Présentation de Tactics Ogre

Plus qu’un simple tactical-RPG, Tactics Ogre est un monstre du genre, véritable instigateur de ce style de jeu qui n’a jamais voulu atterrir chez nous depuis son premier opus sur SuperNes en 1995. Afin de nous aider à rattraper notre retard, le développeur japonais s’est lancé dans ce remake du premier épisode en prétendant en plus vouloir nous proposer une expérience de jeu radicalement plus poussée qu’à l’origine. Il nous a été donné la possibilité de s’essayer à ce titre pour juger de ces promesses. Tout d’abord, il faut reconnaitre au jeu une certaine maturité dans son scénario. Le titre nous plonge dans une atmosphère de guerre prenante, soutenue par des dialogues anglais d’une rare qualité. Et tout commence par le choix de la mentalité de son personnage, par le biais de carte de tarots plutôt explicites. Chaque choix fait dans le jeu pourra cependant vous rapprocher du côté obscur ou vous en éloigner.

Une fois lancée dans l’aventure, il est clair et net que ceux qui ne peuvent voir le rétro en face seront priés de passer leur chemin. Le jeu assume à 200% ce côté vintage, proposant des graphismes en 3D isométriques semblable à un certain Final Fantasy Tactics, le tout décoré magnifiquement par les artworks du légendaire Akihiko Yoshida (un monsieur qui a aussi travaillé sur , pour mémoire). Les petits effets placés ça et là pour l’animation des personnages ou des sortilèges est un régal esthétique, à condition d’aimer le rétro une fois encore. Parmi les 50 personnages de l’histoire, il n’y a évidement pas que des classiques, et on découvre donc une série de nouvelles têtes dessinées d’une main de maître. La bande son a par contre subit un sacré lifting technique pour le plaisir de nos oreilles et propose désormais les thèmes d’antan en orchestral.

Difficile de parler des nouveautés de cet opus, puisqu’il s’agit là du tactical-RPG le plus copié de tous les temps. Il serait de même trop facile de dire que sans être original, il reste le meilleur dans son domaine. Tactics Ogre applique donc la recette qu’il a inventé, le combo désormais traditionnel du tour par tour plus jobs. Il se permet même d’en corriger les défauts, puisque les améliorations de classes sont désormais communes à l’ensemble de l’équipe, et ainsi, un nouveau personnage pourra vite devenir un archer aussi redoutable qu’un personnage que l’on traine depuis le début, sans perdre son temps à grimper les niveaux du job voulu. Chaque personnage pourra en plus choisir 10 capacités parmi celles qu’il aura apprit pour être personnalisé davantage. En combat, il est possible d’utiliser jusqu’à dix de nos personnages, principaux ou non, pour combattre jusqu’à une mort définitive. Et là où on aurait pu lui reprocher un manque de lisibilité dans les missions, le jeu nous offre une vue du dessus qu’il est possible d’atteindre par un simple clic. Elle est pas belle la vie ?

Mais là où Tactics Ogre se distingue de ses pairs, c’est dans l’utilisation de deux outils surpuissants. Le premier, le World Tarot, permettra de revenir dans le temps pour prendre une autre décision à un moment donné et donc, de changer l’histoire. Quant au second, le Wheel Tarot, il s’agit d’un système similaire mais à plus petite échelle. Celui-ci permettra au joueur de remonter pendant une mission jusqu’à 50 tours en arrière afin de changer de stratégie au cas où la précédente aurait mené l’équipe ad patres. De quoi éviter un massacre malheureux inhérent à la difficulté du titre ou même découvrir toutes les possibilités alternatives et autres ramifications apportées par l’excellente histoire de Tactics Ogre.

Souvent imité, jamais égalé, Tactics Ogre nous revient dans une nouvelle mouture peaufinée avec amour. Si celle-ci se veut plus gourmande en temps de chargement que sa sœur de l’époque, il ne fait aucun doute qu’il s’agit toujours d’un jeu d’une qualité qu’on ne retrouve pas facilement ailleurs. Les amoureux du vintage seront aux anges tandis que les autres auront sans doute plus de mal à se lancer dans ce remake, mais la PSP s’apprête à nous offrir un remake d’un des plus grands jeux de l’histoire, jamais sorti chez nous qui plus est.