas) de choisir le membre ou l’articulation de l’adversaire que vous souhaitez atteindre, cela se fait, bêtement, avec le stick gauche pour le sélectionner et en martelant A pour broyer. A l’opposé, il existe deux mini-jeux pour soigner vos joueurs, l’un avec une injection suspecte, l’autre en replaçant des os luxés ou déboîtés. Le premier s’avère tout aussi ennuyant que le système de blessures, il faut choisir une zone avec le stick et envoyer la dose avec A. Le second, légèrement plus intéressant, consiste à aligner les os correctement avec les sticks pour ensuite les replacer d’un coup sec. Des mini-jeux sympathiques au début, mais qui n’apportent pas grand-chose au jeu hormis les bonus récoltés et dégâts infligés. Ils entrecoupent les matches et s’avèrent plutôt gênants à la longue.

Nous l’avons vu, Bitz The League II se démarque de ses rivaux en assumant totalement son côté violent exacerbé et son jeu basé sur les blessures des joueurs adverses. Mais qu’en est-il du football, de l’aspect tactique qui doit en découler? C’est là que le bât blesse, tellement il a été négligé. Les développeurs ont préféré miser sur le système nommé Clash, sorte de bullet time du foot US. Il se déclenche avec la gâchette de gauche, quand vous le souhaitez pourvu que votre jauge soit pleine. Celle-ci se remplit en gagnant des yards, et pourvu que vous ayez deux mains, elle ne sera pas souvent vide. Une fois déclenché, le Clash ralentit donc l’action autour de vous, vous laissant l’avantage sur vos rivaux qui semblent immobiles.Au-delà de cette option, il permet surtout de faire tous les gestes habituels, en mieux. Appuyez avant que votre Quarterback n’envoie sa passe et celle-ci sera parfaite, appuyez avant une réception et c’est le perfect catch assuré, pour peu d’atteindre la zone orange. Le Clash mode permet donc de réaliser toute la palette de coups disponibles, et elle n’est pas large : esquive, passe, catch, power (pour écarter un adversaire). Et pour peu que vous réussissiez un Clash, vous aurez droit au Unleashed, un coup unique permettant une action où vos joueurs sont pratiquement instoppables, un touchdown assuré. Si l’on ajoute l’obtention de bonus en réussissant les divers coups de Clash Mode, il s’avère difficile de perdre à Blitz The League II. Le jeu se résume à des Clash, et la stratégie à des icon pass. On se trouve bien loin du Ask Madden pour parfaire sa stratégie avant le snap.


Techniquement, la copie rendue reste moyenne. Le réalisme qui n’est pas la première ambition du soft subit quand même de graves entorses à en juger par certains mouvements des joueurs, très improbables. Il en va de même de la rapidité de jeu, elle surprend agréablement au départ mais devient vite incompatible avec un jeu plus poussé, plus pensé. Graphiquement pas de gros impairs, si ce n’est l’apparence trop rigide des joueurs qui ont parfois l’air de cyborgs. Leur modélisation est correcte mais les animations sont moins réussies et tout manque de fluidité, spécialement quand on garde Madden NFL 09 en tête. Cependant, le système d’imagerie interne et de visualisation des blessures s’avoue, paradoxalement, graphiquement réussi et doté d’animations sympathiquement gores.


En définitive, Blitz The League II semble avoir trop misé sur son gameplay arcade qui s’avère fun lors des premières heures, mais se révèle vite inintéressant par le manque de réelle maîtrise possible sur le jeu. Le système de Clash et Unleashed tentent vainement de remplacer un gameplay fantômatique mais ne font pas illusion. La facture technique du soft de Midway se montre au final assez médiocre, même si on aurait pu lui pardonner pour peu d’avoir un peu de football à se mettre sous la dent. Au lieu de ça, fractures et stéroïdes lassent rapidement. Madden peut donc dormir tranquille.