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Publiée le 29/11/2011 à 15:11, par Virgile

Online Pass : l'UFC-Que Choisir porte plainte contre quatre éditeurs

Après avoir mené une enquête et recueilli des témoignages de joueurs excédés, l'UFC-Que Choisir s'attaque aux pratiques commerciales incriminées par ces derniers.

Beaucoup de joueurs n'attendaient que ça. Alertée par des plaintes de plus en plus fréquentes de consommateurs ulcérés, l'UFC-Que Choisir s'attaque enfin au problème des DRM et autres online pass. C'est au cours des périodes d'avril/mai 2011 puis octobre/novembre 2011 que l'association a mené son enquête. Un appel à témoignages qui a recueilli 560 contributions de joueurs en colère. Le PC est la plateforme d'où émane la plupart des récriminations puisqu'il est cité dans 58% des cas (contre 27% pour la PlayStation 3 et 16% pour la Xbox 360). Et parmi les treize éditeurs ciblés par les plaintes un trio de tête se détache très nettement : Electronic Arts (27%), Ubisoft (12%) et Activision (11%). Cette enquête a permis à l'organisme d'identifier trois principales causes à ce mécontentement.

UFC-Que Choisir
Tout d'abord les problèmes liés à la conception des jeux, au premier rang desquels les bugs non élucidés à la sortie et pris en charge par les éditeurs au travers de correctifs parfois tardifs. Le rapport souligne ainsi : « Il n’est pas anormal que les jeux vidéo soient touchés par des petits dysfonctionnements (bugs). Cependant, selon les témoignages, ils sont non seulement de plus en plus fréquents mais aussi de plus en plus graves. ». Dans le même temps, l'association pointe du doigt « des usages volontairement restreints par l'éditeur » et précise : « Les jeux limités à quelques heures seraient de plus en plus fréquents, comme le jeu Need for Speed : The Run qui se bouclerait en 3 ou 4 heures. Soit pour un adolescent en une après-midi. Un jeu doit normalement permettre de jouer une bonne dizaine d’heures. Dans la mesure où un jeu coûte en moyenne entre 50 et 70 euros, on comprend l’agacement du consommateur. »

Toujours au chapitre des problèmes de conception, les DLC sont régulièrement épinglés par les joueurs ayant répondu à l'appel de l'association. Dans son rapport, l'UFC Que Choisir note que ces derniers remettent en cause : « cette nouvelle pratique commerciale, appelée les DLC, qui vise à contraindre le consommateur à dépenser plus » précisant que par « le passé ces outils/contenus étaient intégrés dans le jeu, et donc compris dans le prix de vente de ce dernier ».

Graphique
Les deux autres pratiques cristallisant la grogne des joueurs sont évidemment la connexion internet obligatoire et l'ensemble des dispositifs de verrouillage des jeux que sont les codes d'activation et les online pass. Ces méthodes contraignantes constituent, toujours selon le rapport, « une tentative de tuer le marché de l’occasion, qui compte tenu de leur prix, est très développé dans le monde des jeux vidéo. En effet, si le consommateur qui achète un jeu de seconde main doit investir dans un nouveau code d’activation, le jeu ainsi acquis est par conséquent aussi cher qu’un jeu neuf. ».

Tous ces faits sont déjà connus des passionnés de jeux vidéo, mais ce rapport de l'UFC-Que Choisir est une excellente chose dans la mesure où il porte à la connaissance du plus grand nombre et des autorités compétentes tout un dispositif de contraintes pesant sur la pratique du joueur. Cette enquête aboutit d'ailleurs sur une action en justice intentée par l'association contre quatre éditeurs (Codemasters, THQ, Warner Interactive et Bethesda) et trois revendeurs (Micromania, FNAC Direct et Game France) pour « pratiques commerciales trompeuses et tromperie ».

Online Pass
L'association reproche aux éditeurs sus-cités de ne pas avoir mentionné ces restrictions sur des titres tels que DiRT 3, Mortal Kombat, Homefront et Saints Row : The Third ou de l'avoir fait de manière trop peu évidente dans le cas de Rage et aux revendeurs de ne pas avoir renseigné leurs clients sur l'existence de ces codes ou sur leur utilisation. En marge de cette plainte, l'UFC-Que Choisir s'est fendu d'une demande d'enquête auprès de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes afin que toute lumière soit faite sur la fréquence et la gravité des problèmes rencontrés par les consommateurs confrontés à ces pratiques.

Bien sûr il s'agit là d'une action à l'échelle nationale visant une pratique globale mais il s'agit tout de même d'une étape franchie. On peut toutefois espérer que cette action créera des émules dans d'autres pays puisque l'UFC-Que Choisir est membre du Bureau Européen des Unions de Consommateurs et de Consumers International, deux regroupements d'association coopérant dans leurs actions de défense du consommateur. Comptez sur nous pour vous informer des suites de cette affaire que nous suivrons, vous vous en doutez, avec une attention toute particulière ...

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