Après deux épisodes très marquants sur Xbox, la série des Kingdom Under Fire fera bientôt son entrée sur la petite mais vigoureuse sœur de la famille Microsoft, la 360. Malgré le succès des deux opus précédents, une orientation nouvelle a été donnée à la saga avec cet épisode intitulé Circle of Doom. Les lignes qui suivent, rédigées après plusieurs heures de charcutage d’hommes-lezards, pourront sans doute vous en convaincre.
Récemment repoussé à 2008 dans sa version Next-Gen et carrément annulé dans sa version PC, le titre développé par Phantagram ne donnait pas l’impression de se présenter sous des auspices réjouissants. Mais après le trailer envoûtant que nous avions pu visionner au TGS, la curiosité à l’égard de ce Kingdom Under Fire : Circle of Doom nous a poussé à insérer la version test du soft que nous nous sommes procurée. Sachez dans un premier temps que l’intrigue démarre là où elle en était restée avec cette histoire touffue de lutte manichéenne entre la Lumière, dirigée par Nible, et les Ténèbres, commandée par Encablossa. Si vous n’avez pas joué aux précédents KUF, il est possible que vous soyez largués et que vous ignoriez totalement ce dont il est question. Mais d’ici à la sortie du jeu, vous avez tout le temps pour rattraper votre retard…
Après un prologue rédigé qui défile sous vos yeux au démarrage du jeu, histoire de raviver quelque peu les souvenirs des anciens joueurs, une cinématique mystérieuse enchaîne. La discussion étant particulièrement nébuleuse, je ne me lancerai pas dans un résumé exhaustif de ce que baragouinent les deux protagonistes. Nous apprendrons plus tard qu’un certain Moonlight s’est détaché de son enveloppe corporelle pour apparaître dans les rêves de votre personnage. Walter, perso bien connu des fans de la saga, rejoindra bientôt Moonlight pour vous parler lorsque vous serez dans les bras de Morphée. Premier constat, il est donc impossible de pioncer tranquillement dans Circle of Doom.
Mais revenons au jeu. Sitôt le didacticiel terminé, et les commandes maîtrisées par la même occasion, le personnage que vous incarnez s’engouffre dans une forêt pour le moins inhospitalière. A peine avez-vous fait trois pas qu’une horde bigarrée de monstres vous attaque. Des hommes-lezards, des poux géants, des golems des bois et toute une dynastie florale, du simple valet jusqu’au Roi des Plantes s’en prennent à votre perso. Dans notre version test, seuls deux guerriers étaient à disposition : Kendal, le Chevalier Ecclésien et Régnier le Guerrier Hextérien. Pour ceux qui connaissent déjà Kingdom Under Fire, ces persos ne sont pas du tout inconnus puisqu’ils apparaissaient déjà dans les volets précédents. Il s’agit de deux grosses brutes maniant à merveille les armes lourdes, comme les massues, les marteaux de guerre ou les arbalètes de siège.
Revers de la médaille, ces deux déménageurs sont assez lents. Il faut donc se montrer relativement précis dans les coups que l’on porte pour causer un maximum de dégâts à chaque moulinet. Les persos peuvent porter deux armes, une dans chaque main, qui correspondent aux touches A et X du pad Xbox 360. Si vous avez accès très tôt à des armes puissantes, vous vous garderez bien de les utiliser. En effet, les persos possèdent une jauge de PC qui diminue à chaque coup porté. Plus l’arme est lourde, plus la jauge se vide rapidement. Et comme cette dernière met quelques secondes avant de se remplir de nouveau, veillez bien à ne pas utiliser outre mesure une gigantesque masse si le niveau de votre perso est trop faible. Il faut parfois savoir prendre son temps et tuer ses ennemis à petit feu. Le résultat sera de toute manière le même, vous obtiendrez de l’expérience et pourrez upgrader trois jauges : PC, PS (Santé) et Chance. A vous de répartir les points engrangés dans ces différentes catégories.
Les idoles vous permettent de vous équiper... et de dormir.
Là où les KUF précédents avaient habitué à un gameplay ressemblant à Dynasty Warriors, ce Circle of Doom s’apparente donc plus à un Dark Alliance-like. Linéarité, solitude, autant d’éléments qui rompent radicalement avec les volets d’antan. De quoi décevoir les fans ? Pas forcément, même si ces derniers seront à coup sûr décontenancés au premier abord. Mais retournons dans notre forêt où, je vous le rappelle, Kendal était confronté à toutes sortes de vilaines bestioles. Les environnements sont plutôt bien réalisés, même si l’on pourrait avoir à redire sur la qualité graphique de certains éléments du décor, comme la végétation qui n’est pas franchement jolie. Cela dit, l’univers est immersif et nous plonge clairement dans un monde d’héroïc-fantasy à la sauce gothique. Outre la Forêt de l’Etreinte, première région visitée, vos aventures vous mèneront dans la Cité de la Désolation, le Corridor de l’Arrogance, la Vallée de la Solitude, la Caverne de la Colère et la Route du Chaos. Autant de noms qui auraient, à n’en point douter, séduit les lecteurs des Livres dont vous êtes le Héros.
Par grappes de plusieurs dizaines, des monstres vous attaquent à intervalle régulier. Inévitablement répétitive, l’action est quelque fois interrompue par l’apparition des Idoles. Quelles soient de la Mort, de l’Amour ou de la Cupidité, ces divinités vous permettent de faire du troc et de synthétiser vos objets. Les possibilités sont nombreuses et, si vos réserves en or sont suffisantes, vous pourrez combiner vos armes ou tout simplement les alléger de manière à ce qu’elles consomment moins de PC. De plus, les Idoles correspondent aux points de sauvegarde et permettent de rejoindre le Monde des Rêves. Ainsi, à chacun de vos sommes, vous pourrez aller dialoguer avec votre grand pote Moonlight. Ce dernier pourra vous en apprendre davantage sur l’intrigue en vous donnant de précieuses informations, mais aussi vous enseigner des compétences spéciales, à condition de sacrifier quelques vies selon un ordre de mission précis.
Immersif et doté d’une ambiance oppressante quoique peu originale, Kingdom Under Fire : Circle of Doom possède de nombreuses qualités. Si répéter inlassablement des moulinets face à des monstres de plus en plus coriaces ne vous fait pas peur, il est certain que vous apprécierez ce nouveau jeu développé par Phantagram. D’ici à la sortie du jeu, il ne reste plus qu’à espérer que le scénario tienne toutes ses promesses, que les personnages soient tous aussi charismatiques les uns que les autres, que les boss soient colossaux, que les temps de chargement soient réduits et que les bugs de caméra observés de temps à autre soient corrigés. En conclusion, si la linéarité et la répétition de l’action nous sont apparues comme des éléments néfastes à l’intérêt global du soft, ce KUF n’en reste pas moins un titre sur lequel il faudra compter au début de l’année 2008.
Publicité
