Le Courrier des Lecteurs : le meilleur salon de JV, la course aux GHz, test de MMOs et achat next-gen

Durant de nombreuses années, le marché PC était animé par la concurrence effrénée que se livraient AMD et Intel. Une concurrence qui se résumait souvent à une guerre de chiffres et prenait une tournure de « qui qu'a la plus grosse ».

Au lancement des PlayStation 3 / Xbox 360 et donc aujourd'hui des PlayStation 4 / Xbox One, on revit un peu cette situation. Il convient donc de préciser une fois de plus que la guerre des chiffres ne signifie pas grand-chose. Tout d'abord, ces chiffres sont sortis de leur « contexte ». En effet, les architectures de ces différentes machines - quoique de plus en plus proches - ne permettent pas de comparer directement des valeurs. Il ne faut pas oublier que nous ne parlons ici que de la fréquence d'horloge du processeur principal et ne tenons pas compte du bus mémoire, de la fréquence d'horloge de cette dernière, de la puissance d'éventuels coprocesseurs, de la puce graphique, j'en passe et des meilleurs... Alors oui, les PC haut de gamme sont sans doute plus puissants que les consoles next-gen, mais attendons d'avoir les premiers jeux PS4 / Xbox One pour arrêter un avis.

Vous vous en doutez, un jeu massivement multijoueur ne se teste pas tout à fait comme un jeu « classique » et plus encore quand il est question comme ici de jeu de rôle massivement multijoueur. D'emblée, éliminons le critère du niveau maximum : non, nous n'essayons pas forcément de l'atteindre. Forcément, le contenu très haut niveau ne peut alors être aussi bien jugé que le reste, mais nous avons parfois eu accès à des personnages déjà montés pour nous aider dans cette tâche.

Nous avons aussi droit à des accès anticipés ou des phases de bêta. Ici, ce n'est pas le reflet exact du jeu, mais les développeurs ne vont pas tout changer à seulement deux semaines d'une sortie. De notre côté, l'idée est donc de vérifier tous les aspects du jeu et pour ce faire, nous essayons de grouper avec d'autres joueurs réguliers, voire d'intégrer guildes ou clans. Nous tentons de monter aussi haut que possible et approchons plusieurs classes de personnages, même si là encore l'exhaustivité ne peut être de mise. Enfin, et c'est sans doute le plus gros problème des MMORPG, nous sommes limités dans le temps : du coup, nous ne suivons que rarement de manière très précise l'évolution du jeu sur la durée. Nous l'avions fait pour Star Wars The Old Republic ou The Secret World, mais cela demande un investissement très lourd, car cela implique d'y jouer intensément durant plus de six mois.

Dans le reste de son message, Antoine explique que par l'intermédiaire des brèves que nous publions, nous poussons - même rien qu'un petit peu - au changement de console et je trouve d'ailleurs son jugement un peu rapide. Alors avant de répondre directement, j'aimerais souligner le fait que nous ne manquons pas de rappeler que le line-up de ces nouvelles consoles est loin d'être mirifique, qu'il faudra attendre encore des mois pour des jeux plus aboutis et que - comme toujours - les premiers acheteurs seront aussi ceux qui essuieront les plâtres... De là à le faire dans chaque brève plus ou moins liée à cette next-gen...

De manière plus générale, il me semble d'ailleurs que la Rédaction dans son ensemble a une position très claire face à toute nouvelle machine : son intérêt ne se juge qu'à sa ludothèque. Du coup, il faudra attendre la venue des premiers jeux pour se faire un début d'opinion sur la pertinence de ces nouvelles machines. D'un point de vue strictement personnel, je ne conseille l'achat de nouvelles machines qu'aux personnes sans limite de budget. En dehors de ces très rares privilégiés, il me semble que l'investissement est trop important au regard des incertitudes qui l'entourent.


Maxence : L'E3 est le salon le plus agréable quand il s'agit de travailler. Il y a certes beaucoup de bruit et le lieu est vaste (ce qui veut dire beaucoup d'allers-retours fastidieux), mais le fait qu'il soit réservé aux professionnels limite grandement l'affluence et donc facilite notre travail sur place, qu'il soit vidéo ou non. Le TGS est, à contrario, le plus compliqué des salons. On ne peut rien filmer sans avoir trois brassards et deux autocollants à l'effigie de l'éditeur concerné, l'affluence est ÉNORME passés les deux premiers jours réservés aux professionnels et la route est un peu longue chaque matin pour aller du côté de Chiba (40 minutes de Tokyo Station). Et je ne parle évidemment même pas du problème de la langue...

