Vos questions / Nos réponses : le Courrier des Lecteurs

Une question à laquelle nous avons déjà plus ou moins répondu, mais peut-être pas de manière suffisamment chiffrée, ce qui explique sans doute la nouvelle salve de demandes allant dans ce sens. Comme Elfen le sous-entend, les choses diffèrent bien sûr sensiblement d'un jeu à l'autre et même si je vais répondre sur le cas Mass Effect 3, je vais surtout prendre trois exemples concrets.

Les jeux les plus rapides à tester sont généralement les titres PSN / XBLA et les « petits » jeux indépendants. Ainsi, la partie purement jeu d'un titre comme Shank 2 se boucle en 3/4 heures auxquelles il faut rajouter le temps de la rédaction : il s'agit d'une suite qui ne bouleverse pas le gameplay originel et nous n'avons pas réalisé de vidéotest... Au total, disons 5-6 heures.

Un titre tel que Mass Effect 3 est bien sûr une autre paire de manches et selon les affinités du journaliste ou sa tendance à se laisser happer par l'aventure, les 20 heures de jeu peuvent être largement dépassées. À cela s'ajoutent les quelques heures de multijoueur, la rédaction de l'article, le temps de capture vidéo, le montage et la mise en place de tout cela dans notre backoffice. On s'approche ou on dépasse alors les 30 heures.

Enfin, le cas des jeux « sans fin » est le plus complexe. Citons l'exemple de Crusader Kings 2 qui demande de débuter plusieurs campagnes pour bien cerner les choses or chacune d'elles peut facilement aboutir à une partie de plus de 50 heures et, même s'il n'est pas question de les mener à leur terme, le compteur explose très rapidement. Il en va de même pour les MMO ou les jeux dotés d'un mode multi ambitieux.

Ces derniers sont donc les plus compliqués à gérer pour une Rédaction. Ils imposent une discipline de fer, mais nous poussent de toute façon à jouer la majeure partie du temps chez nous. Voilà pourquoi il est très difficile d'estimer les choses et pourquoi aussi certains tests se font davantage attendre que d'autres !

Un rédacteur est-il trop clément ou trop dur ? C'est une question sans fin dans la mesure où la note est forcément subjective : je n'aurais pas attribué 9 à Mass Effect 3, et inversement, Benoît n'aurait sans doute jamais donné 9 à Crusader Kings 2.

Tout l'intérêt d'un test est justement d'aller au-delà de la seule note : elle n'est qu'un indicateur des goûts du rédacteur et il n'est pas question de mesurer un jeu comme on mesure du papier-peint ! Bien sûr, cela ne doit pas nous empêcher de discuter d'un jeu avant la publication de son test, mais 1/ nous manquons de temps pour jouer à tout et 2/ à nous de faire preuve de professionnalisme pour que le test conserve passion et objectivité !

La question des nouvelles plateformes de jeu (tablettes, mais aussi téléphones portables) est évidemment au cœur de nombreuses réunions à JeuxVideo.fr... Des réunions qui n'ont toutefois pas encore permis de véritablement trancher et de partir sur quelque chose de précis.

Vous avez sans doute remarqué que les jeux sur tablette / portable commencent à trouver leur place sur le site. Les brèves liées à ces jeux font des incursions de plus en plus fréquentes dans notre flux d'actualité et les fiches qui leur sont consacrées se multiplient. Il s'agit d'un traitement que l'on peut qualifier de limité, mais qui se développe et sur un site les choses peuvent aller très vite alors stay tuned !

Pas de problème de vue, JP a bien lu et Carbonated Games, le studio fondé par Joshua Howard en 2004, a bien mis la clef sous la porte le 27 mars 2008. En ce cas, comment se fait-il que son logo puisse encore être utilisé l'année dernière ?

C'est en réalité assez simple et tient au fait qu'une société disparue survit encore au travers de ses créations, un peu comme un compositeur. Dans le cas présent, Flowerz - dernier jeu du studio - est sorti courant 2008 sur XBLA alors que les versions PSN / XBLA des précédents Hexic sont l’œuvre de Carbonated Games. Du coup, les adaptations Windows Phone se devaient d'afficher le logo du studio « source ».

Merci David pour cette question « dans l'air du temps » et même si aucune élection n'est prévue à la Rédaction - nous ne sommes pas en démocratie ! - quelques efforts vont être faits à commencer par la question prochaine qui devrait permettre d'entendre Jean-Marc par exemple, mais surtout pas Kevin et Virgile !


Damien : Je me suis dit que j'aimerais travailler dans le jeu vidéo du moment où j'ai commencé à m'intéresser à la 3D, à réaliser des critiques personnelles. C'était à l'époque où j'ai eu ma PlayStation, vers 1996. Concevoir et évaluer des jeux vidéo, les deux choses m'intéressaient particulièrement. Je ne garantis pas sur ma vie qu'il s'agit du premier jeu vidéo qui m'a donné envie de faire le métier de rédacteur (qui m'est longtemps apparu comme un rêve inaccessible), mais j'ai le souvenir du jeu LEGO Star Wars sur PS2 en 2005. J'étais à l'époque stagiaire chez JeuxVideo.fr.

