Présentation de Saints Row : The Third

Après avoir conquis la ville de Stilwater dans les deux premiers Saints Row, le gang des Saints jouit d’une incroyable notoriété, tant et si bien que des produits dérivés à leur effigie ont faire leur apparition dans les rayons. Le jeu commence d’ailleurs par une publicité pour une boisson énergisante à leur nom. Les malfrats n’en oublient pas pour autant leur principale activité, à savoir commettre crimes et délits en réunion de diverses natures. Et on commence avec le braquage d’une banque à grands renforts d’armes et d’explosifs. Manque de chance, l’établissement appartient en fait à un autre gang, qui n’a pas l’intention se faire dévaliser si facilement.

Cette première mission est l’occasion de découvrir la jouabilité on ne peut plus simple et accessible du jeu. Comme ses prédécesseurs, le titre adopte une vue à la troisième personne pour des gunfights sans fioritures. En effet, dans Saints Row The Third, oubliez les systèmes de couverture dynamique, les fusils à lunettes, les esquives ou encore les parades. Ici, on épaule, on tir, on jette une grenade, on se met hors de portée quelques instants pour laisser sa vie se régénérer toute seule puis on y retourne jusqu’à ce que victoire s’en suive. Les ennemis ne sont pas particulièrement intelligents, agressifs ou vicieux et font plus office de cibles faciles pour permettre au joueur de faire de gros cartons que pour être réellement menaçants.

Après quelques combats défoulants mais peu techniques, les Saints parviennent au coffre fort de la banque qui refuse malheureusement de s’ouvrir. Peut-importe, le gang à plus d’un tour dans son sac et fait appel à... un hélicoptère pour extraire le coffre en lui-même de l’immeuble. Après tout, il suffira de l’ouvrir tranquillement une fois revenus à leur QG... L’occasion d’une bataille en extérieur spectaculaire (en rail-shooter), où l’on cartonne à tout va les policiers et les hélicoptères qui tentent de vous empêcher de vous faire la belle par les airs. Le chef du gang se fait malheureusement capturer et emprisonner. Ce genre de scène est monnaie courante dans le jeu : encore plus que ses prédécesseurs, Saints Row The Third est un jeu outrancier et déjanté. Explosions, scènes délirantes et improbables, mouvements aussi classes qu’inimaginables... tout est bon pour nous en mettre plein la vue.

La seconde mission du jeu, où les membres des Saints rencontrent le patron du Syndicate (une association de gangs adverses), le belge Philippe Loren, qui parle bien sûr avec un accent français délicieusement exagéré, se déroule ainsi à bord d’un jet privé. Évidemment, les deux camps ne tombent pas d’accord, ce qui est l’occasion d’une bataille aérienne aussi improbable que jouissive. Après avoir combattu quelques membres du Syndicate, on débarque dans la soute de l’avion où l’on cartonne, là aussi, un petit groupe d’ennemis avant de tenter de prendre la fuite. Manque de bol, il n’y a qu’un seul parachute et vous êtes deux. Qu’à cela ne tienne(votre héros balance sa partenaire dans le vide puis se jette à son tour, en lui promettant de la rattraper en vol. Après une séquence de chute libre à dézinguer des ennemis, le joueur retrouve son binôme ainsi que le jet privé. L’occasion est trop belle pour notre impitoyable héros : il transperce la vitre du cockpit d’un énorme coup de pied et traverse de part en part l’avion tout en dégommant de nombreux ennemis. Et sans poser le pied à terre, bien sûr... Bref, en matière d’action déjantée, le jeu à l’air d’assurer et promet une campagne relativement longue et variée remplie de scènes époustouflantes dans le genre.

Bien que les développeurs aient pris le parti de proposer une campagne rythmée et assez prenante, ils n’en ont pas pour autant oublié de proposer une vaste ville bourrée d’activités à explorer à sa guise. Saints Row The Third ne prend plus place à Stilwater mais à Steelport. Une nouvelle citée donc où tout va être à faire. L’architecture de la ville est d’ailleurs assez différente de la précédente, plus archaïque, bordée d’usines, moins glamour... Le terrain parfait pour que la criminalité essaime et prenne racine ! Quelques gangs se partagent cependant déjà le territoire et il y aura fort à faire pour les en déloger. Il ne nous a pas été possible de voir en détail la ville. Cette dernière semble disposer d’une surface raisonnable, avec de nombreuses planques plus ou moins luxueuses à acquérir pour installer son QG. En effet, si vous commencez votre implantation à Steelport dans un deux pièces miteux, vous mettrez rapidement la main sur des endroits plus glamours tels qu’un penthouse au sommet d’une tour avec un héliport privé bien pratique pour éviter les bouchons matinaux.

Il est cependant toujours permis de venir semer le chaos dans la circulation en braquant les voitures qui passent. Petite originalité d’ailleurs, outre le car-jacking classique où l’on ouvre la portière à un feu rouge sans se poser de questions, il est désormais possible de prendre possession des véhicules en marche. Il suffit de courir vers l’un d’entre eux puis de presser le bouton d’action pour que le héros saute sur le capot, transperce le pare-brise puis éjecte le conducteur d’un coup pied avant de tranquillement boucler sa ceinture. Impressionnant et classe, le mouvement fait sensation. Dans le même genre, en maintenant la gâchette gauche enfoncée, il est possible d’effectuer des attaques de corps à corps dignes de Bruce Lee pour violenter gratuitement les passants de diverses façons, à la manière des finish moves variés des beat’em all récents.

Il nous a été possible d’effectuer une activité annexe de la ville, qui en proposera plusieurs afin de faire le plein de cash, lequel permet d’acquérir de nouvelles armes et d’acheter des compétences pour son personnage. Le héros prend part à un jeu de shoot en arène dont l’habillage surchargé rappelle les shows télévisés japonais. Il faut tirer sur un maximum d’ennemis habillés en costumes ridicules (glaces, hot-dogs...) puis quitter le bâtiment dans le temps imparti. Classique mais fun, l’ambiance de cette activité donne un certain souffle à ce type de missions communes dans le genre.

Toute cette originalité et cette ambiance délirante réussie a cependant un prix. Saints Row The Third fait en effet l’impasse sur le multijoueur compétitif qui rallongeait pourtant sérieusement la durée de vie de ses prédécesseurs. Le jeu en coop en ligne est cependant toujours possible. En matière de réalisation, le jeu offre un rendu très coloré et donc peu réaliste (ce que l’on comprend parfaitement vu l’esprit du jeu). Un style affirmé et séduisant mais qui ne permet pas d’oublier la technique faiblarde du jeu face à la concurrence. Le framerate du jeu n’est pas franchement constant, les décors n’affichent pas une foule de détails tandis que la profondeur de champ n’est pas des plus généreuses. La bande-son s’annonce par contre riche en musiques américaines de type rock, rap et hip-hop qui devraient en séduire plus d’un.

Si l’on excepte une réalisation un peu en dessous des productions actuelles, Saints Row The Third s’annonce comme un jeu très fun et défoulant qui n’hésite pas à repousser les limites du vraisemblable et du bon goût pour divertir. Il sortira le 15 novembre prochain sur PC, Xbox 360 et PS3.