Test Call Of Juarez Gunslinger (Xbox 360, PS3) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Après un troisième opus qui n'avait franchement pas emballé les foules, la série Call of Juarez revient sur le devant de la scène avec Call Of Juarez Gunslinger, un FPS arcade. Il nous replonge au Far West pour suivre le récit d’un ivrogne chasseur de prime, dénommé Silas Greaves. Le titre, disponible au prix de 15 € en dématérialisé uniquement, vaut-il l'investissement ? C'est ce que nous allons tenter d'élucider dans le test qui suit.

Comme tout bon jeu se déroulant à l’époque du Grand Ouest américain, l’histoire de Call Of Juarez Gunslinger commence dans un saloon. Invité à l’une des tables, Silas Greaves, un chasseur de prime animé par son désir de vengeance, va narrer son histoire aux personnes présentes autour de lui.

Ce mode histoire, représentant 6 à 7 heures de jeu, vous permet de revivre cette épopée dans la peau d’un Silas plus jeune, parti à la recherche des hommes responsables de son malheur. Entraîné dans cette chasse qui prendra plusieurs années, notre chasseur de prime affrontera certaines des plus grandes légendes du Far West pour avancer dans sa traque. Silas nous narre sa rencontre avec les bandits les plus connus de l’Ouest, comme les frères Dalton, Jessie James ou Kid Curry. Il revient sur les différences entre les mythes et le « véritable déroulement des faits » puisque, les années s’accumulant (et verres d’alcool obligent), notre protagoniste n’hésite pas à modifier certains faits au fur et à mesure de son avancée pour démentir les rumeurs. Ces modifications ont des répercussions directes sur le jeu, changeant par exemple une attaque d’Apaches en une attaque de Cowboys en formation apache. D’ailleurs, Silas n’hésite pas non plus à nous prendre directement à partie lorsque nous ne respectons pas vraiment ses dires en préférant déclencher une fusillade plutôt que d’éliminer ses ennemis de façon plus discrète ( « Heureusement que j’avais dit discrètement… »).

Durant sept épisodes, notre traque nous entraîne dans des lieux distinctifs (bien que typiques du genre Western), comme des forêts ancestrales appartenant à des tribus indiennes, des canyons regorgeant de hors-la-loi ou des villes d’époques. Des épisodes dans lesquels nous avons également pour défi de retrouver des secrets dissimulés. Appelés « pépites de vérité », ces derniers sont en réalité des indications supplémentaires sur les lieux, les personnages ou les évènements que nous pouvons être amenés à rencontrer durant notre progression. Apprendre en jouant, on reconnait bien là la patte d’Ubisoft.

Tous ces éléments viennent contribuer à la réussite d’une ambiance qui est sans conteste l’un des points forts du titre. Mêlant humour, apprentissage et phases de gunfights dynamiques, on est rapidement en pleine immersion.

Néanmoins, quelques petites fausses notes font leur apparition dès qu’on farfouille un peu plus. Pour la plupart, elles sont liées à un level design très dirigiste donnant de faux airs de liberté. En effet, outre l’aspect assez couloir, certaines ouvertures de la carte sont en réalité présentes seulement pour faire joli. Aventuriers et explorateurs, abstenez-vous, au bout de quelques pas un message nous avertit que nous nous éloignons de l’histoire et nous sommes presque instantanément téléportés à notre dernier checkpoint. Cet effet peut avoir pour conséquence de recommencer un précédent échange de tirs contre une vague d’ennemis, pourtant déjà battue.



Plusieurs composants viennent enrichir le gameplayde ce FPS car Silas dispose de compétences en plus de ses talents de tireur. Représentée sous la forme d’un revolver, une jauge sur la gauche de l’écran nous permet d’utiliser la compétence « Concentration ». Très utile, cette dernière permet de ralentir le temps et de démarquer ses ennemis afin de pouvoir enchaîner rapidement ses exécutions tout en esquivant les trajectoires des balles, un peu à la façon Max Payne. Cet effet est d’ailleurs réutilisé lors des QTE dans lesquels nous devons éliminer une demi-douzaine d’adversaires durant une embuscade.

Le symbole sur la droite de l’écran, quant à lui, représente une tête de mort avec des dés et permet d’activer le sensor death ou autrement dit « la dernière chance ». Cette compétence s’active lorsque la situation devient critique (bref, nous sommes sur le point de mourir) et nous permet d’esquiver la balle mortelle. Cependant, ce n’est pas aussi simple que cela en a l’air puisque nous avons une chance sur deux d’y parvenir. Suite à la petite cinématique dans laquelle nous voyons le tireur tenter de nous achever, il faut choisir le bon côté pour pouvoir échapper à la mort. Sinon, vous l’aurez compris, nous prenons la balle en pleine poire.

