Preview de PES 2013 : nous y avons joué

Konami n'est pas dupe. Les équipes japonaises ont pris un retard considérable face au concurrent Electronic Arts. Aujourd'hui dépassé dans tous les secteurs de jeu, PES arrivera-t-il à redorer son blason avant l'arrivée très attendue des consoles nouvelle génération ? En tout cas, les petits gars de Tokyo sont sur la bonne voie et la réflexion entamée depuis deux ans maintenant semble porter ses fruits. Mais est-ce suffisant pour rattraper le retard accumulé ? Pas forcément. En tout cas, la version que nous avons pu découvrir à São Paulo - très peu avancée - nous a laissé sur un sentiment plutôt encourageant, et vous allez comprendre pourquoi.

Tout d'abord, il est important de noter que Seabass, l'emblématique patron de la série, n'était pas présent lors de cette première démonstration. Et pour cause, l'intéressé travaille sur une autre version, sans doute destinée aux consoles « Next-Gen ». Konami semble donc déjà tourné vers l'avenir. Mais cet opus 2013 contient tout de même une multitude de nouveautés et d'innovations, principalement au niveau du gameplay. Le moteur graphique n'a semble-t-il pas vraiment évolué depuis l'année dernière et ce n'est certainement pas la priorité de l'éditeur. D'autant plus que le jeu bénéficie notamment d'un très bon rendu au niveau de la modélisation faciale.

Konami a centré sa présentation sur 3 points, qui représentent en fait des éléments d'améliorations. Quelles sont les fondamentaux d'un jeu de football ? Voici la question que se sont posés les développeurs en charge du projet. La réponse est donc donnée principalement avec les trois composantes du jour : amélioration des contrôles, intelligence artificielle plus cohérente et enfin une meilleure gestion des individualités. On commence les festivités avec un système de passes désormais totalement manuel, que l'on peut effectuer en pressant la touche R2. Il semble ainsi favoriser les passes dans les petits espaces pour apporter un jeu plus dynamique. Afin d'illustrer cette nouveauté, Konami prend exemple sur les séquences offensives de Barcelone.

Sur le papier, le résultat parait vraiment satisfaisant, surtout pour les une-deux. En revanche, manette en main, force est de constater que ce n'est pas aussi reluisant... Cela demande un dosage parfait et donc un réel apprentissage pour enfin commencer à s'éclater. C'est d'ailleurs le même topo pour les frappes manuelles. Dans l'idée, on ne peut que se satisfaire de cette avancée, mais elle requiert encore une fois une bonne dose de dextérité avant de placer le ballon à l'endroit souhaité. Du coup, les moins téméraires seront peut-être trop tentés d'assurer le coup en se passant de l'option manuelle. Mais évidemment, le plaisir procuré n'est pas le même.

On continue avec ce que l'on appelle le « Dynamic First Touch ». Konami a bien cerné ce vrai problème qui concerne la fluidité des contrôles. Terminées les multiples étapes d'animation avant de pouvoir donner son ballon : Konami a compris l'importance du premier toucher de balle. Grâce à une combinaison de boutons (avec R2), on peut alors instantanément effectuer une passe, une reprise de volée, un double contact, un grand pont, éliminer son adversaire grâce à petit crochet énervant ou un coup du sombrero. Alors, encore une fois (on se répète je sais), cela demande de l'entraînement et un timing parfait. Un défenseur peut également se jeter sur le ballon plus rapidement pour être certain de contrer son adversaire.

Quant au « Touch dribbling », il permet de garder le ballon en attendant du soutien. Sur le terrain, c'est un atout essentiel, très efficace, notamment lorsque l'on se retrouve en position de duel contre un défenseur beaucoup plus puissant. Justement, puisque l'on parle de la défense, évoquons maintenant une autre possibilité, que les amateurs de FIFA connaissent déjà depuis l'année dernière. Il s'agit d'une commande permettant de tendre la jambe pour choper la balle à un attaquant en pleine course. Quant au gardien, il bénéficie également d'une nouvelle palette de mouvements, comme des arrêts du genou, des pieds, avec de nouvelles animations, donc. Un élément important que nous n'avons pas pu vérifier étant donné que ces nouveautés n'étaient pas disponibles au sein de la démo.

Le sujet le plus épineux de cette version concerne, selon moi, l'intelligence artificielle, ou plutôt la cohérence globale de l'équipe sur le terrain. Konami bosse actuellement sur un procédé nommé « Proactive IA », censé apporter les réponses aux problèmes des précédents épisodes. L'idée étant d'obtenir cette fois-ci un véritable bloc équipe, qui joue ensemble et s'adapte aussi aux situations. Visiblement, cela concerne surtout la ligne défensive qui est amenée à bien évoluer. Mais à l'heure où nous écrivons ces lignes, impossible de vérifier son réel impact, puisque cette fonctionnalité n'était pas non plus visible dans la version.

En tout cas, c'est un point essentiel pour éviter toutes les dérives des précédentes éditions... On le sait, l'équilibre attaque / défense a toujours été un vrai problème pour les équipes de Konami. On espère que cette piste permettra de gommer ce défaut. C'est aussi pour cela que le jeu a été globalement ralenti par rapport à l'année dernière, avec le souci d'apporter une vraie construction aux actions afin que les attaquants ne soient pas trop avantagés.

L'un des éléments les plus marquants de cette version provient sans doute du « Player ID », qui apporte une représentation ultra réaliste des capacités et du style pour les 42 joueurs concernés. Dribbles assassin de Cristiano Ronaldo, prise de balle de Kaka, courses de Messi, posture très particulière de Robben, conservation du ballon de Xavi, dribbles de Neymar, roulette de Ribery, tacle assassin de Puyol, sauvetage de John Terry, les développeurs ont parfaitement reproduit les caractéristiques de tous ces footballeurs. Et si cela se ressent clairement sur le terrain, apportant au passage une vraie valeur ajoutée dans le contrôle des joueurs ciblés, on se demande néanmoins si cette feature ne viendra pas déséquilibrer les parties, surtout dans les duels face à un joueur qui ne bénéficie pas de ce nouveau procédé.

La version que nous avons pu tester ne contenait que deux équipes : le Real Madrid face au club brésilen Grêmio Porto Alegre, emmené par Ronaldinho. Nous avons ainsi pu mettre des fessés à d'autres journalistes et s'apercevoir de la difficulté à exécuter l'ensemble des nouvelles commandes. Ce PES 2013 demande donc un sérieux apprentissage afin de bien maîtriser toutes les composantes citées ci-dessus. Rien de péjoratif là-dessous, au contraire, puisque cela démontre bien que les changements ont une véritable influence sur le terrain.

On le sait, l'ossature de PES est fragilisée depuis son arrivée sur consoles nouvelle génération. De plus, il manque clairement une vraie vision du football pour assurer une véritable cohérence dans les choix stratégiques opérés au niveau du gameplay. En revanche, cela ne signifie pas pour autant que cette version 2013 ne s'annonce pas intéressante, au contraire. Les multiples nouveautés et réajustements paraissent pertinents et nous avons pris beaucoup de plaisir à enchaîner les parties. C'est un signe qui ne trompe pas. On attend maintenant d'en savoir plus sur les nouveautés au niveau du contenu, du jeu en ligne et de pouvoir évidemment tester une version plus avancée pour vous apporter un avis plus tranché.