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Publiée le 26/11/2012 à 17:11, par Maxence

Game Dev Party : 48 heures pour créer un jeu vidéo !

Des amateurs qui se mêlent aux professionnels pour créer un projet de toutes pièces en 48h, c'est à la game jam que ça se passe !

Game jam : 48 heures pour créer un jeu vidéo !
L’association lyonnaise Game Dev Party organisait, ce week-end à Lyon, sa troisième « game jam ». Huit équipes de passionnés se sont ainsi lancées le défi de créer un jeu vidéo en moins de 48 heures. Loin d’être tous issus de l’industrie du jeu vidéo, les cinquante game designers, graphistes, sound designers et autres programmeurs parfois improvisés ont tous participé à l’élaboration d’un projet complet. Du pitch initial proposé le vendredi soir à la démonstration finale le dimanche à 17 heures – en présence de Frédérick Raynal (monsieur Alone in the Dark et Little Big Adventure) – ils ont du redoubler d’efforts pour proposer un prototype jouable. Découverte par étapes d’une aventure humaine pas comme les autres, suivie en seconde page d'une interview de l'un de ses instigateurs, accessoirement développeur indépendant.

L’inscription
Game Dev Party
Si l’espace collaboratif l’Atelier des Médias n’a accueilli « que » cinquante participants pour cette game jam, ce n’est pas faute de candidatures. En mars dernier, il n’avait déjà fallu que quatre jours pour finaliser les inscriptions, une centaine de personnes devant même se contenter de la liste d’attente. Cette fois-ci, c’est en moins d’une heure que les participants ont été sélectionnés, preuve s’il en fallait de la forte demande de ce type d’évènements dans l’environnement lyonnais.

Il s’agit avant tout pour les organisateurs de conserver la taille humaine qui fait la qualité de l’évènement : difficile en effet de reproduire l’ambiance bonne enfant et de conserver la relation de proximité – entre les créateurs, mais aussi entre les organisateurs et les participants – avec cent ou deux cents inscrits motivés. De plus, l’évènement doit absolument rester gratuit, le coût de cette game jam étant pris en charge par l’association au gré des partenariats mais aussi grâce à la cotisation d’adhésion de ses membres.

Le pitch
Game Dev Party
Une douzaine de game designers, programmeurs ou autres se présente face au reste des participants avec une idée en tête et une minute et trente secondes pour l’expliquer sommairement à l’assistance. Chaque game jamer est muni de cailloux, qu’il donne à ces « pitchers » s’il souhaite soutenir le projet, même s’il ne désire pas nécessairement travailler dessus. Évidemment, chaque pitchers peut détailler son projet lors d’un temps dédié à la discussion – et à la restauration, assurée par un partenaire de l’association – et ainsi tenter de convaincre l’assistance.

Le décompte de cailloux est ensuite fait, huit projets étant finalement retenus. Les équipes qui se forment alors, au gré des affinités mais aussi des besoins de développement, seront définitives jusqu’au rendu final du projet, qui aura lieu deux jours plus tard. C’est maintenant que tout commence vraiment pour les jamers, qui commencent déjà à définir les grandes lignes du weekend qui s’annonce.

Game Dev Party
Un jeu d’aventure horrifique, un jeu d’action basé sur l’utilisation de clones, un tape-taupes ou encore un jeu de stratégie reprenant les codes du slasher movie américain font ainsi partie des projets retenus. L’idée la plus originale vient sans doute de Maxim, commercial dans la vie de tous les jours, dont le jeu de course poursuite textuel, où il s’agit d’empêcher Dieu de provoquer la fin du monde, attire déjà l’attention.

L’avancée du projet
Game Dev Party
Mis à la porte à minuit pour une question d’assurance, c’est à huit heures du matin que les participants se retrouvent pour collaborer. Certains ont déjà passé la nuit sur leur projet, d’autres ont préféré recharger les batteries en prévision du marathon qui s’annonce. Comme pour les jeux vidéo disponibles dans le commerce, chaque projet est différent et nécessite donc différents types de ressources. Pas moins de quatre programmeurs sont par exemples requis sur Army of me, le jeu d’action/plateforme basé sur l’utilisation de clones.

Game Dev Party
Il faut dire que ces sympathiques étudiants ont décidé de créer leur propre moteur pour l’occasion. Une ambition peut-être un peu élevée vis-à-vis du temps alloué, mais l’objectif est rempli : si le prototype qui sera montré sera peut-être le moins abouti en termes de gameplay, il n’aura pas empêcher l’équipe d’apprécier la collaboration, mais surtout d’apprendre. C’est un peu l’avis général que l’on recueille en discutant avec les participants : l’intérêt d’une game jam, c’est avant tout de participer à une aventure humaine sérieuse mais détendue, l’ambition personnelle se fondant obligatoirement avec le dessein collectif.

Game Dev Party
Game Dev Party
Game Dev Party
Les genres de jeu sont aussi variés que les inspirations de design.