D'autres compétences sont également disponibles via l'arbre des talents. Ce dernier, divisé en trois spécialisations, nous permet d'améliorer notre maîtrise des revolvers, des armes de tir longue distance et enfin les combats à bout portant (ou corps à corps). Tireur fou avec deux colts ou tireur d'élite, il y en a pour tous les goûts. Ces améliorations permettent essentiellement d’accroître nos chances de combos, ainsi que les capacités et l'apparence de notre arme.

Mais pour avoir le dernier mot lors d'une conversation un peu houleuse, rien ne vaut un bon duel à l'ancienne ! Silence de plomb, tension dans le regard, cette épreuve nous demande patience, analyse de l'adversaire ainsi que réflexes aiguisés. Pour sortir vainqueur, plusieurs composants sont à prendre en compte, notre vitesse (qui est déterminée en fonction du positionnement de notre main) et notre focalisation. Cette dernière augmente au fur et à mesure que nous pointons le viseur sur notre ennemi en mouvement. Ensuite, il ne reste plus qu'à dégainer une fois que notre adversaire a lancé les hostilités, sous peine de gagner le duel de manière déloyale, entraînant de ce fait la perte du bonus d'xp.

Malheureusement, le gameplaylui aussi nécessiterait quelques ajustements. Bien que la prise en main soit relativement simple, nous avons bien souvent l'impression d'avoir un personnage assez lourd qui souffre de bogues de collisions avec les différents éléments du décor. Eh oui, malgré le fait qu'il soit capable d'affronter des armées à lui tout seul, un simple rocher ou une chaise renversée peuvent parfois donner du fil à retordre à notre cowboy...

Enfin, on note aussi que l'I.A. n'est pas réellement le point fort de ce Call Of Juarez Gunslinger, donnant bien souvent l'impression d'avoir des vagues d'ennemis simplement venues se faire aligner par nos coups de feu. Mais cela ne gâche en rien le plaisir du jeu, après tout, nous sommes là pour ça. Fire !



Comme précisé précédemment, Call Of Juarez Gunslinger est un FPS arcade et qui dit arcade, dit bien généralement scoring. Et ce titre n’échappe pas à la règle puisque c’est avant tout un peu ça le but du jeu. Chaque victime est source d’un gain d’expérience, déterminé en fonction de l’exécution. Ainsi notre score augmente quand nous réalisons un head shot, un tir longue distance, un tir perforant, ou faisons une victime en étant dans un état de dernier souffle (état proche de la mort). La réussite d'enchaînement de victimes nous permet d’augmenter le score réalisé à chaque victime.

De plus, deux autres modes sont accessibles pour les plus mordus de scoring. Il y a le mode Arcade, qui nous permet de parcourir les différents niveaux en tentant de réaliser le meilleur score, le plus rapidement possible ; un vrai défouloir ! Le mode duel, quant à lui, nous propose d’enchaîner les duels afin d’arriver le plus loin possible. Chose peut aisée puisque ces derniers deviennent de plus en plus difficiles et que nous disposons d’un nombre réduit de vie / tentatives. Enfin, nous apprécions la présence d’un mode New Game +, une fois l'histoire finie, afin de pouvoir recommencer l’aventure tout en gardant ses compétences acquises dans le but d’accomplir de meilleurs résultats.

Call Of Juarez Gunslinger utilise la technologie du Cel Shading et nous offre une réalisation mêlant réalité et aspect cartoon, ce qui indéniablement fait de suite penser au maître en la matière, Borderlands. Soignée, elle nous propose de parcourir des environnements globalement réussis. On se surprend même à faire quelques pauses entre deux fusillades pour profiter de certains panoramas. Vue plongeante sur un canyon ou sur un lac à l'orée d'une forêt, il n'y a rien de mieux pour se reposer l'esprit !

Les animations sont plaisantes, et nous arborons rapidement un grand sourire lorsque nous débarquons dans une nouvelle pièce, équipés de nos deux colts et que commence la pluie de coups de feu. Le tout est toujours d'une fluidité irréprochable. Enfin, si la bande son est efficace, - nous apprécions les bruits de tir d’époque -, le titre bénéficie surtout d’un doublage et d’une écriture des dialogues vraiment réussis. Tout ceci contribue à nous immerger au plus profond de cette aventure.

Après un épisode précédent décevant, le pari de relancer la série semble plutôt bien engagé pour Techland avec ce Call Of Juarez Gunslinger qui remplit parfaitement son rôle de FPS arcade, grâce notamment à son système de scoring. Bénéficiant d'une ambiance riche, le titre nous plonge rapidement dans l'histoire narrée par Silas, et cette dernière ne manque pas de rebondissements. Exploitant le Cel Shading, le jeu est fluide et nous transporte dans des environnements différents afin d'éviter toute sorte de lassitude. Néanmoins, malgré ce potentiel, un sentiment de frustration peut rapidement se faire ressentir ; conséquence d'un level design trop dirigiste et de bogues de collisions trop présents. Mais ne perdons pas de vue que rapport qualité prix, le joueur est sans conteste loin d'être lésé.