Microsoft et Sony ont tout deux refusé le brevet de la Wiimote

Dans le domaine de l'innovation, il y a toujours eu de belles histoires et d'incroyables ratés. C'est plutôt dans la seconde catégorie que doit être rangée celle de Tom Quinn, l'homme à qui l'on doit la technologie derrière la Wiimote de Nintendo.

Au travers d'un très long article publié chez Computer And Videogames, le bougre explique à Rob Crossley combien il a été compliqué de faire aboutir le projet Wiimote. Tom Quinn précise qu'après avoir eu l'idée d'un nouveau système de contrôle pour les avions, il s'est mis en tête de l'adapter aux jeux vidéo et c'est pourquoi - en 2001 - il a tenté d'obtenir un rendez-vous chez Microsoft, à Redmond.

La chose ne fût pas simple, mais c'est surtout l'accueil exécrable que retient Tom Quinn : « Le rendez-vous s'est très mal passé. J'avais le sentiment que s'ils voulaient faire dans la détection de mouvements, ils pourraient le faire eux-mêmes et bien mieux que moi. Ils étaient simplement grossiers. »... Le rendez-vous s'est si mal passé qu'un « des responsables est ensuite venu vers moi pour s'excuser du comportement des autres ».

Au cours de cette même année 2001, Tom Quinn s'est ensuite rendu au Japon où il a d'abord été mieux reçu puisqu'il a pu rencontrer Ken Kutaragi en personne. Hélas, les choses ont rapidement mal tourné et Quinn explique que « Kutaragi est entré, s'est présenté, s'est assis et - je jure que c'est vrai - il a fermé les yeux dès lors que j'ai commencé à parler ». Quinn parle d'une situation très inconfortable et indique qu'à la fin de la présentation Kutaragi a seulement demandé « si cela pouvait être fabriqué pour 50 cents ».

À cette époque, Microsoft et Sony étaient - et de loin - les sociétés les plus puissantes du monde du jeu vidéo. Nintendo était en grande difficulté, mais c'est tout de même vers la firme de Kyoto que s'est finalement tourné Tom Quinn. Alors que chez Nintendo, il y avait passation de pouvoir, Quinn a été reçu par les pontes de la société, Atsushi Asada, Satoru Iwata et Shigeru Miyamoto. Le débat est présenté comme houleux par Quinn, mais Nintendo a été convaincu et a signé immédiatement avec l'inventeur.

La suite, vous la connaissez tous... C'est la Wii et son immense succès qui a permis à Nintendo de renouer avec les bénéfices, mais surtout de damer le pion à Microsoft et Sony qui doivent regretter leur décision !