La démonstration finale
Game Dev Party
Dimanche, 16 heures : l'Atelier des médias est en ébullition, puisque les équipes n'ont que trente minutes pour finaliser leurs prototypes. Les problèmes sont alors divers, et il faut une bonne dose de sang froid aux programmeurs pour compiler la meilleure version disponible à cet instant. Les fichiers et les versions se sont accumulés au long des deux jours, et c'est à ce moment que l'on constate les principales différences entre les équipes : il y a les habitués de la game jam et les autres. Il parait en effet difficile de visualiser clairement ce qui est faisable de ce qui ne l'ai pas dans le temps imparti lorsque l'on n'a jamais participé, surtout quand l'équipe est composée de parfaits inconnus qui doivent s'apprivoiser. C'est cette diversité, entre amateurs, professionnels et futurs pro, qui fait la force de la game jam.

Game Dev Party
Logiquement, les projets les plus ambitieux sont les plus compliqués à réaliser en si peu de temps. Les coupes de gameplay sont nombreuses, certains assets visuels ou sonores n'ont pu être implémentés, le principe de base n'est plus tout à fait le même : chaque équipe a du revoir ses ambitions, bien souvent à la baisse, mais chacun a pu finalement présenter quelque chose. On pense particulièrement au tape-taupes aussi gore que drôle, présenté en version quasi-finale et jouable sur PC, smartphone et tablettes Android ou encore à Tabulas que vous pouvez essayer ici.

On a également été séduit par l'excellence de la réalisation visuelle et sonore de Incur, jeu d'action plateforme ou le héros subit autant ses pouvoirs extraordinaires qu'il en profite (contrôles inversés, hallucinations etc) quand le slasher stratégique, avec pièges mortels et tueur sanguinaire, paraissait particulièrement fun. Tous les projets ne sont pas au même niveau d'avancement, mais chacun a sa particularité, ce petit plus qui rend une production unique. La game jam n'étant pas une compétition, il n'y aura pas de jury, pas d'élection du meilleur jeu et aucune récompense, si ce n'est la satisfaction d'avoir réalisé quelque chose d'unique avec des inconnus motivés. Un évènement qui, cette fois encore, aura satisfait les participants, déjà très enclins à participer à l'avenir, et les organisateurs, dont la mission est accomplie.

Interview de Maxim, derrière le jeu de poursuite textuel Tabulas
Game Dev Party
Jeuxvideo.fr : Salut Maxime. Peux-tu te présenter ?
Maxime : Je m'appelle Maxim Payot, je suis commercial, donc rien à voir avec le jeu vidéo, qui est une passion depuis que je suis tout petit.

Jvfr : Comment on a l’idée de passer de joueur à créateur de jeux vidéo le temps d’un week-end ?
Maxim : Je dirais que c’est pour découvrir. Je me suis inscrit en tant que sound designer, parce que je suis aussi passionné par la musique. J’ai déjà participé à la game jam de mars, et je me suis dit : « aller hop, on y retourne ! ».

Jvfr : Tu étais déjà venu avec une idée la dernière fois ?
Maxim : oui, on a fait Pick & Destroy, qui est un jeu de shoot, et cette fois on est parti complètement sur une autre idée.

Jvfr : Qu’est-ce que ça t’apporte, la game jam ?
Maxim : C’est déjà un plaisir de revoir les gens. On a rencontré pas mal de monde à la précédente édition, des créateurs, des pros, des amateurs, c’est déjà assez cool. Et maintenant, on a l’expérience de la première jam, et donc on a un peu plus la notion de faisabilité et l’évènement n’a pas changé au niveau du plaisir. C’est intense et cool.
L’intérêt c’est de rencontrer des gens, c’est la base de la game jam, mais c’est aussi produire, et dans l’idéal aboutir à quelque chose de fini. Le mix des deux rend l’évènement unique.

Game Dev Party
Jvfr : Ça te donne des envies de réorientation professionnelle ?
Maxim : C’est sur que c’est un rêve de gosse. Aujourd’hui je suis commercial, mais si un jour j’ai des opportunités, je les saisirai. Je reste néanmoins réaliste, je fais ça ponctuellement par passion, pour l’instant ça s’arrête là.

Jvfr : T’es quel type de joueur ?
Maxim : je joue à tout, mais principalement aux MMO et aux FPS. J’aime bien aussi la stratégie, mais je m’intéresse pas mal aux types de jeux que l’on peut produire ici à la jam, des concepts simples et addictifs que l’on peut jouer sur les supports mobiles actuels.

Jvfr : Ton équipe et toi avez pondu un jeu invitant à battre Dieu dans une course poursuite textuelle afin d’éviter la fin du Monde, c’est quand même un peu mégalo !
Maxim : le concept est pas spécialement pensé comme mégalo, c’était plus une envie de se moquer des gens qui se prennent la tête avec la fin du monde du 21 décembre prochain. On est surtout parti du principe de gameplay, qui est hyper simple, et la destinée fatale est plus un à-côté sympa qu’une réelle volonté de comparer le joueur à Dieu (rire).

Un grand merci à Anne-Laure, Laurent, Sylvain et les autres bénévoles de l'association Game Dev Party pour leur sympathie, leur motivation et leur énergie.

Retrouvez toutes les photos ainsi que les projets détaillés sur le blog de Game Dev Party
(crédits photos : Game Dev Party et Jeuxvideo.fr)

Page 2 : Entretien avec Laurent Victorino, développeur indépendant et vice président de Game Dev Party
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