Art of fighting, Neo Geo

Art of fighting

Développeur: SNK
Editeur: SNK
Genre: Baston - 1 à 2 joueurs
Format: Neo Geo (AES, MVS, CD), Super Nintendo, Megadrive, Wii, PSP, Playstation2
Année: 1992



Nous sommes au début des années 90 et Capcom règne sans partage sur l'univers des salles d'arcade grâce en autres à l'indémodable Street fighter 2. SNK ne manque également pas à l'appel mais il est surtout présent en tant que simple constructeur via son système Neo Geo MVS qui occupe une place de choix dans les bornes. Essayant d'égaler le maitre, Fatal fury n'arrive pas à s'imposer face à son concurrent direct. C'est alors avec une nouvelle approche que le prochain challenger fait son entrée.



Avec Fatal fury les développeurs de SNK avaient réussi à proposer une alternative sérieuse et intéressante à SF2, notamment grâce aux deux plans de jeu mais cela n'avait pas suffit à combler des lacunes comme le manque de combattants disponibles en solo ou la possibilité d'effectuer des enchainements. Pour ce nouvel essai, les développeurs sortent encore plus des sentiers battus en offrant au joueur un jeu plus brutal et plus technique dans la gestion de ces mouvements. Mais avant la partie technique, Art of fighting, c'est une histoire...
Le jeu commence par une introduction façon bande-annonce de film en vous narrant les grandes lignes de vive voix (ça fait son effet à l'époque) mais c'est vers la notice qu'il vous faudra vous tourner afin de mieux en profiter. Voici ce que vous y trouverez:





Passée cette bonne surprise, c'est avec délectation qu'on découvre la grille de sélection des combattants vous en proposant le nombre faramineux de huit! Bon OK, aujourd'hui c'est risible mais c'est ce dont il fallait se contenter à cette période; son rival ne faisant guère mieux. On y dénombre Ryo et Robert deux personnages pratiquant la même discipline, Todo l'expert de service en art martiaux, Jack le biker, Lee le combattant chinois, le gracieux King, Micky le boxeur de rue, John le militaire de service et enfin deux boss.

Parmi cette grille, seuls Ryo et Robert sont disponibles pour le solo, dommage car se sont des clones au même titre que Ryu et Ken; ce qui ne passera pas inaperçu aux yeux de Capcom qui créera quelques années plus tard Dan, un personnage caricaturale reprenant le style de Robert . Mais voilà, ce mode de jeu est pour une fois entièrement scénarisé avec dialogues entre protagonistes et scènes clés. Chaque combat sera l'occasion de mener l'enquête pour retrouver Yuri, la sœur de Ryo enlevée et cachée quelque part dans la ville bien connue de Southtown quelques années avant le premier tournois The king of fighters qui débute dans Fatal fury.



Afin de retrouver la jeune fille, distribuer les coups ne sera pas superflux. Coup de poings et pieds sont au programme mais pas seulement. Il existe des coups qui permettent de repousser un peu plus loin l'adversaire. Grande nouveauté, la gestion des coups spéciaux est plus "réaliste" que dans SF2, j'entends par là que pour en sortir un, il faudra puiser dans la barre spirit. Trois boules de feu et celle-ci est vidée! Ainsi, pas de combat à distance pendant des heures, il faudra aller au contact! Rassurez-vous cette barre se recharge lentement avec le temps ou plus rapidement en maintenant deux boutons, encore faut-il en avoir le temps pour cela...

Les combats prennent du coup un aspect tactique indéniable. Il y a tout intérêt à ce que la barre spirit de votre adversaire soit au plus bas pour minimiser sa palette de coups et afin d'y contribuer, vous avez à votre disposition le taunt (provocation) ce qui fera baisser la barre spirit adverse. On se retrouve donc avec deux choix dès que l'adversaire est au sol, soit recharger sa propre barre ou baisser celle de votre adversaire. Ca n'a l'air de rien mais ça rend le combat extrêmement tactique. Et ce n'est pas tout!



