Test Alvin et les Chipmunks (PS2, Nintendo DS, Nintendo Wii) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Il faut toujours se méfier des jeux qui tutoient le joueur. Cela signifie souvent qu’en dehors d’être destiné aux plus jeunes (ce qui n’est pas un défaut en soit), le titre s’avère simpliste, limité et sans intérêt. Mais ne mettons pas la charrette avant la vache, et, comme on dit si bien : « laissons sa chance au produit ».

David Seville, compositeur raté de son état, vient de faire une découverte qui va peut être changer sa vie : un groupe de rock composé de trois écureuils, aussi mignons que talentueux. Flairant tout de suite la manne financière, le bonhomme décide de devenir le manager des trois rongeurs et proposent à « Alvin et les Chipmunks », une grande tournée, qui se finira en apothéose, lors d’un concert au festival Rockathonapalooza.

Voilà pour le scénario, qui se révèle aussi improbable que léger. L’histoire est contée entre chaque concert, au travers de cinématiques très « cheap », composées d’images fixes. Tout ceci est surtout prétexte à un jeu musical, pompant allégrement chez la concurrence, Guitar Hero et Rayman Contre les Lapins Crétins en tête.

Des étoiles de couleurs partent du centre de l’écran et se dirigent vers des cercles situés aux quatre coins. Au moment où l’étoile arrive dans le dit cercle, le joueur doit donner un coup de Wiimote ou de Nunchuck. Une étoile part en bas à droite : on secoue la Wiimote. En bas à gauche : on agite le nunchuk. En haut à droite, attention, subtilité : bouton B plus coup de Wiimote. Etoile en haut à gauche en vue ? Bouton Z et secouage de nunchuk sont de rigueur. Un jeu de rythme des plus classique, mais qui, dès le niveau de difficulté intermédiaire, demande concentration, calme et persévérance.

Ceci dit, Eidos a sorti le chéquier et s’est offert de nombreux « classiques » du rock, de la pop et même un peu de punk Californien. En effet, les Chipmunks sont amateurs de décibels et reprennent avec force et fracas du Blink 182, Clash, et autres B52’s. Au total, ce sont une quarantaine de standards qui sont ici repris, composant une playlist d’assez bon goût.


Abordons maintenant les choses qui fâchent et il y en a un sacré paquet. Un écureuil qui parle, c’est très mignon, mais quand il se met à chanter, une envie irrépressible d’attraper tout ce qui traine dans son salon pour se taillader les veines s’empare de nous. Chaque titre est interprété façon « Tic et Tac », avec la voix suraigüe et nasillarde qui va avec. Lors du premier morceau, on met le son à fond pour en faire profiter toute la rédac’ et on se marre un bon coup. Mais, arrivé au deuxième titre, la blague a déjà assez durée. Ayez donc une pensée pour le pauvre testeur qui est « obligé » de passer une après-midi entière accompagné de ces rongeurs castras. Mais soit, le titre est destiné avant tout au moins dix ans et on ne doute pas un seul instant que ces chansons interprétées sous hélium amuseront nos chers bambins.

S’amuser oui, mais pas bien longtemps, tant la difficulté du titre semble avoir été équilibrée à coup de truelle. En mode « facile », seuls les cercles du bas sont pris en compte et le titre devient très vite ennuyeux à mourir. On se contente d’agiter mollement les bras, en baillant à moitié.

Mais dès le niveau intermédiaire, on tombe dans le n’importe quoi : les figures compliquées s’enchaînent et il faut persévérer longtemps avant de maîtriser correctement le moindre morceau. Pour un titre réservé aux plus jeunes, cette difficulté mal dosée est totalement illogique.

D’autant plus que le rythme de la plupart des morceaux est mal géré. En cours de chanson, on passe de la mesure de la basse, à celle du chant, pour finir avec la batterie. Du coup, l’impression de « participer » au titre, comme c’est le cas dans l’épreuve de danse de Rayman, est totalement absente. Ce qui, vous en conviendrez, élimine une bonne partie de l’intérêt. Et n’espérez pas mieux du côté des modes de jeu. Seuls deux choix sont proposés en solo : scénario et chansons. En multijoueurs, le titre s’avère tout aussi ennuyeux et consistera juste en une bête course au High Score.


Comment faire pour passer d’un dessin animé populaire des années 80 à un jeu musical au rabais ? Eidos connaît la réponse et nous l’apporte sur un plateau, avec « Alvin et les Chipmunks ». Le budget du titre est passé dans les droits d’auteurs de la playlist, si bien qu’on se retrouve avec un titre limité et simpliste. On vous avait prévenu : méfiez vous des jaquettes qui vous tutoient.