Satoru Iwata exprime ses doutes concernant le Cloud Gaming

Dans une session Q&A suivant la publication des résultats financier de Nintendo, Satoru Iwata s'est fait la voix de la firme japonaise concernant le potentiel de succès du Cloud Gaming. Défendant une position contraire à celle de Sony, qui a notoirement manifesté son intérêt pour le cloud-gaming en rachetant le service de streaming Gaikai, Iwata réitérait, en toute logique, son soutien de fer au support physique : « (Nous croyons que) les plateformes dédiées au jeu ne mourront pas, et sommes déterminés à façonner ce futur », martelait-il.

Au motif de cette stratégie, Iwata évoque ce qu'il estime être la faiblesse rédhibitoire des services cloud : le temps de latence dû au transfert de données par internet. « Le principe du cloud consiste à calculer les informations sur un serveur, plutôt que sur des machines individuelles », rappelle Iwata. « Comme le temps de transfert des données via internet n'est jamais négligeable, il y a toujours une latence avant la réception des résultats des commandes entrées par le joueur ».

S'il reconnait que certains types de jeux où l'action n'est pas la donnée principale peuvent se prêter au principe du cloud gaming, Iwata estime que « les jeux les plus hautement interactifs (...) requièrent une réactivité optimale », critère de base qu'un système cloud nécessitant des transferts massifs de données par internet est loin de garantir, selon lui. Noeud du problème : « le niveau actuel de la technologie internet rend cette latence (...) inévitable », juge Iwata, qui ne s'explique l'engouement des foules pour le cloud gaming que par le fait que ses limites actuelles n'ont pas été assez signalées. Qu'il touche juste ou non, difficile de voir dans ses propos autre chose qu'une manoeuvre de dénigrement stratégique d'une voie que Nintendo n'a pas choisie pour la Wii U.

Source : Eurogamer