Preview de Killer is Dead : un Grasshopper de plus ?

Confortablement installé dans la chambre 2306 de l'hôtel West Inn de San Francisco, Suda 51 sirote un jus de fraise en nous attendant. L'heure n'est néanmoins pas au troussage de domestique, puisque le fantasque créateur de Killer 7 et No More Heroes est là pour nous présenter sa dernière folie, le beat'em all Killer is Dead. Quelques minutes de gameplay - un combat de boss - et une interview plus tard, difficile de tirer la moindre conclusion concernant ce titre développé en partenariat avec Kadokawa.

On commence à avoir l'habitude des univers barrés et des visuels couillus que Grasshopper Manufacture nous concocte à longueur de productions. Cette fois-ci, le studio Japonais nous offre sa propre vision de l'agent secret, dans une société futuriste gavée au trans-humanisme. Selon Suda 51, le James Bond du futur aura une mitrailleuse greffée à son bras gauche alors que le droit tailladera les vilains au katana. Ah, et il sera à moitié mercenaire, vendant au plus offrant ses talents de tueur à gages d'un nouveau genre.

Le plus offrant, c'est la Brian Execution Agency, une sorte de tripot gouvernemental censé éradiquer la menace de l'Underworld aux quatre coins du Monde. Une patronne et une stagiaire sexy ou un sidekick grincheux viendront même - nous dit-on, sans que l'on puisse le constater dans la séquence de jeu - prêter main forte à Mondo Zappa, tueur séducteur à la rescousse d'un monde pris d'assaut par des fous qui détournent les avancées scientifiques à de sombres desseins.

En plus d'avoir un nom qui pue la classe, Mondo possède tout l'arsenal du parfait petit héros de beat'em all : coups d'épées à enchaîner, mitrailleuse à distance, saut et dashs rapides pour esquiver les attaques sont ainsi les possibilités de base, suppléées par un finish dantesque en QTE lorsque l'on enchaîne les frappes. Super dynamique, le gameplay n'en est pas moins des plus limité, et si Suda 51 nous promet une complexification progressive des mécaniques de combat, nous n'avons vu pour le moment qu'un mec qui bourrait les boutons de sa manette Xbox 360 pour remplir sa jauge et lancer sa super. Mouais...

Un peu déçu par le gameplay, notre attention se porte alors ailleurs. Le squelette mélomane Victor, qui a volé l'oreille musicale d'une certaine Jubilee pour "purifier le monde", a évidemment un certain style et si ses attaques semblent diablement faciles à esquiver, sa présence n'en est pas moins rassurante quant à l'orientation visuelle choisie. Le cel-shadding brillant se veut sensiblement différent de ce que l'on a pu voir par le passé, Suda résumant parfaitement bien la volonté du studio, qui souhaite faire du style visuel de ses jeux sa carte de visite. Pas besoin de connaître le créateur, le studio ou même le jeu vidéo pour noter l'originalité de la direction artistique.

Reste que Grasshopper ne pourra pas éternellement se planquer derrière un univers foufou ou un style graphique osé pour nous vendre ses pitreries. Killer is Dead semble tout de même bien fun avec ses gerbes de sang à outrance, son décor qui se délite en plein milieu de boss - et qui devient du coup très animé, un bonheur - et ses personnages qui joutent aux punchlines avant de passer aux choses sérieuses, mais il faudra à l'avenir nous rassurer un peu quant à la viabilité de son gameplay.

On voudrait aussi en savoir plus sur les quêtes annexes ou le mode Gigolo (un jeu de drague ?) vantés par la brochure sans pour autant être expliqués, la consistance des niveaux ou les différents environnements, les améliorations d'armes ou encore les boss à qui il faudra trancher la tête en lâchant un "Killer is Dead" des plus classieux. Vite, Monsieur Goichi, votre jeu est censé atterrir dans nos PS360 cet été.