Vos questions / Nos réponses : le Courrier des Lecteurs

Avant de débuter cette série de questions hebdomadaires, il me faut saluer votre enthousiasme pour cette rubrique. Les questions arrivent régulièrement et si la semaine dernière c'était un peu vaches maigres, vous avez largement répondu présent à notre appel. Ne vous offusquez cependant pas si votre question n'est pas retenue ou si une réponse n'arrive pas tout de suite, tout de suite... Il me faut un peu de temps pour traiter tout cela !

Déjà évoquée à plusieurs reprises, la question des avis multiples est quelque chose de très difficile à mettre en place et si nous sentons bien qu'il y a quelque chose à faire à ce niveau, nous n'avons pas encore trouvé la « formule magique ».

Pour qu'un test soit le plus pertinent possible, il se doit d'être publié sinon quelques jours avant la sortie du jeu, au moins dans la foulée de celle-ci. Nous nous heurtons alors à d'évidents problèmes matériels : difficile de mobiliser plusieurs personnes sur le test d'un seul jeu alors que nous ne sommes déjà pas en mesure de tester tout ce qui sort. De plus, il est pour ainsi dire impossible de prévoir à l'avance quels titres auront besoin de ce second avis et donc de planifier les ressources nécessaires. En l'état actuel des choses, nous nous sommes donc résolus à faire confiance au rédacteur unique qui se doit de prendre un certain recul, et ce, même s'il n'est pas question de tuer l'enthousiasme !

De manière générale, nous essayons toujours de donner une idée relativement précise de la durée de vie d'un jeu lors du test. Seulement, voilà, aller plus loin qu'une fourchette est pour ainsi dire impossible puisqu'il faut tenir compte du niveau de difficulté sélectionné et du côté rêverie qui ne manque pas d'éloigner le joueur du scénario principal.

Flu211 propose de donner deux valeurs, mais là encore c'est impossible pour la bonne et simple raison que lors du test, nous n'avons pas les moyens de refaire le jeu deux fois en laissant d'abord de côté tout ce qui est annexe et ensuite en faisant l'ensemble de ce qui est disponible. Du coup, nous nous limitons à une session relativement variée où nous tentons de ménager la chèvre et le chou comme ce fût le cas pour le test de Reckoning. Ce faisant, on ne peut aboutir qu'à des approximations et pour vous en convaincre, je vous encourage à faire de même sur votre prochain achat !

Ghi4 souligne le fait que nous ne répondons pas à toutes les questions du Courrier des Lecteurs et je me dois de reconnaître que c'est vrai, mais pas mal d'entre elles sont des redites de questions déjà posées il y a seulement quelques semaines. C'est notamment le cas de la première partie de sa question : nous avons ainsi déjà expliqué que la majorité du budget de Jeuxvideo.fr provient des recettes publicitaires.

Du temps de Cyréalis (avant le rachat par M6), il était aussi question de financement via la vente de contenus et les recettes du comparateur de prix, mais aujourd'hui les choses sont un peu différentes puisque les entités sont maintenant bien séparées : une chose est sure, ces publicités parfois si pénibles sont garantes de la survie du site. Enfin, en ce qui concerne nos fiches de paye, nous ne les publierons pas ne serait-ce parce que nous ne gagnons pas tous la même chose en fonction de notre ancienneté et de nos responsabilités. Disons, pour donner un ordre de grandeur, qu'un rédacteur en CDI débute à environ 1500 euros nets mensuels.

Hmmm... au risque de froisser l'ami Darkstorm50 et ses « salutations rectales » (lui seul comprendra), je vais décerner à cette interrogation le titre de question con de la semaine... Je vais même aller plus loin en lui apportant une réponse au moins du même niveau : il est surtout temps de troquer sa vieillissante console pour une vraie machine de joueur... un PC !

Non, sans rire, il ne me semble pas qu'il y ait vraiment un temps pour changer de génération de consoles. Certes, les machines actuelles montrent leurs limites techniques face aux PC les plus puissants, mais est-ce pour autant un signe que l'on ne peut plus s'amuser avec ? J'ai tendance à croire que l'année 2011 aura été l'occasion de quelques sorties pas « piquées des vers » alors que la relative frilosité ambiante n'a pas grand-chose à voir avec la puissance des consoles. Changer pour changer ? Très peu pour moi.




Benoît : Bien que je sois encore tout jeune dans le milieu de la presse vidéoludique, mes souvenirs les plus « fous » sont survenus lors de press-tours. En passant sous silence certaines sorties aberrantes (notamment à Vegas, où j'ai ai eu le malheur de me faire plumer au poker par une table de vieux Texans au regard mauvais), ma journée la plus mémorable s'est déroulée à Dubaï en janvier dernier. En l'espace de 10 heures, je suis passé des dunes d'un désert rocailleux aux venelles d'un vieux souk dans le quartier historique, avant de terminer sur les pentes de ski artificielles d'un mall pour millionnaires. Difficile d'oublier une séquence pareille !


Kevin : Le tour du monde en 9 jours avec Sony en décembre dernier ! On part le samedi direction Los Angeles. Après 12 heures de vol, on arrive enfin... mais pas le temps de flâner, il faut courir se changer pour monter dans le bus direction les Video Game Awards. Suit une bonne soirée entre amis du jeu vidéo et on se lève le dimanche pour tourner toute la journée. Le lendemain, c'est la visite chez Naughty Dog pour découvrir The Last Of Us et mardi matin, réveil à 5h afin de prendre un autre vol direction... Tokyo pour la sortie de la PS Vita.

