Le Courrier des Lecteurs : YouTube, YouTubers et les royalties dans le jeu vidéo

Et pourquoi pas d'abord ? Non, sans rire, il y a plusieurs raisons au « retard » dans le lancement de notre chaîne YouTube. Si nous avons parfaitement conscience de la puissance de Youtube depuis des années, il faut bien comprendre que notre principal outil reste encore aujourd'hui le site JeuxVideo.fr. Du coup, il semblait plus logique de nous focaliser principalement sur le site qui permet un échange plus direct - sans intermédiaire - avec nos visiteurs.

Inutile cependant de se voiler la face et, par rapport à certains de nos concurrents, nous avons manqué le coche avec YouTube. Si notre réactivité est sans doute en cause et liée notamment à la taille d'une société comme M6 Web, nous avons aussi eu du retard à l'allumage car YouTube n'est pas très partageur : il se préoccupe d'abord de sa propre rentabilité et profite du contenu de tiers sans trop se soucier de leur rémunération. Aujourd'hui, nous nous décidons à lancer cette chaîne afin de toucher les Internautes là où ils se trouvent. Il faut reconnaître la toute-puissance de YouTube dans le domaine de la vidéo avec un lecteur performant, des contenus très variés qui vont bien au-delà du seul jeu vidéo et surtout une intégration à Google qui ne laisse guère de place à la concurrence... À nous de nous y faire une petite place ! Ah oui, au passage... n'hésitez pas à vous abonner à la chaîne, hein !

Alors comme ça Stanley aurait des dossiers ? Il va falloir nous sortir ça, car je ne me souviens pas avoir dit que nous ne voulions pas de YouTubers sur le site. Alors d'un point de vue strictement personnel - j'insiste bien sur ce point - je ne suis effectivement pas fan de l'idée de prendre des gens extérieurs à la Rédaction pour réaliser des chroniques : il me semble que cela nuit à l'homogénéité du contenu produit sur le site.

Cela dit, il ne faut évidemment pas tout voir en noir et, à l'écart du tumulte de la Rédaction, ces esprits « libres » peuvent proposer des idées originales et des contenus que nous n'aurions jamais été en mesure d'offrir. Nous ne cherchons pas non plus à capitaliser sur des YouTubers déjà « bien en place » et les contenus relayés sur JeuxVideo.fr le sont parce que nous considérons qu'ils en valent la peine, qu'ils méritent toute votre attention. Vous n'êtes évidemment pas obligé d'adhérer, mais il ne faudrait pas intenter un faux procès à ce qui reste surtout un moyen de diversifier notre offre avec des sujets intéressants. Pour finir, le fait de copier ou non sur JV.COM n'est pas la question : nos confrères n'ont pas inventé le concept de l'intervenant extérieur.


Vaste question que celle posée par Dreamarus. Nous avons donc interrogé plusieurs développeurs afin d'avoir différents sons de cloche, mais de manière générale, il ressort que tout dépend du contrat signé par le studio de développement. Sans surprise, le contrat détermine les liens financiers qui vont lier un studio et un éditeur : dans l'absolu, on peut trouver à peu près tout et n'importe quoi, mais la question du budget du jeu est très importante. À ce niveau, on peut schématiquement distinguer deux cas : le développeur finance lui-même le projet ou l'éditeur avance tout ou partie du budget nécessaire.

Dans le cas d'un développement auto-financé, le studio est évidemment en meilleure position pour négocier et il est possible d'atteindre 70% des revenus générés par la vente d'un jeu. Dans le second cas en revanche, la situation est beaucoup plus complexe : l'éditeur ayant financé tout ou partie du projet, il s'accorde tout ou partie des revenus. On peut parfois considérer que le studio a touché « sa part » avant la sortie du jeu au travers de ce budget qui lui a permis de réaliser le jeu. Dans certains cas, le contrat évoque un seuil de ventes au-delà duquel, le studio va toucher ses fameuses royautés. Là encore, tout dépend du contrat et ce seuil peut être relativement faible ou tout simplement surréaliste.

Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que ces royautés et les revenus du jeu vidéo en général ne se calculent pas sur la base du prix de vente des jeux dans le commerce : il faut bien sûr retirer la TVA (20%), mais aussi divers frais liés à la fabrication, au transport et aux marges des distributeurs / constructeurs. Sur un jeu à 70 euros, ce sont ainsi environ 40 euros qui « s'évaporent » avant que l'on aborde la question du partage entre éditeurs et développeurs. Enfin, alors que, j'insiste, tout est déterminé par le contrat qui lie les deux parties, il existe aussi des contrats flat fee qui prévoient le paiement d'une certaine somme que le jeu se vende bien ou fasse un four... Voilà, j'espère avoir éclairé ta lanterne Dreamarus et je remercie au passage les quelques personnes qui m'ont aidé à répondre à cette question qui pourrait être encore largement développée.


Nous vous donnons rendez-vous à la semaine prochaine pour une nouvelle sélection de questions / réponses. Afin que cette rubrique soit aussi intéressante que possible, nous vous invitons à contacter la Rédaction ou un journaliste bien précis à l'adresse suivante et n'hésitez pas à nous faire part de toutes vos remarques !
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