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Publiée le 20/12/2013 à 17:12, par Virgile

YouTube : après l'indignation, la contre-attaque s'organise

Les condamnations du changement de politique décidé par YouTube se concrétisent désormais par des actions

Jusqu'ici, nous ne nous étions pas attardés sur une affaire qui a pourtant fait grand bruit sur à peu près tout ce qu'Internet compte de sites et blogs consacrés aux jeux vidéo : la modification des règles d'utilisation de contenu vidéo et/ou musical dont les droits ont déjà été revendiqués. Un changement brutal ayant suscité une vague de protestations qui commencent à trouver un débouché dans l'initiative d'une association de développeurs décidés à initier la contre-attaque.


S'il fallait résumer en un gif ce qu'ont éprouvé les Youtubers au moment de cette annonce...


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On rembobine un peu. YouTube, probablement pour éviter de se reprendre un procès comme celui qui l'a opposé plusieurs années durant à Viacom, a donc pris la décision de systématiser le scan des upload de vidéos et de balayer régulièrement celles déjà en ligne. Via ContentID, son système d'identification de contenu, la plateforme de partage de vidéos entend donc rendre à César ce qui appartient à César : la monétisation de contenu vidéo et audio dont les droits ont été documentés dans la base de données de Content ID comme appartenant à un producteur ou une société tierce sera désormais au seul bénéfice de ces derniers. Adieu la rétribution sonnante et trébuchante pour beaucoup de vidéastes amateurs débitant des parties de jeux vidéo commentées plusieurs fois par semaine.



Enfin, quelques exceptions sont à dénombrer. D'une part, les Youtubers sous contrat avec des networks - comme Machinima par exemple - seront le plus souvent laissés tranquilles puisque ces structures se chargent pour eux de négocier les droits d'exploitation de contenu sujets à revendication. Ensuite, plusieurs éditeurs ont d'ores et déjà appelé les vidéastes touchés par ce bouleversement des règles du jeu parce qu'ils ont utilisé leur contenu à se manifester auprès d'eux chaque fois que Content ID leur signifierait un blocage ou une captation de la monétisation. C'est par exemple le cas de Capcom ou Blizzard qui l'ont publiquement annoncés sur leurs comptes Twitter.



Mais il n'empêche que, pour la majorité des concernés, la situation s'est sacrément compliquée. Au point même que certains studios indépendants exploitant des musiques pour leurs trailers - avec l'accord des auteurs cela va de soi - ont vu leurs vidéos bloquées par le despotique Content ID. C'est par exemple la mésaventure relatée par Terry Cavanagh, le monsieur derrière VVVVVV, qui a vu l'une des bande-annonces de sa création sujette à réclamation. Côté vidéastes, certains formats particulièrement étoffés en sons et images, comme les productions de Frédéric Molas alias Joueur du Grenier sont encore plus exposées. Reste pour les cas comme celui-ci la possibilité de faire appel au Fair Use prévu par la loi américaine, à savoir une disposition protégeant l'utilisation de contenus dans un but informatif, critique ou pédagogique. Mais la démarche peut s'avérer difficile à soutenir.

Réactions en chaîne
Les conséquences d'un tel contrôle de la part de YouTube sont multiples. D'une part, les studios et éditeurs de jeux vidéo se voient investis d'un pouvoir de contrôle de l'information assez inquiétant. Par exemple, et en dépit de l'existence du Fair Use, il est tout à fait possible pour une société de porter réclamation sur un contenu lui appartenant pour une raison totalement étrangère à la défense de ses droits d'auteur. C'est ce qui est arrivé à TotalBiscuit, critique reconnu, dont les propos sur Day One : Garry's Incident n'ont pas plu à ses créateurs qui se sont empressés de signaler sa vidéo. L'émission a depuis été remise en ligne et Wild Game Studio a présenté ses excuses. Mais si, pour l'heure, les éditeurs se montrent solidaires des vidéastes, ceux-ci assurant une immense publicité pour leurs titres, rien n'empêche que, dans le futur, ce genre de manœuvres ne se reproduisent.



C'est donc dans ce contexte particulièrement tendu que, pour lutter contre cette fronde de YouTube et les dangers qu'elle présente pour la libre expression autant que pour la défense de leurs intérêts bien compris, Lars Dourcet, co-fondateur de Level Up Labs (Defender's Quest) a lancé l'initiative « WhoLetsPlay ». L'idée est simple : rassembler tous les studios résolus à donner carte blanche aux vidéastes exploitant images et sons de leurs jeux dans leurs productions. Un message fort à l'attention des créateurs de contenu sur Youtube.

Ce mouvement a non seulement pour vocation d'exprimer d'une seule et même voix les vues de ses membres par le biais d'une sorte de sceau apposé à leurs productions - et par effet de contraste de faire entendre celles qui préfèrent ne pas prendre parti - mais aussi de compiler toutes sortes d'informations à destination des vidéastes et studios épinglés par Content ID : informations légales, contrats types, etc. Bref une première contre-offensive qui se veut rassembleuse et, peut-être, une nouvelle pierre à la construction d'une véritable communauté d'intérêts, existante en acte et plus seulement fantasmée.

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