Dans l'avion pour la capitale japonaise, on a du mal à se rendre compte de ce qui nous arrive : nous sommes en train de perdre une journée de notre vie avec le décalage horaire. Arrivé à Tokyo, je ne sais plus quelle heure il est. J'ai l'impression de rêver, comme-ci j'étais dans Inception. Mais encore une fois, pas le temps de calculer : on va directement dans les locaux de Sony pour des interviews. Le lendemain, après une nuit de quelques heures, il faut encore tourner. On flotte, à ce stade-là, on ne sent plus vraiment la fatigue. Vient ensuite le lancement de la console. Nous devons être devant la boutique à 5 h pétantes.

Après quelques heures de tournage, je fonce dans un cybercafé pour envoyer des fichiers à destination du JT de M6, pendant que David réalise le reportage pour Jeuxvideo.fr que nous avions prévu de livrer le lendemain. Un vrai marathon et une belle expérience humaine qui restera à jamais gravée dans ma mémoire. C'est le retour à Paris qui fut difficile, une vraie claque !


Maxence : Alors ce n'est pas vraiment une folie, mais je garderai toujours en mémoire mon interview de Tera Patrick, l'actrice porno qui faisait la promo de Saints Row 2. On a du filouter et attendre que son gros blaireau de mec (Evan Seinfeld, pourtant génial dans la série OZ de Tom Fontana) aille faire une sieste pour l'interviewer : il ne voulait plus qu'elle réponde aux questions des journalistes.

On arrive finalement dans la chambre de « l'actrice », magnifique malgré les heures passées à quatre pattes et les litres de breuvage absorbés pendant toutes ces années. On se retrouve du coup comme des gosses pris par leur maman en pleine bagatelle le premier samedi du mois sur Canal (en crypté, en plus). Il est au final bien plus compliqué d'interviewer quelqu'un comme Tera Patrick qu'Hideo Kojima ou Peter Molyneux, et ça, je ne m’y attendais pas.


Virgile : Il y en a tant, le choix est difficile ! Mais à bien y réfléchir, je ne vois pas d'autre choix possible que notre visite dans la loge de Bobby Kotick. La facilité avec laquelle nous nous sommes introduits d'abord à l'étage VIP pour squatter un espace déjà occupé par d'autres confrères puis dans la loge de la figure de proue d'Activision me sidère encore aujourd'hui. Je reste également assez stupéfait par la débauche d'argent que représentait cette soirée à la gloire de Call Of Duty.

J'ai toutefois un regret dans cette histoire : le fait de ne pas avoir été plus rentre-dedans avec ce bon vieux Kotick. Sur le moment, j'ai surtout pensé aux attachés de presse français qui auraient pu voir leur avenir chez l'éditeur impacté par une sortie de ce genre. Un coup de fil du bonhomme et la responsabilité d'une troupe de gratte-papiers français éméchés faisant irruption dans sa loge et lui assénant ses quatre vérités leur aurait certainement été imputée, quand bien même ils n'étaient pas au courant. C'est en tout cas ce que je me suis dit sur le moment. Ai-je trop réfléchi ? Je ne le saurai jamais, mais je ne cesserai jamais de me le demander !


Jean-Marc : Le truc le plus incroyable que j'ai vu depuis que je travaille dans le jeu vidéo c'est le jour où Kevin - qui a son bureau juste à côté du mien - l'a rangé tout beau, tout propre, juste comme il faut... Par contre, il ne faut pas déconner, son fil de téléphone est toujours aussi emmêlé et il faut se contorsionner pour coller la tête contre les touches numériques si on souhaite parler à quelqu'un !


Nerces : Entre les folies des uns, les coups des autres, les propos insultants, les phrases chopées que nous n'aurions pas dû entendre, il y aurait de quoi remplir un joli livre d'or, mais je préfère retenir un voyage pour le moins surprenant et qui aujourd'hui encore me fait un peu froid dans le dos. En amont de la sortie de S.T.A.L.K.E.R. : Shadows Of Chernobyl, THQ avait effectivement décidé de convier la presse à un press-tour pas tout à fait comme les autres... au milieu de la Zone Interdite qui borde la Centrale Lénine.

Avec quelques confrères européens, nous avons eu ce que je considère finalement comme une sorte de « privilège » à l'époque : visiter la centrale endommagée, découvrir la ville abandonnée de Pripyat et arpenter durant quelques courtes heures cette zone retournée à l'état sauvage depuis 20 ans. La structure si particulière du réacteur numéro 4 n'est cependant pas ce que l'on garde en mémoire après une telle visite et les moments les plus intenses sont sans doute ceux passés au milieu de cette fête foraine qui n'a jamais servi, puisque prévue pour être inaugurée le 1er mai 1986, quelques jours après la catastrophe. On retient également ces logements quittés précipitamment par une population qui n'avait le droit d'emmener qu'une petite valise préparée à la hâte... pour ne plus jamais revenir alors qu'on leur parlait d'un retour « dans quelques jours ».

Alors que les groupes de journalistes ont plutôt tendance à ressembler à des gamins en colonie de vacances, l'ambiance n'était étonnamment pas trop à la rigolade - sauf quelques andouilles qui en plus s'amusaient à tripoter des objets pourtant contaminés - et, comme pour exorciser leurs peurs, nombre de ces journalistes ont d'ailleurs copieusement arrosé le repas du soir !


Nous vous donnons rendez-vous à la semaine prochaine pour une nouvelle sélection de questions / réponses. Afin que cette rubrique soit aussi intéressante que possible, nous vous invitons à contacter la Rédaction ou un journaliste bien précis à l'adresse suivante et n'hésitez pas à nous faire part de toutes vos remarques !
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