Mais le TGS est évidemment le plus folklorique des salons, avec ses cosplayers stars, ses tas de mascottes débiles qui se promènent dans les travées de l'évènement et son public discipliné, mais surmotivé qui passe sa journée à « streepasser » tout ce qui bouge. Et puis il y a les à-côtés : la cité tokyoïte regorge de trésors et il y en a pour tous les goûts, rendant le voyage jusqu'à la capitale japonaise toujours intéressant, que le salon soit riche en contenu ou non. Pour y boire pleins de bières en mangeant des « Wursts » : la GamesCom est un salon impressionnant par son affluence mais aussi le meilleur pour y passer de bons moments entre collègues (voire confrères). Pas de décalage horaire, plein de bières et de snacks à ingurgiter pendant les sessions d'upload ou d'écriture de previews. C'est le voyage le plus simple sans pour autant être le salon le plus aisé à couvrir. Il y a tellement de jeux, dont pas mal ont déjà été vus à l'E3 et dont on ignore jusqu'à la dernière minute si quelque chose de nouveau va en être montré.

J'ai découvert la GDC (Game Developers Conference) cette année, et le fait que rien ne soit prévu pour les journalistes ou presque est plutôt un atout. Il faut se débrouiller, aller vers les gens, oser. Pour un journaliste de jeux vidéo, cela change grandement des autres salons où tout tombe tout cru. Les keynotes sont souvent passionnantes et les gens détendus, car l'évènement est aéré et le public acteur. Bref, c'est mon salon préféré du monde, notamment par la présence marquée des développeurs indépendants. Palmarès : Six E3 (2008-2013), six TGS (2008-2013), trois GamesCom (2008, 2009, 2012) et une GDC (2013).

Renaud : Plutôt du genre à rester à la rédaction, durant les salons, je préfère de loin l’ambiance qu’il règne lors de l’E3. Nuit blanche devant les conférences, pizzas à gogo et autres boissons sont là pour nous faire tenir durant les quelques heures que nous passons tous ensemble à commenter les conférences des différents constructeurs et autres éditeurs. Il se peut qu’un jour nous décidions de mettre une webcam dans la rédaction afin de vous faire partager ces moments uniques, une période durant laquelle les jeux de mots et autres vannes foireuses fusent. Normal, quand nous passons notre temps à manger des chiffres de ventes durant des conférences foireuses, à attendre qu’une véritable annonce tombe enfin. Ensuite, l’E3 c’est aussi pour nous un gros travail de remplissage, tâche ingrate mais nécessaire pour la suite, une période de deux à trois jours durant laquelle nous créons des dizaines de fiches de jeux, ou encore ajoutons des centaines de vidéos et des milliers d’images. Un travail nécessaire que nous nous prenons au fil du temps un malin plaisir à faire le plus rapidement possible.

Damien : N’ayant fait qu’un seul salon en tant qu’envoyé spécial, mon salon préféré ne peut qu’être le Tokyo Game Show - fait de 2006 à 2010 -. Très dépaysant et évidemment en phase avec mon intérêt pour la culture nipponne (japanimation, RPG et autres jeux nippons), ce dernier m’a plu malgré des conditions exigeantes propres à tous les gros salons. C’était aussi l’occasion d’interviewer des développeurs japonais autrement peu accessibles, voire inaccessibles. À vrai dire, ce salon me manque un peu… Mais, avant de penser à ma personne, j’aimerais en priorité que le TGS retrouve un peu de sa superbe en terme d’annonces et d’impact. De mon côté, au pire, je le suivrais du bureau au même titre que les autres salons. À ce propos, mon salon préféré « vu du bureau » est l’E3, globalement le plus riche en infos croustillantes et en surprises. J’ajoute enfin qu’un climat galvanisant règne dans la rédac’ durant ce salon lequel nous aide à lutter contre la fatigue durant les grosses journées de travail que nous faisons à ce moment-là… et puis il y a toujours des pizzas à la clé ! Que demande le peuple ?!

