Présentation de Army of Two

On a vite compris pourquoi. En effet nous n’étions pas trop de deux pour réussir à capter l’accent ultra-américain ainsi que le débit du Lead Designer du jeu. Le temps pour nous d’axer toute notre concentration sur le son de sa voix et de nous habituer quelque peu et nous voilà à même de résumer l’histoire.


Dans Army of Two, le monde a évolué et les PMC ou Private Military Corporations (des entreprises militaires privées) émergent un peu partout. Nos deux compères font donc parti de la SSC. Basant les talents des deux héros principalement sur la solidarité, les développeurs n’hésitent pas à faire le comparatif avec les deux fameux coéquipiers de l’Arme Fatale.


Deux, c’est le chiffre qu’il faut retenir, Army of Two est d’abord un jeu coopératif, ensuite seulement un jeu d’action à la troisième personne. Gears of War a fait des émules. Mais malgré le flot d’éloges qu’avait reçu le killer-app de la 360, son mode coop extrêmement bien construit n’avait pas été tellement cité. Apportant une nouvelle dimension au jeu, encore plus profonde, il donnait lieu à des parties d’anthologie. Ici finalement, le concept est légèrement repris et est basé uniquement là-dessus. On pourra donc jouer seul avec un coéquipier dirigé par l’IA ou bien en écran splitté ou encore en ligne avec un ami.


Il faudra interagir constamment avec son partenaire afin de trouver le meilleur moyen pour progresser. Le premier niveau qui nous a été présenté parait assez joli, graphismes fins et soignés, décors fournis. Les deux acolytes ont bénéficié d’une modélisation et d’un mapping de qualité, sans mentionner les animations parfaitement convaincantes. Ce constat technique fait, rentrons à présent davantage dans le cœur du jeu.


Un des éléments majeur du gameplay repose sur une jauge qui se trouve en haut, au milieu de l’écran. L’icône des deux personnages se trouve de chaque côté et est parcourue par une flèche. Elle prend en fait en compte un élément très coutumier des joueurs de MMO, mais qui sonne moins familièrement chez les joueurs consoles, à savoir l’aggro. Désolée pour les lvl70 de World of Warcraft mais il me faut bien expliquer maintenant de quoi il en retourne. L’aggro c’est tout simplement l’attention des ennemis. Quand vous êtes repérés, on dit communément « ah le noob, il a pris l’aggro ». La jauge détermine simplement le joueur qui prend le plus l’aggro.


Sauf qu’ici ce n’est pas juste pour pointer du doigt un quelconque fautif. Elle permet, comme nous l’avions dit plus haut, d’élaborer toute sorte de tactique. Lorsqu’un personnage détourne l’attention, l’autre peut plus facilement se déplacer sur le terrain pour pouvoir aller placer des charges sur un véhicule par exemple. Pour attirer l’attention, rien de plus simple. Plus on fait de dégâts plus les ennemis affluent sur nous. On pourra également dans un moment désespéré feindre la mort pour que notre coéquipier récupère les tirs et qu’on puisse se sortir de là. Si l’un décide de jouer les héros et de prendre totalement l’aggro, une aura rouge l’entourera et il prendra deux fois plus de dégâts tandis que son partenaire passera lui en mode furtif et pourra aller tranquillement taper les ennemis en mêlée.


Il faudra donc apprendre à trouver la bonne balance pour atteindre son objectif sain et sauf et à deux. Bien sûr le binôme dispose de tout un tas d’autres mouvements pour pouvoir s’entraider.


A commencer par la bonne vieille technique de la courte échelle. A l’aide du stick le joueur qui soulève le second peut d’ailleurs le remonter ou le rabaisser pour qu’il puisse nettoyer le passage avant de grimper. Une fois que l’un est en haut, il pourra attraper la main du second pour le tirer vers lui.


