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Publiée le 26/01/2011 à 11:01, par Kevin

Nouvelles plateformes de jeux vidéo : la fin des consoles ?

Asphalt 5, Real Football 2011, N.O.V.A, Let's Golf 2, nous avons testé les premiers jeux Gameloft annoncés sur la Freebox Révolution. Alors, le nouveau périphérique de Free peut-il concurrencer les consoles actuelles ?

consoles

Nous profitons également de l'occasion pour faire le point sur le phénomène des nouvelles plateformes de jeux vidéo, comme le téléviseur Panasonic Viera dont la technologie permet aussi d'accueillir des jeux en haute-définition.
La révolution SteamRetour au sommaire
Imaginez un futur dans lequel vous n'avez plus besoin de console pour jouer. Imaginez un futur dans lequel les téléviseurs sont assez puissants pour faire tourner les tout derniers jeux. Imaginez un futur dans lequel un boîtier multimédia contient tous les composants d'une plateforme de jeux vidéo. Cette vision est réelle. Elle existe.

Constructeurs, éditeurs, start-up, nombreux sont les acteurs de l'industrie de l'entertainment à parier sur ce nouveau modèle. Alors, doit-on s'attendre à la mort des consoles de salon ? Les constructeurs historiques tels que Sony, Nintendo et Microsoft sont-ils en danger ? Tout est possible.

Dans cette histoire qui ne fait que débuter, on se souviendra sans aucun doute de l'un de ses principaux acteurs : Gabe Newell (en photo à droite). Le co-fondateur de Valve est - entre autres - à la tête de l'interface Steam, un service qui permet de télécharger des jeux directement sur PC et Mac. Aujourd'hui, Steam revendique 70% des parts du marché de la distribution dématérialisée et son succès ne faiblit pas. Le magazine américain Forbes classe d'ailleurs Gabe Newell comme l'un des hommes à connaître en 2011, en référence à Steam. C'est évident, l'interface amène les joueurs à consommer différemment en leur donnant de nouvelles habitudes.

Quand on parle de visionnaire, on peut aussi évoquer le nom de David Perry (en photo à gauche), le créateur de Earthworm Jim. Pour ce vieux routard de l'industrie, l'avenir ne se trouve plus du côté des jeux de plateformes, mais du « cloud gaming ». Dans les années 2000, David Perry est l'un des premiers à se lancer dans cette aventure en développant une technologie permettant de jouer en streaming, sur n'importe quel ordinateur ou smartphone. Pas de téléchargement, pas d'installation de logiciel donc, le système est censé fonctionner directement sur son navigateur. A l'époque, c'était une totale hérésie.
OnLive et Gaikai : le futur du jeu vidéo ?Retour au sommaire
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Aujourd'hui, le projet Gaikai (voir la vidéo) a pris du retard, mais une phase de bêta test a récemment démarré aux États-Unis. En tout cas, plusieurs investisseurs ont d'ores et déjà misé des millions sur la société de Perry. Le modèle économique d'une telle entreprise réside dans sa capacité à s'associer avec des distributeurs en ligne. Grâce à ce service, les clients pourraient rapidement tester le jeu pendant quelques minutes - via une démo - avant de sortir le portefeuille.

On peut aussi imaginer jouer à World Of Warcraft sur son iPad. Sur le papier, l'idée paraît intéressante, n'est-ce pas ? Mais pour le moment, la technologie de Gaikai semble se limiter à de courtes expériences. La première grande problématique de ce système reste bien évidemment la latence.

Visiblement, il s'agit d'un gros point noir dont souffre déjà OnLive (voir la vidéo), l'autre application « cloud gaming » déjà disponible au pays de l'Oncle Sam et bientôt en France. OnLive, c'est une importante structure fondée en Californie et qui propose également une autre technologie de streaming.

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Concrètement, un serveur s'occupe de lancer le titre et réalise en temps réel l'ensemble des calculs techniques. Pas besoin d'investir dans du nouveau matériel, donc. Il offre aussi la possibilité de louer les dernières nouveautés pour une courte période. Aux États-Unis, il faut débourser 14,99 dollars pour l'abonnement mensuel et quelques billets supplémentaires pour une location de trois jours. Rentable !. Et pour les éditeurs, les intérêts économiques paraissent multiples.