Virgile : Le Tokyo Game Show est et restera le salon que j’affectionne le plus. Alors bien sûr, cela fait plusieurs années qu’il n’offre plus autant de surprises qu’à ses grandes heures. Mais je ne peux m’empêcher d’en attendre beaucoup trop chaque année. Parce que c’est le Japon, le pays qui m’a tant fait rêvé en tant que joueur et continue de le faire en dépit de la perte de vitesse de sa production depuis quelque temps déjà. Et puis le TGS, c’est aussi l’évènement où découvrir des jeux vraiment différents et dont une bonne partie ne quittera pas les côtes de l’archipel. Enfin, on mange beaucoup mieux à Tokyo qu’à Los Angeles ou Cologne, la ville est si riche qu’une vie ne suffirait pas à en dénicher tous les trésors, on se met des karaokés épiques avec les cousins de Gamekult, le métro de Tokyo est le meilleur du monde pour piquer une longue et paisible sieste, je ne manque jamais l’occasion de prendre une bonne rouste dans un game center, le Golden Gai de Shinjuku me manque, etc. etc. etc. Les raisons de mon attachement à Tokyo et son salon sont beaucoup trop nombreuses pour être toutes énumérées ici. TGS, je t’aime même si tu ne me le rends plus depuis un moment déjà.

Benoît : N'étant jamais allé au TGS, mon expérience se limite à l'E3 et à la GamesCom que je préfère pour des raisons différentes. Je préfère l'E3 pour le dépaysement, la ville de Los Angeles et ses mille quartiers différents, ainsi que pour le côté pétaradant du salon (le showfloor étant le plus spectaculaire que j'ai vu). Quant à la GamesCom, je la préfère d'un point de vue professionnel : les rendez-vous à l'E3 sont souvent l'objet d'une course entre des stands noirs de monde et ne garantissent pas toujours un accès immédiat au jeu. À la Gamescom, en revanche, le stand business plus « posé », où l'on enchaîne les rendez-vous pendant la majeure partie du salon, rend le travail plus agréable. On a aussi l'impression d'y être plus directement au contact des développeurs et de pouvoir jouer aux jeux plus souvent qu'à l'E3 (probablement dû au calendrier des salons). À chaque salon ses vertus !

Nerces : Comme le fait Maxence, j'ajoute la GDC aux salons que tu évoques, car c'est à mon sens le plus agréable pour les nombreuses rencontres que l'on y fait, les multiples conférences et autres tables-rondes qui permettent d'en apprendre plus sur la création des jeux. Hélas, c'est aussi un salon qu'il est très difficile de couvrir et de traiter pour un site tel que JeuxVideo.fr. Ça part dans tous les sens, il est difficile de préparer un planning avant le départ et encore plus de relayer les infos que l'on peut dénicher sur place. En sortant un petit peu moins des sentiers battus, c'est la GamesCom qui a ma préférence pour son organisation et la présence de hall d'expositions - réservés aux professionnels - nettement plus calmes que ceux de l'E3. Autre avantage de la GamesCom à mon sens : la présence beaucoup plus marquée de la plateforme PC, on voit que le salon se trouve en Allemagne ! En revanche, l'E3 garde la palme des nouveautés, avec des annonces plus nombreuses et l'espérance - de plus en plus déçue ces dernières années - d'avoir de fracassantes annonces. Enfin, mention spéciale pour le Tokyo Game Show. Depuis déjà un bon moment, le salon est en retrait, moins fourni et moins intéressant, il peine à se démarquer des deux autres alors que l'affluence le rend difficilement praticable... Reste qu'il se situe à Tokyo et que pour le dépaysement, c'est quand même autre chose que Cologne.

Gérard : Chaque salon a ses atouts. Pour la picole, je dirais que la GamesCom est imbattable avec ses fameuses bières allemandes. Coté ambiance de travail, incontestable, c’est l’E3 que je préfère : location de villa avec piscine, 4 salles de bains, barbecues géants, soirées éditeurs monstrueuses. Pour les babes, le TGS est le meilleur salon au monde, surtout en fin de journée quand des centaines de jupettes défilent à la queue leu leu devant tes yeux ! Enfin pour les jeux, bah… heu…pfff… en fait, je m’en fous, je n’ai jamais le temps d’y jouer… Mais chaque salon a aussi ses défauts ! Pour l’E3, ce sont les bouchons de Los Angeles alors qu'à Cologne, il faut parler allemand... Beuark !! Enfin, le climat ultra-moite de Tokyo au moment du TGS est un peu dégueu.

Nous vous donnons rendez-vous à la semaine prochaine pour une nouvelle sélection de questions / réponses. Afin que cette rubrique soit aussi intéressante que possible, nous vous invitons à contacter la Rédaction ou un journaliste bien précis à l'adresse suivante et n'hésitez pas à nous faire part de toutes vos remarques !
courrier@jeuxvideo.fr