Pour la première fois dans un jeu de ce genre, il est possible d'effectuer des dashs avant et arrière ainsi qu'un DM caché pour nos deux héros qu'il sera possible de réaliser une fois la barre de vie dans le rouge. Là encore c'est une première dans l'histoire des fighting games. Les possibilités ne manquent pas. Il vous sera même possible d'augmenter les capacités de base des deux héros lors des trois bonus stages entrecoupant les combats du mode solo dont l'un deux permettra d'apprendre une technique dévastatrice, le Haoh shoko ken, boule de feu aussi énorme que dévastatrice.

Ces trois bonus stages proposent une épreuve différente. Pour la première, il faudra casser des goulots de bouteilles sans les faire tomber. Vous y trouver une barre graduée minimum et maximum avec à l'intérieur un niveau qui bouge assez vite, il faudra alors appuyer au bon moment, le but étant de viser le maximum.
Le deuxième bonus stage ressemble trait pour trait à celui que proposait Mortal kombat. Il suffit d'appuyer le plus rapidement possible sur A afin de faire grimper la barre jusqu'à son maximum afin de casser les briques devant vous.
Enfin la dernière vous apprendra l'art du Haoh shoko ken en effectuant plusieurs fois la manipulation en un minimum de temps.



Graphismes:

Tout simplement impressionnants. Même aujourd'hui le jeu surprend avec ses sprites énormes et vraiment bien dessinés qui envoient valser au loin SF2, il faut dire que Art of fighting est le premier jeu à dépasser la barre symbolique des 100Mges et ça se voit! D'ailleurs, les visages se déforment au fil des coups reçus, du jamais vu! Les décors sont aussi bons, proposant des lieux très classes comme le restaurant l'Amor où vous croiserez King ou vraiment sombres comme la ruelle de Micky ou encore le repère de bikers de Jack. Ce qui saute aux yeux sont les détails que l'on peut y trouver notamment au niveau du public pratiquement aussi beaux que nos combattants eux-mêmes.


Animation:

Les personnages ont un côté très raide et sont assez mal animés, ça manque d'étapes intermédiaires. Ce défaut se fait d'autant plus ressentir que les combattants sont énormes. Certains décors proposent des animations bienvenues, je pense notamment à la fumée à raz du sol dans le stage de Micky, à laquelle les développeurs semblent visiblement avoir apporté un grand soin. Mais on retiendra surtout le zoom apportant un grand dynamisme aux combats. C'est un des arguments choc de ce titre!


Musiques et sons:

Les musiques sont plutôt bonnes compte tenu de l'âge du jeu et se laissent encore écouter avec plaisir. Les digitalisations vocales sont tonitruantes et rythmeront à merveilles vos exploits. Mais le meilleurs restent les bruitages imposant une rare violence.


Maniabilité:

Le jeu a vraiment vieilli, il propose une maniabilité à l'ancienne vraiment raide et le stick arcade ne sera pas de trop pour vous aider. Sortir une simple boule de feu requiert une certaine dextérité pour quiconque n'a jamais pratiqué un vieux jeu de baston. De plus les collisions s'avèrent quelques fois approximatives. Mais ce qui choque le plus est la palette de coups vraiment réduite pour certains combattants.


Au final:

Art of fighting n'est pas à proprement parlé un jeu parfait mais il innove dans tellement de domaine qu'il s'impose comme une référence dans le genre grâce aux nombreuses idées qui seront reprises plus tard dans tous les jeux du genre! Dash, DM, gauge power, taunt et j'en passe, tout vient de là! C'est vraiment le premier rival crédible à Street fighter 2 et c'est aussi à partir de lui que la rivalité Capcom/SNK va vraiment débuter. Désormais Capcom n'est plus seul!

• Sprites énormes
  
• Bruitages et digitalisations vocales de qualité
  
• Gameplay tactique
  
• Bien scénarisé

• Maniabilité très raide
  
• Seulement 8 personnages
  
• Move list très limité
  
• Mode solo restreint

Graphismes: 16
Maniabilité: 14
Musiques et sons: 17
Durée de vie: 14
Scénario: 16

Note globale: 15/20



629ième test
Message edité le 16/04/2010 à 23:26