Oddworld Inhabitants, la micro-édition et les tensions avec EA

Revenu dans le monde du jeu vidéo après quelques années passées « à l'écart », Lorne Lanning s'est pour l'heure focalisé sur les remakes HD de quelques-uns des titres emblématiques de sa société, Oddworld Inhabitants. Des remakes qu'il considère possible du fait du développement de la micro-édition dans laquelle s'est spécialisée sa société.

Au cours d'un entretien avec Matt Martin de GamesIndustry, Lorne Lanning explique : « Plutôt que d'avoir à vendre 1,5 million d'exemplaires au cours de la première semaine pour éviter la mort, il est maintenant possible de se contenter de 50 000 ventes pour rester en activité ». Une différence notable que Lorne Lanning attribue essentiellement « aux briques, au mortier, au plastique, à la fabrication, au pétrole nécessaire pour amener les jeux dans les magasins, aux magasins eux-même et tous ces à-côtés ».

Pour le patron d'Oddworld Inhabitants, l'équation est simple et « rien de tout ceci ne va à la création de meilleurs jeux ». Pour Lanning, l'important est « de s'occuper de faire plus de bons jeux, mais avec le marché « boîte », une bonne partie de l'argent ne va pas au développement »... Une vision peut-être un peu simpliste, mais qui résonnera à l'esprit de nombreux joueurs surtout lorsqu'il explique que « sur les 9,99 dollars demandés pour un jeu dématérialisé, Oddworld en récupère 7 par exemplaire ».

Histoire de conclure sa démonstration, Lorne Lanning revient sur une sombre affaire, celle de la sortie de La Fureur De L'Étranger. Le jeu devait débarquer sur PS2 et Xbox avec Oddworld se chargeant de la seule version Microsoft et Electronic Arts occupant le terrain pour Sony. L'éditeur aurait décidé d'annuler la version PS2 et prétextant que le jeu n'était plus multiplateforme, il aurait supprimé tous les budgets marketing. Forcément, les ventes ont été très en-deçà des espérances (600 000 exemplaires contre 1,6 million escompté).

Les finances d'Oddworld Inhabitants s'en sont évidemment ressenti et Electronic Arts aurait alors fait preuve d'une extraordinaire élégance en proposant le rachat du studio... Lorne Lanning aurait conseillé à l'éditeur d'aller se faire voir (« Fuck you very much ») avant de quitter le monde du jeu vidéo. Aujourd'hui, Electronic Arts conteste cette version des faits et Lorne Lanning est de retour sur la scène indépendante... Tout est bien qui finit bien pour les joueurs que nous sommes, non ?