Preview de Castlevania : Mirror of Fate

Développé par le studio espagnol Mercury Steam, le prochain Castlevania se présente comme l'épilogue de Lords of Shadow premier du nom et prologue du second. D'ailleurs sous-titré Castlevania Lords of Shadow : Mirror Of Fate, le jeu s'inscrit dans la continuité de la mythologie revisitée par le reboot afin d'enrichir cette saga d'une transition scénaristique supplémentaire.

Mirror Of Fate à l'ambition d'éclaircir les origines de Dracula à travers les yeux des descendants de Gabriel, à commencer par son fils caché, Trevor. Ce dernier, fort de son appartenance à la Confrérie de la Lumière, part en quête de vengeance contre son père qui réapparaît après vingt-cinq ans d'absence et s'installe dans un mystérieux château. Mais l'imposante bâtisse ne dévoile pas ses secrets si facilement : ce n'est pas moins de quatre générations de Belmont qui vont se succéder à la recherche du maître des lieux. En effet, le principal attrait de cet épisode réside dans la diversité des personnages jouables car chacun correspond à une époque différente.

Leurs particularités individuelles permettent de débloquer des zones inaccessibles du château avec l'un ou l'autre mais la différence ne s'arrête pas là puisque ces attributs influencent également le style de jeu. Trevor (fils de Gabriel) dispose d'un glaive, de bombes électriques, de la magie d'ombre et de lumière alors que Simon (fils de Trevor) utilise un fouet, des haches enflammées et la magie élémentaire et spirituelle. Malgré tout, la liberté de ce système est bridée par le scénario qui impose ces changements ne laissant pas au joueur le loisir de passer d'un héros à l'autre quand il le souhaite. Heureusement, la liberté de mouvement, elle, est au rendez-vous.

Car si le joueur ne peut pas choisir son personnage parmi les quatre disponibles, il peut en revanche, se rendre là ou bon lui semble. Dans la veine des anciennes productions portables, le titre fait preuve d'une dimension exploration conséquente dans un environnement en 2D side scrolling. A l'horizontale comme à la verticale, le château regorge de pièces à explorer avec les classiques cachettes, secrets, et autres. La carte des lieux, facile d'accès (sur l'écran tactile), permet une orientation simple d'autant plus qu'il est possible de mettre un marqueur sur un point jugé important pour y revenir plus tard. Ces allers-retours potentiels œuvrent à la prise de conscience de la beauté du titre.

Si le jeu utilise le défilement horizontal 2D, le décor et les personnages modélisés tout en 3D permettent des changements de plans fréquents, des zooms (lors des finish move par exemple) ainsi qu'une mise en place travaillée d'un environnement détaillé. Les couleurs sombres retranscrivent bien l'univers Castlevania avec un rendu impressionnant de netteté pour la 3DS, tout comme la réalité augmentée qui fonctionne parfaitement avec quelques décors d'une profondeur certaine. La volonté du détail ressort notamment dans l'animation des arrières plans (un fantôme traînant sa chaîne, etc). Le label Lords Of Shadow est clairement apposé sur Mirror Of Fate tant au niveau de la réalisation que du gameplay.

De facto, Mirror Of Fate emprunte beaucoup de ses mécaniques de gameplay à Lords Of Shadow : attaque directe, attaque de zone, blocage, contre-attaque, esquive...Le joueur habitué aux Beat Them All de cette génération trouve vite ses marques une fois la console en main. La difficulté annoncée croissante devrait contrebalancer un début de jeu relativement simple. Les ennemis typiques d'un Castlevania (squelettes, chauves-souris, etc) possèdent leurs patterns qu'il faut appréhender afin d'utiliser les combos ou les magies les plus appropriés. Une fois morts, les ennemis lâchent des points d'expérience utiles au déblocage de nouvelles compétences. Les combats dynamiques ne déçoivent pas même s'ils se situent en terrain connu.

L'exploration n'est pas en reste non plus. Les chasseurs de vampires peuvent courir, sauter, grimper, se balancer avec leur fouet...Des actions nécessaires à la découverte de tous les trésors du château (sans compter les pouvoirs à débloquer). De ce côté, le jeu s'émancipe de son aîné, avec des phases de recherche plus poussées. La possibilité de mourir en tombant de trop haut, par exemple, encourage le joueur à prendre son temps, tout comme le fait que la santé de son héros ne remonte pas (il faut pour cela trouver une fontaine de vie). Des choix intéressants gâchés par de très (trop) nombreux checkpoints. A ce défaut se rajoute, sur la version d'essai, une chute de framerate un peu inquiétante parfois. Espérons la correction de ces petits problèmes d'ici la sortie.

Mirror Of Fate emprunte des éléments de gameplay à son prédécesseur tout en gardant la mise en scène qui a fait le succès de Lords Of Shadow avec la mise en avant du scénario. Les développeurs annoncent une quinzaine d'heures de jeu au long desquelles ils comptent éluder les répétitions. La démonstration va dans ce sens ; reste à voir si la version définitive corrige les petits problèmes et tient ses promesses. Un bon petit coup de fouet en perspective qui tisse le lien entre les deux Lords of Shadow sur consoles HD.


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Jeuxvideo.fr : L'histoire est-elle si importante ? Les joueurs qui n'ont pas terminé le premier épisode sur consoles HD comprendront-ils celui-ci ?
David Cox : Même si Mirror Of Fate est une suite, l'histoire reste autonome vis à vis des autres jeux. Si vous jouez aux trois jeux, l'expérience sera complète bien entendu. Mais vous n'avez pas besoin de jouer au premier pour jouer au deuxième ou à Mirror Of Fate. Dans Lords Of Shadow, le personnage principal est Dracula, et si vous jouez aux trois vous prendrez la pleine mesure de l'histoire mais ce n'est pas pour autant nécessaire pour comprendre chaque jeu.

