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Publiée le 15/05/2013 à 18:05, par Pauline

Les USA n'excluent pas l'idée de taxer les jeux vidéo dits violents

Le Vice-Président américain Joe Biden a évoqué cette solution lors d'une réunion sur la législation du port d'armes.

On ne le répétera jamais assez : jouer n'est pas tuer. Et si l'on se plait à insister sur ce point, c'est aussi car le jeu vidéo reste une des cibles faciles pour justifier certains actes morbides. Les autorités ne s’intéressant pas à la réalité du jeu vidéo et à sa pratique, le cliché du jeu vidéo rendant fou/violent/psychotique reste nourri. On trouvera toujours un moyen de relier le média à un quelconque attentat, un quelconque meurtre de masse... à croire que la manette est une arme et que des millions de gamers sont des tueurs en puissance. Comme il est dit dans un best-seller "Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup".

Contexte. Lors d'une réunion sur la législation du port d'armes, le Vice-Président américain Joe Biden concède ne pas exclure l'idée de taxer les médias proposant des images violentes, ainsi que les jeux vidéo dits violents. « Il n'y a aucune restriction sur la possibilité de faire ça; il n'y a aucune raison légale pour laquelle on ne pourrait pas [taxer les médias violents]. »

Cette taxe serait redistribuée au profit des victimes des fusillades et de leurs familles. Sont-ce réellement des victimes du jeu vidéo ? S'il a un jour été prouvé que la pratique vidéoludique a déjà tué quelqu'un, que l’on se manifeste maintenant ou que l'on se taise à jamais. Bien sur, de très rares cas de décès liés au jeu vidéo ont été recensés : crise d’épilepsie grave, obsession à n’en plus se nourrir… Soit. Mais il s’agit soit d’un défaut médical (pas de surveillance, pas de restriction), soit d’un problème bien plus latent que la pratique du jeu vidéo.

Joe Biden a cependant précisé qu'avant la mise en place d'une telle taxe, il était souhaitable d'avoir une étude jugée compréhensive sur la manière dont les jeux violents impactent sur les adolescents. Chaque mois, de nombreuses études plus ou moins scientifiques sont publiées à ce sujet. Qu’elles soient en faveur ou contre le jeu vidéo. On se trouve même exposé à un ballet perpétuel de recherches diverses et variées. Le jeu vidéo est un média jeune, encore mal connu des élites scientifiques et culturelles. Ce n’est pas une seule étude qu’il faudrait mener pour tenter de prouver cet impact, mais plusieurs, sur le long terme et sur des groupes d’individus de différents milieux, de différentes nationalités, avec une gradation de l’exposition à la violence et pour finir, utiliser un panel de jeux différents, afin de ne pas encore lyncher des jeux comme Call Of Duty (à titre d’exemple facile.)

L'idée d’imposer une taxe sur les médias à contenu violent n'est pourtant pas récente. L'Oklahoma avait déjà demandé qu'une telle taxe soit mise en place après la fusillade à l'école élémentaire de Sandy Hook qui a fait 26 morts, le 14 décembre 2012 et dont le tueur, Adam Lanza, était réputé pour être un joueur… mais avait surtout un arsenal d’armes à sa disposition. Avec les nombreux appels à la mise en législation d'une taxe et aux vues de la chasse aux sorcières que subit le jeu vidéo, qu'un Vice-Président amène l'idée ne s’annonce pas de bon augure pour éviter cette taxation.

Cette réunion sur la législation du port d'armes s'est faite en la présence de 20 représentants religieux. Certes, la devise américaine est « In God we trust », mais dans un pays où l'on prêche plutôt le gun, on peut se demander si la voix de Dieu doit avoir un rôle dans ces décisions. D’autant plus quand on constate l’absence de connaissance fine des médias, et surtout du jeu vidéo, de ces représentants. L’avis ne peut être que biaisé. En quoi le jeu vidéo a-t-il sa place dans une réunion sur la législation du port d'armes ? Si le lien entre les deux thèmes n’est pas très clair, on peut se demander s’il ne s’agit pas là d’un petit syndrome de l’autruche. Croire résoudre un problème en prenant des dispositions n’ayant aucun rapport avec la racine intestine du sujet. Ne vaudrait-il mieux pas repenser la mise à disposition facile et discount des armes à feu plutôt que de chercher un fautif précis ? En l’occurrence, le jeu vidéo ? Il serait possible de continuer les questions rhétoriques encore pendant des paragraphes.

Si l’outil vidéoludique met le joueur face à l’utilisation d’armes, voire même à une connaissance certaine de cesdites armes, il n'apprend pas à poser un flingue sur la tempe d’autrui et à appuyer sur la gâchette. Le jeu vidéo ne crée pas de tueurs. Et s’il en révèle, il faudrait alors se poser les bonnes questions : quelles sont les conditions de vie de cette personne ? A-t-elle des antécédents psychologiques ? Comment a-t-elle eu accès aussi facilement à des armes ? Mais qu’on ne demande pas quel était son FPS préféré en premier lieu.

Aucune proposition officielle n’a pour l’instant été déposée, mais l'idée trace son chemin doucement.

Et si vous vous sentez énervé contre votre petite sœur, votre chien, ma mère ou le monde entier... allez régler leur compte à quelques zombitches sur Left 4 Dead. Pas à votre ancien enseignant de CP et ses dommages collatéraux.
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