Les démos « divisent les ventes par deux », estime l'analyste Jesse Schell

Lors de sa keynote au DICE Summit 2013, l'analyste du marché vidéo-ludique et CEO du studio Schell Games, Jesse Schell, a récemment développé un argument peu commun sur les démo jouables : plutôt que de promouvoir leur jeu, elles auraient pour effet pervers d'en limiter drastiquement les ventes.

« Vous voulez dire que tout cet argent dépensé dans la production et distribution d'une démo diviserait les ventes par deux ? » questionne Shell de façon rhétorique : « Eh bien oui, c'est exactement ce qu'il s'est passé » répond-il, avant d'appuyer sa thèse sur des chiffres concrets. Comme l'illustre le tableau ci-dessous, les jeux qui se sont le mieux vendus sont ceux qui n'ont été promus que par des trailers, et se sont totalement passés de démo jouable. Cet étonnant état de fait, Schell le lie aux attentes entourant un produit à venir : elles ne sont jamais aussi grandes, selon lui, que lorsque les clients potentiels ne peuvent pas essayer le produit qu'ils envisagent d'acheter.

En l'absence de démo en effet, les attentes générées par le trailer font autorité, et ne peuvent être ternies par une prise en main décevante ; les joueurs n'ont ainsi pas d'autres solution pour s'essayer à un jeu que de se le procurer : « Le fait est que, sans démo, vous devez acheter le jeu si vous voulez l'essayer », appuie Schell. D'un strict point de vue commercial, produire une démo pour son jeu c'est prendre le risque que le gens ne l'aiment pas autant qu'ils l'espéraient. Ce conseil à l'usage de l'industrie est en revanche strictement contraire à l'intérêt des joueurs, pour qui les démos sont bien souvent le meilleur moyen de motiver un achat : on espère donc que les recommandations de Shell ne deviendront pas la norme, malgré sa convaincante prestation - à voir sur la vidéo ci-dessous, autour des 10 minutes.

Source : PCGamesN