Je me souviens que le jeu m'avait paru injustement mésestimé par certains sites concurrents, dont le principal de l'époque, du fait qu'il s'agissait d'un jeu avec des LEGO et que le jeu officiel Star Wars Episode III : La Revanche des Sith sortait à peu près en même temps (les critiques se sont depuis étonnamment adoucies suite au succès des différentes séries de TT Games). Ayant pris beaucoup de plaisir en jouant avec Renaud en coop' et compte tenu des qualités intrinsèques du jeu (qui soufflait un véritable vent de fraîcheur avec son concept, son humour et son excellente durée de vie), je me suis dit que je me devais d'évaluer ce titre - à l'ambition assez modeste certes - à sa juste valeur en faisant fi de tout a priori... et que je me verrais bien en faire de même pour tous ceux qui sortiront par la suite.

Jean-Marc : En dehors des Game & Watch que j'ai découvert avec le jeu Parachute, mon premier véritable jeu vidéo, celui auquel on joue sur sa télé a été Space Invaders qui était vendu avec la console Atari 2600. Déjà là j'étais conquis et après, cela a été mon premier micro-ordinateur, un Oric Atmos, puis mon Amiga 500, la PlayStation, l'Amiga 1200 et enfin mon premier PC. Sur ce dernier, je m'étais acheté le jeu de rôle Divine Divinity.

Je n'arrêtais pas d'en vanter les mérite et de dire tout le bien que j'en pensais à Renaud lors de nos sessions de rollers au Parc de la Tête d'Or à Lyon. C'est durant l'une d'entre elles qu'il m'a demandé pourquoi je n'écrirais pas quelques mots dessus pour le site Jeuxvideo.fr qu'il était en train de développer. Je n'avais jamais critiqué de jeux par écrit auparavant et j'ai accepté sa proposition, à la fois par défi et pour rendre service à un ami. Ce fut mon tout premier test (une horreur à lire maintenant), le premier d'une longue série, et surtout mon premier pas dans ce milieu.

Maxence : Le déclic pour moi a sans doute été Shadow Of The Colossus. Joué en version japonaise (noir et blanc, ma télé cathodique de l'époque ne gérait pas le 60 Hz !), puis en version américaine et finalement en PAL, il m'a fait un effet particulier : avant, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de la place du sens dans le jeu vidéo. Du rôle accordé au joueur. De l'empathie. De l'impact des actions du joueur sur le monde du jeu.

Bref, des petites notions de gamedesign qui m'ont frappé ici et poussé à la réflexion. Sinon, mes révélations ludiques ont été Half Life, Silent Hill 1 & 2, les Metal Gear Solid : des titres sur lesquels tu sens qu'il y a des choses à dire. Parce qu'après tout, c'est notre métier : dire des choses sur les jeux vidéo.

Nerces : Parler de déclic est rigoureusement impossible de mon côté. Depuis mon Atari VCS en 1982 et jusqu'à mes premiers pas dans la profession en 2000, il serait plutôt question d'un long cheminement qui m'a poussé à regarder le jeu vidéo d'un œil de plus en plus critique. Il y a d'abord eu les échanges avec les amis au collège ou au lycée alors que les revues spécialisées étaient notre source quasi-exclusive d'informations.

On trouvait de plus en plus à redire dans ces critiques qui nous semblaient parfois profondément en décalage avec la réalité et je ne me suis toujours pas remis du minable 14/20 attribué à Secret Of Monkey Island dans Tilt... c'est dire ! De fait, nous étions plusieurs à nous dire que « ce boulot n'était pas si dur et qu'on aurait largement notre place ». Une place que je ne cherchais toutefois pas vraiment et comme je l'ai déjà expliqué, c'est un peu par hasard - via du test de matériel sur Clubic.com - que je suis arrivé à la critique jeu vidéo.

Renaud : Alors, avant de travailler dans le monde du jeu vidéo, je suis d'abord passé par la case programmation, que ce soit sur Amstrad CPC 6128 (démos, le fanzine Noix de Croco), Amiga 1200 (en Amos : Speedbreak), voire sur PC avec Flash. Mais pour moi, tout a officiellement commencé lorsque mon père m'a offert un Tandy TRS-80. A l'époque, les jeux ne courraient pas les rues, mais les quelques titres disponibles (dont un certain Donkey Kong) me faisaient très envie. Alors, mon père (toujours) m'a lancé à l'époque « Tu auras un jeu lorsque tu seras capable d'en programmer toi-même » et c'est ce que j'ai fait.

Par la suite, je me suis également lancé sur le Web avec divers sites Internet, pas toujours réussis. Et c'est suite à ma rencontre avec un certain Le Chacal (pour ne pas le citer) que l'aventure Jeuxvideo.fr à commencer. J'étais à l'origine le webmestre du site, et petit à petit, je me suis tourné vers la rédaction. Aujourd'hui, j'occupe avec joie le poste de Rédacteur en chef, et chaque année qui passe me procure toujours autant de plaisir, côté jeux vidéo.


Nous vous donnons rendez-vous à la semaine prochaine pour une nouvelle sélection de questions / réponses. Afin que cette rubrique soit aussi intéressante que possible, nous vous invitons à contacter la Rédaction ou un journaliste bien précis à l'adresse suivante et n'hésitez pas à nous faire part de toutes vos remarques !
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