Jeuxvideo.fr : Pourquoi avoir choisi la 2.5D ?
Enric Alvarez : Pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, l'approche nous plaisait lorsque nous considérions le jeu de plateforme. Nous avons fait des tests, des recherches et nous avons conclu que c'était « intéressant » de revisiter l'ancien style Castlevania, mais d'une nouvelle façon. Ce que nous essayons de faire est de mélanger le gameplay de combat/action de LoS avec cette old fashion 2.5D car nous estimons que la console (3DS) est toute désignée pour cette expérience. Nous sommes tombé amoureux de ce mélange qui peut réunir les anciens fans de Castlevania et les nouveaux joueurs qui ont découvert la série avec LoS. Cette osmose nous a permit de mettre l'accent à la fois sur le combat et sur l'exploration. C'est comme mélanger deux mondes pour en créer un seul. Ça nous a paru plein de bon sens pour la Nintendo 3DS. De plus, cela nous permet de conserver un niveau de détail impressionnant, ce qui n'aurait pas été possible avec un jeu complètement en 3D avec lequel nous aurions dû faire trop de compromis. C'est aussi un moyen de surprendre le joueur. Les gens qui ont aimé LoS ne s'attendaient pas à ça, tous comme les gens qui ne l'ont pas aimé d'ailleurs. En changeant la formule avec l'épisode 3DS, nous contribuons au renouvellement de la découverte pour le joueur, car nous ne voulons par l'ennuyer. Mirror Of Fate est complètement différent de LoS 1, et LoS 2 est complètement différent de LoS 1. Nous travaillons sur la même franchise, mais nous traitons différemment chaque épisode en prenant des risques. Nous ne voulons pas faire de simples suites mais quelque chose de vraiment spectaculaire, aussi bien pour Mirror Of Fate que pour LoS 2.

Jeuxvideo.fr : Le jeu est-il en 2D side scrolling tout du long ? Certains passages sont-ils en 3D complète ?
David Cox : La majorité du jeu est en 2.5D. La modélisation en 3D permet des zooms ou des plans différents. C'est surtout contre les boss que les environnements en 3D sont utilisés mais le jeu est à 90% en 2.5D. Nous utilisons la caméra dans une dynamique immersive, que ce soit en jeu ou pendant les cinématiques. Cela nous permet de créer un effet de mouvement constant propre aux mondes en 3D.

Jeuxvideo.fr : Est-ce qu'à un moment, Konami a dit : « stop, ça va trop loin, ce n'est plus Castlevania » ?
David Cox : Des éléments nous étaient imposés au départ. Nous avons fait plusieurs propositions que Konami a trouvé géniales mais ils étaient effrayé. Le changement était nécéssaire pour remettre Castlevania sur les rails. Nous avons prit délibérément de la distance avec les précédents Castlevania, en proposant un nouvel univers, une nouvelle histoire. Je pense que tant que l'on garde l'essence du jeu : Dracula, les Belmont, le fouet ainsi que le concept de l'exploration/combat, on ne peut pas s'éloigner tant que ça. L'univers s'enrichit mais ne se dénature pas.

Jeuxvideo.fr : Cela veut-il dire que c'en est terminé des anciens Castlevania ?
David Cox : Je ne dirais pas que c'est terminé, mais pour le moment les projets sont concentrés autour de l'univers Lords Of Shadow. Cette vision est privilégiée. C'est la même chose avec Batman (le film). La vision change en fonction du réalisateur. Actuellement, Batman c'est Christopher Nolan. Ce qui est passé est derrière lui mais existe quand même. Peut-être que dans cinq ans quelqu'un viendra derrière nous et voudra revenir à une formule plus traditionnelle.

Jeuxvideo.fr : Vous parliez des anciens fans. Les anciens jeux Castlevania sont réputés pour leur difficulté, qu'en est-il de Mirror Of Fate, qui peut y jouer ?
David Cox : Nous avons rendu la difficulté de la démo accessible car ça va être la version présentée à l'E3. Les joueurs auront le temps d'en voir autant qu'ils peuvent. Là vous pouvez terminer le jeu simplement, mais dans la version définitive il faudra combattre intelligemment, en utilisant les combos et la magie. La difficulté sera relevée, et le jeu tournera autour de la quinzaine d'heures. Ça va être un gros jeu 3DS. Il est important que les joueurs se rendent compte qu'ils vivent une grande aventure.

Jeuxvideo.fr : N'avez-vous pas peur de la répétition dans un beat them all d'une quinzaine d'heures ?
Enric Alvarez : Il y a quatre héros différents ainsi que des ennemis différents tout du long. Lorsqu'on développe un jeu il faut être honnête : on ne peut pas mettre tout les trucs cool au début et à la fin sans rien au milieu, ou tout à la fin. Ce n'est pas juste. Dans LoS il se passe quelque chose toutes les deux minutes. Un ennemi, un puzzle, un challenge, un secret, etc. Quand on développe un jeu il faut faire attention à ce que chaque recoin regorge de contenu différent, pour éviter la répétition. Cela dépend aussi du plaisir que le joueur prend ou non. Si le jeu ne lui plait pas, il sera plus enclin à trouver les répétitions. La clé c'est l'honnêteté : si on propose un jeu de quinze heures, alors il faut qu'il soit passionnant du début à a fin avec de l'action toutes les cinq minutes.

Jeuxvideo.fr : La musique de LoS est excellente. Avez-vous apporter autant de soin à cet épisode portable ?
David Cox : Ce ne sont que des nouvelles musiques par Óscar Araujo, déjà compositeur pour LoS. La musique de Mirro Of Fate est épique ; de très bonne qualité, spécialement adaptée pour la 3DS.