Mortal Kombat

Si on avait su, on aurait sans doute évité de prendre un petit déjeuner avant de se lancer dans l’arène. Car s’il y a bien un point sur lequel Mortal Kombat ne fait jamais de concessions, c’est la violence, le sang et la tripaille. C’est simple, le moindre coup asséné laisse une marque en fonction sa puissance. Une pichenette révèlera un hématome sanglant tandis qu’un bon gros coup de boule arrachera la moitié du visage à la victime. Ceci constitue un aspect important du titre qui offre ainsi des combats nerveux et rythmés où les attaques réussies donnent une sensation de puissance jouissive. Une sensation que l’on ressentira d’autant plus en ayant recours aux Xrays, des attaques dévastatrices (à l’instar des Ultras de SF4) qui viendront réduire en bouillie vos malheureux ennemis. Et c’est sans surprise que l’on retrouve nos indémodables Fatalities, plus sanglantes et gores que jamais. Mieux, chaque personnage dispose d’au moins deux Fatalities différentes plus la troisième liée à l’environnement, toutes assez simples à réaliser dans l’ensemble. On prévoit d’ores et déjà de magnifiques séquences de rage en Versus dans son salon et en ligne. D’autant plus si on découvre des alternatives telles que les fameuses Frienship, Babality ou Brutality.

Certains se demandent si Mortal Kombat sera aussi technique qu’un Street Fighter. Permettez-nous d’en douter. Le jeu semble toutefois difficile à maitriser, tout en proposant assez de profondeur pour s’y attarder un bon moment. Les différents personnages disposent d’ailleurs d’assez de combos et coups spéciaux pour qu’aucun match ne se ressemble, même si la version testée aujourd’hui laissait transparaitre un léger manque d’équilibrage. Certains combattants, par exemple, disposent de techniques trop difficiles à effectuer en vue de leur utilité tandis que d’autres peuvent spammer des attaques rapides, aussi dévastatrices que compliquées à éviter. Bien entendu la magie de l’Internet et des ses patchs viendra sans aucun doute faire un peu le ménage et rééquilibrer tout ça. Enfin, ceux qui aiment mettre un peu de piment dans leurs confrontations pourront opter pour le mode de combat « Test your luck ». Le principe : plusieurs roulettes façon casino devront être stoppées sur des handicaps ou modificateurs de combat plus ou moins originaux. On peut ainsi se retrouver avec des combattants sans têtes ou sans bras (les techniques ayant recourt à ces membres sont donc inutilisables), avec un liquide arc-en-ciel au lieu du sang, ou encore avec un écran inversé. Bref, du fun et du gore, que demande le peuple ?

Et si on entrait un peu plus dans les détails ? La prise en main, pour commencer, n’est pas vraiment différente de ce que nous avions sous la main 20 ans auparavant. Mortal Kombat a certes gagné en souplesse mais garde ce chouilla de rigidité si propre à la licence. On s’étonnera de voir que les attaques Xrays, décritent comme dévastatrices un peu plus tôt, soient aussi simple à exécuter (en maintenant les deux gâchettes en même temps). Elles sont en revanche bien plus difficiles à placer, et sanctionnent aussi bien celui qui se la mange que celui qui la loupe et perd toute sa barre de super attaque. Car comme dans Street Fighter IV, il est possible de ne dépenser qu’une partie de cette barre pour lâcher une technique supérieure aux coups spéciaux de base. D’ailleurs, parlons-en un peu de ces coups spéciaux. S’ils sont aussi efficaces qu’ils paraissent, ils reposent dans la plupart des cas sur une exécution pas assez intuitive. Un exemple tout bête sur Jax, qui, pour utiliser son séisme à longue distance, devra effectuer un pénible quart de cercle arrière puis arrière-avant poing. N’oublions pas la disposition des touches sur la manette, qui n’aura pas beaucoup évolué au fil de la saga. Pied fort/faible, poing fort/faible, chope, tag (pour changer de combattant lors des matchs 2vs2), stance (changer de position pour lâcher les coups EX) et enfin la garde, tous sont assignés à un bouton précis.

Un petit mot sur le roster et la tour des défis pour finir. Pour l’instant, on reste dans du classique. Tous les personnages présents et annoncés sont issus des volets précédents. Bien sûr, des rumeurs sur la toile voudraient qu’au moins un ou deux combattants soient propre à cet opus, mais rien n’a encore été confirmé. On aura le droit dans tous les cas à un casting fourni et de qualité. Comptez au moins plus de 25 personnages, des classiques Sub-Zero, Scorpion et Reptile aux cyborgs Cyrax et Sektor, tout en passant par les troublantes Mileena, Sindel, Sonya et Kitana. Sans oublier l’invité surprise, qui n'est autre que notre bon Kratos de God of War, uniquement sur PS3, et dont le CV colle parfaitement au titre de NetherRealm Studios. Reste la tour des défis, avec pas moins de 300 missions de plus en plus compliquées et, au bout, une récompense inconnue dont on nous vante pourtant les mérites depuis quelques temps. Au final, une première approche du jeu très convaincante malgré quelques bugs et un manque d’équilibre qui ne manqueront pas d’être évincés. Un Mortal Kombat qui revient donc aux origines et qui s’annonce, sans doute aucun, karrément krop kool.