Le Courrier des Lecteurs : Bornes Xbox à l'E3, carte de presse...

Histoire de compléter un peu la réponse de Nerces sur la carte de presse dont je suis titulaire depuis maintenant 10 ans, disons que son avantage certain est de déterminer sans ambiguïté le statut de journaliste, aussi bien vis-à-vis des employeurs, que des interlocuteurs (plus l'on a affaire à quelquechose de formel, et plus il faut montrer patte blanche pour continuer d'avoir accès à certaines informations ou certaines sources). Sans, c'est déjà beaucoup plus compliqué.

Déjà, certains organes de presse ont tendance à justifier un salaire moindre pour un journaliste qui n'a pas de carte, qu'un journaliste qui en a, alors que son obtention dépend justement de/des employeurs et de leurs statuts médiatiques (gratter le beurre et son pognon sur deux fronts différents). Ensuite, dans certains types de médias, obtenir des rendez-vous, accédez à certaines zones de conférence ou d'exposition sans carte, c'est juste impossible. La presse jeux vidéo est mieux lotie car c'est un milieu qui est conscient que tout le monde n'est pas un journaliste reconnu par ses pairs (le CCIJP qui délivre la carte délivre aussi une reconnaissance tacite du journaliste par ses confrères). Ce qui constitue l'actualité du média vidéoludique est donc très majoritairement ouvert et accessible, la carte de presse est plus un accélérateur qu'un sésame (des blogueurs de plus en plus nombreux voient exactement la même chose que nous sans ladite carte).

D'ailleurs, j'en profite pour parler déontologie vite fait.
À mes yeux, le titulaire de la carte de presse s'engage à respecter la charte du SNJ. Si quelqu'un en fait la demande, c'est qu'il s'estime capable de respecter les règles essentielles de notre profession. Un journaliste sans carte qui se fourvoie n'a de compte à rendre qu'à ses lecteurs, avec une carte, il a aussi un compte à rendre à ses pairs.

Enfin, pour causer de la partie financière, la carte de presse ne constitue pas un avantage fiscal contrairement à ce qui est grossièrement raconté de temps à autres par certains démagogues qui nous ont dans le nez. Il y a bien un abattement forfaitaire spécifique, mais il concerne tous les journalistes et pas uniquement les titulaires de la carte de presse. En outre, ce forfait est une simplification de démarche administrative qui permet de ne pas avoir à fournir tous les justificatifs de dépenses professionnelle au Trésor Public, ce n'est pas un cadeau financier. En tant que pigiste, ça me fait surtout gagner un temps fou bien que je garde tous mes justificatifs (jusqu'aux calculs du prorata de mes factures énergétiques liées à mon activité), ce gain de temps, le fisc en profite également car il n'a pas besoin de tout éplucher non plus, juste à vérifier que mon activité est bien journalistique. Sans ce forfait, j'aurais toujours des frais professionnels à faire valoir, je perdrais trois jours à remplir ma déclaration au centime prêt (période durant laquelle je n'informerai personne), et mon contrôleur fiscal en perdrait autant en vérifications (période durant laquelle il ne contrôlera personne d'autre).
Edité le 10/07/2013 à 18:45