« Techniquement, le service accuse déjà quelques lourdes contraintes »

Primo, on oublie les problèmes de piratage et de DRM. Secundo, on supprime le manque à gagner du marché de l'occasion. Tertio, on peut générer des revenus à long terme sur son jeu. En revanche, l'éditeur doit nécessairement participer aux frais d'entretien des serveurs, ce qui rend l'opération nettement moins rentable. Récemment, le représentant d'un éditeur français nous confiait que le retour sur investissement est aujourd'hui « plus que discutable ». OnLive n'a donc rien d'une mine d'or pour l'industrie, du moins pour le moment.

Techniquement, le service s'accompagne déjà de quelques de lourdes contraintes. Pour une exploitation optimale du système, il requiert une excellente connexion : 5 Mpbs et sans Wi-Fi. Aussi, un temps de latence, même minime, paraît inévitable entre le moment où le joueur appuie sur une commande et celui où le serveur renvoie la réponse. Si les représentants de la compagnie continuent de marteler que la technologie fonctionne sans problème, les premiers retours sont nettement plus que contrastés.

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« Avec un FPS, ça devient tout de suite très compliqué à cause de la latence omniprésente » nous confie un éditeur de jeux vidéo. Spécialisée dans les jeux sur mobiles, la société Gameloft se montre très prudente quant à sa stratégie de déploiement sur OnLive, justement à cause de ces barrières techniques. OnLive prendra donc forcément du temps avant de se démocratiser auprès du grand public, un laps de temps nécessaire à l'évolution technologique permettant de proposer un système stable et fiable.

En tout cas, il faut quand même noter que si la plupart des éditeurs ont signé pour apparaître dans ce catalogue, ce n'est pas pour la gloire. Ils y voient un intérêt à long terme. Pour élargir son offre, OnLive propose même un périphérique et une manette (99 dollars) venant se connecter directement au téléviseur. On rentre ainsi dans une autre dimension : jouer dans son salon aux meilleurs jeux du moment sans console et avec un processus de location intéressant. À partir de là, le débat n'est plus le même.
Le jeu vidéo embarqué dans ta TVRetour au sommaire
Bien conscients du potentiel de croissance affiché par le jeu vidéo, les constructeurs de téléviseurs rentrent également dans la course en proposant leur propre technologie intégrée. Nous avons ainsi pu essayer une version du jeu de courses Asphalt 5 tournant sur un modèle Panasonic Viera connecté (sortie prévue dans le courant de l'année). Autrement dit, le joueur passe par le réseau pour télécharger son titre via une interface proche de l'App Store.

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Rassurez-vous, on ne joue pas avec la télécommande, mais à l'aide d'une manette branchée sur le port USB. Ça fonctionne, et c'est fluide. Techniquement, Asphalt 5 se rapproche de ce que l'on peut retrouver sur Wii dans le domaine de la course automobile. Pour le moment, il n'est donc pas question de concurrencer la Xbox 360 ou la Playstation 3, mais l'évolution est clairement en marche. « C'est une certitude, les composants et la technologie embarqués dans ces téléviseurs vont continuer d'évoluer très rapidement » nous précise un représentant de Gameloft. De là à dire que nous atteindrons une qualité graphique semblable à nos jeux consoles favoris, il n'y a qu'un pas que je franchirai facilement.
La Freebox Revolution, nous l'avons testéRetour au sommaire
Freebox Revolution
Vous le savez sans doute, le fournisseur d'accès Free lance actuellement sa Freebox Revolution : un nouveau boîtier dont le but est de remplacer tous les appareils présents sous votre TV. Internet, téléphonie, lecteur Blu-ray, Free se met également aux jeux vidéo. « Nous avons beaucoup discuté avec Free pour voir comment intégrer du jeu vidéo dans la Freebox Revolution. Nous leur avons dit qu'il fallait un processeur plus puissant pour faire tourner des jeux plus aboutis. À la base, ils avaient peur que cela nuise au reste de leur système, mais nous avons trouvé la solution que voici, en HD » nous déclare un représentant de Gameloft.