Toujours dans cette optique d’entraide, on pourra arracher les portières de voitures pour s’en servir de bouclier. Si le second personnage vient se coller juste derrière nous, on forme ainsi un mini tank mobile. L’un dirige, l’autre tire. De nombreuses phases véhiculées proposeront d’ailleurs la même combinaison. On nous promet Tank, Jeep, Buggie et même parachute…Un autre mouvement particulièrement destructeur consiste simplement à se mettre dos à dos avec son coéquipier. Quelques secondes de slow motion permettent de faire plus rapidement le ménage à deux. Depuis le temps qu’on essaye d’expliquer que ça vaut aussi pour la maison.


Enfin, en combat il est également question de survie. Et on pourra évidemment voler au secours de son double. Dans un premier temps s’il est uniquement blessé aux jambes on pourra venir le trainer au sol par le col pour le mettre à l’abri tandis qu’il pourra continuer à tirer. Dans un second temps si les choses s’aggravent…une phase de QTE se lancera pour que vous lui prodiguiez les soins nécessaires à sa survie. Et parait-il que le meilleur allié médical dans ces situations n’est autre qu’un tampon. On ne se posera pas trop la question de savoir comment deux armoires à glace peuvent se balader systématiquement avec un tampon dans la poche…mais après tout pourquoi pas. Ces phases ont le mérite d’être très amusantes à regarder.


D’ailleurs on pourra aussi féliciter notre partenaire après un combat. En lui mettant un bon coup de boule amical par exemple.


Nous nous sommes donc inspirées de ce symbole de complicité pour rester comme deux têtes de mules et essayer de mettre rapidement nos mains sur les manettes. Après un « meeeeee » venu du fond du cœur, répondant à la question des développeurs « who wants to try ? », nous voilà dans le niveau du parachute. Froggys tire sur les ennemis qui comptent nous accueillir au sol, je tiens les commandes. Sachant que si je ne stabilise pas le parachute elle ne peut pas viser correctement. Une fois atterries, tant bien que mal…on se lance dans une scène épique, dos à dos, nettoyant tout sur notre passage. On constate rapidement toutes les deux que la visée est malheureusement assez imprécise. Ce qui rend l’action inconfortable. Un deuxième point est un peu gênant : l’ensemble manque de cohérence. Tout d’abord si nos deux compères sont battis comme les fils spirituels de Hulk Hogan et revêtent une armure piquée à terminator, ce n’est pas le cas des ennemis qui présentent une morphologie plus normale et réaliste.


Ensuite à première vue, nos deux tanks sur pattes paraissent assez bourrins, au final pas tant que ça. On tire avec des armes lourdes mais ça reste assez mignon tout ça. Les ennemis tombent gentiment en poussant un léger cri. En corps à corps c’est pareil, au vu de la taille des deux monstres, on se dit que ça va saigner lorsqu’ils se retrouvent en face d’un ennemi. Sauf que ces derniers n’héritent généralement que d’un coup de pied dans le tibia. On est quelque peu frustré que le soft n’aille pas au bout de ses ambitions de violence.


Parce que ambitions il y a. Surtout lorsqu’on voit le menu d’upgrade des armes. On ne ressortira pas la théorie du complexe de l’homme qui a besoin d’un gros pistolet, mais ça devrait vous donner une idée des possibilités d’armement. On peut upgrader mais également customiser ses armes ainsi que son armure, pour pouvoir se la raconter Online.


Quant à la question du multi, les développeurs restent malheureusement muets. Encore un peu d’attente et nous devrions rapidement connaitre la réponse, le soft étant prévu pour la fin de l’année.


Ce Army of Two s’annonce comme une bonne surprise. Il n’avait pas créé l’évènement jusqu’ici mais il présente cependant de bonnes idées qui pourraient en faire un très bon titre. Quelques éléments nous ont chagrinés, notamment le fait que la visée soit imprécise ou que l’ensemble manque de cohérence, malgré tout, le concept même de faire un jeu basé sur la coopération suffit à nous émoustiller. Prévu pour la fin de l’année sur Xbox360 et PS3, ça devrait lui laisser le temps de corriger ses petits défauts. L’avenir nous donnera tort ou raison. Mais l’un ne va pas sans l’autre.