Freebox Revolution Manette
L'éditeur français avoue également avoir fortement conseillé Free de fournir une manette afin de simplifier l'accès aux jeux. Justement, le pad, parlons-en. À première vue, sa finition fait davantage penser à un accessoire caché dans la foire à deux euros de Hong-Kong. Rien de comparable à l'ergonomie d'une DualShock, par exemple. En revanche, les boutons de la tranche sont plutôt bien placés. Pour davantage de confort, les joueurs peuvent d'ailleurs brancher une autre manette USB.
Les jeux du lancementRetour au sommaire
Gameloft propose un catalogue de 5 titres pour le lancement (vendus en moyenne 5,50 euros), dont deux inclus dans l'offre Freebox Revolution et téléchargeables directement sur le Freestore : Asphlat 5 et Let's Golf 2.

  • Uno : il s'agit du célèbre jeu de cartes principalement jouable à plusieurs en ligne. On peut également personnaliser ses propres règles, en multijoueur ou contre l'intelligence artificielle.
  • Let's Golf 2 : coloré, mignon, ce jeu de golf prend une orientation familiale et accessible. On peut aisément changer de club et moduler la vue pour une meilleure perspective du parcours. Le joueur est donc relativement assisté au travers des six environnements. Let's Golf 2 est également jouable à plusieurs, en ligne.
  • Asphalt 5 : le célèbre jeu de caisses représente en quelque sorte la vitrine technologique de la Freebox Revolution. Il est fluide et les nombreux décors plutôt bien travaillés. Il contient un total de 33 voitures sous licence, un volant virtuel, deux vues et la possibilité d'affronter trois autres adversaires en multijoueurs.
  • Real Football 2011 : un jeu de football simpliste et plutôt laid à des années-lumière de FIFA 11. Il contient néanmoins certaines licences, dont les équipes nationales.
  • N.O.V.A : le premier FPS de la Freebox se déroule dans un univers futuriste et se rapproche sensiblement de la version sortie sur iPad. Les décors sont variés et les ennemis débarquent dans tous les sens. N.O.V.A s'avère rythmé et intéressant, dommage que le joueur soit encore sans doute trop assisté dans la visée. Naturellement, il offre aussi plusieurs modes multijoueurs.

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De gauche à droite : N.O.V.A, Asphalt 5, Let's Golf 2


Sur le plan technique, on nous assure que l'appareil est comparable avec « une Wii HD ». Après, ce sont les premiers jeux, on comprend donc mieux la qualité inégale entre certains des titres qui n'ont pas bénéficié du même traitement. Pour Gameloft, l'atout majeur de la Freebox Revolution reste sa capacité à attirer le public vers les joies des parties multijoueurs en ligne.

Et pour cause, le périphérique est forcément connecté au réseau. Il n'y a donc pas de barrière, pas de question à se poser, le joueur peut directement et simplement affronter d'autres participants à travers la France sans se créer de compte. On peut d'ailleurs facilement imaginer un MMO gratuit dont le business model se tournerait vers les micro-transactions. Le public est désormais habitué à ce genre de procédé. Reste maintenant à voir quels éditeurs / développeurs suivront.
Un pas vers l'avenirRetour au sommaire
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« Nintendo a ouvert une brèche. Les gens ont envie de jouer. On le voit avec le succès de certains jeux Facebook » précise Gameloft. Il est vrai qu'en quelques années, les habitudes des consommateurs ont été bouleversées par l'arrivée des smartphones, des contenus dématérialisés et des réseaux sociaux. Quand on voit le succès d'un titre comme CityVille sur Facebook, qui revendique plus de 100 millions de participants actifs, on se demande si les futurs joueurs potentiels auront encore l'envie d'investir dans une console.

Évidemment, la Freebox Revolution ne concurrencera pas les consoles de salon, mais elle peut clairement satisfaire toute une tranche de la population qui s'éclate avec des concepts simples. Le jeu vidéo s'est aujourd'hui diversifié, l'industrie se doit de suivre la tendance. Sommes-nous au début d'une nouvelle ère dans laquelle le jeu vidéo serait scindé en deux parties ? Un éditeur aussi puissant qu'Activision pourrait-il décider de lancer sa propre plateforme de jeux vidéo ? En tout cas, Bobby Kotick et Brian Farrell, respectivement patron d'Activision et de THQ, ont déjà manifesté leur enthousiasme concernant cette évolution. Même Hideo Kojima, le papa de Metal Gear, a récemment proclamé lors d'une entrevue « la mort des consoles ». Et toi, devant ton écran, qu'en penses-tu ?

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