Test Warfare (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Nous sommes dans les années 2000. L’Arabie Saoudite se trouve en proie au chaos puisque les salafistes, des musulmans partisans d’une des formes les plus rigoristes de l’Islam posent des bombes un peu partout dans le pays et font sauter des puits de pétrole. Les États unis, inquiets pour le prix du pétrole décident de renforcer leur présence militaire dans le pays. Décrédibilisant par la même le pouvoir royal et renforçant les insurgés. Il est temps pour le joueur de prendre les choses en main. Soyons clairs, le scénario de Warfare n’est pas très finaud et repose sur un scénario de politique-fiction éculé. La campagne solo (le seul mode de jeu possible) ne propose de jouer que les gentils Américains et de mettre fins aux exactions terroristes « talibans » (comme appelés dans le jeu alors qu’il s’agit d’une spécificité afghane). Ce n’est qu’un prétexte à jouer, certes, mais le fond de l’histoire est très (trop) réducteur et approximatif.


Le jeu en lui-même reste relativement classique. Warfare est un STR qui se veut le plus réaliste possible. Comprenez qu’il n’y a aucune construction d’unités, que chaque pièce des véhicules peut-être détruite, que les munitions de chaque unité sont comptées, etc. Pour autant, on est loin d’un Sudden Strike, puisque les escouades mises à la disposition du joueur dépassent rarement la dizaine et qu’il faut compter sur les capacités spéciales de chacune d’entre elles pour venir à bout des missions. Des missions très classiques allant de l’escorte de VIP, en passant par la sécurisation de points de contrôles et de tenu de position durant un certain temps donné. Et du courage, il en faudra pour terminer ces 12 missions puisque Warfare est vraiment dur. Par défaut le jeu est calibré sur le mode facile et il m’a fallu pas moins de 3 essais pour passer la première mission, 4 pour la troisième et je n’ai pas encore terminé la cinquième au bout de 7 essais. Alors, contrairement à un Sudden Strike 3, le jeu n’est pas injuste en favorisant la ligne de vue des ennemis et en confrontant le joueur à une IA omnisciente. Il soumet « juste » continuellement le joueur à un surnombre difficile à gérer et demandant une bonne coordination de ses troupes. Quand on sait qu’un pilote de Jeep meurt sous quelques rafales, on apprend vite à ramper dans les bois ou dans les dunes pour trouver l’ennemi le premier.

La petite subtilité dans tout ça, c’est qu’il est possible de choisir ses unités avant les missions selon un certain nombre de points de commandement. Les unités proposées se répartissent naturellement suivant leurs rôles : Rangers, Marines, escouades antichars, pilotes, escouades de sniper, du génie quelques unités d’appui mécanisées. Parmi celles-ci, citons les classiques Hummvee, les chars Abrams, les transports de troupes M113, Bradley, plus quelques hélicos de transport et d’attaque lors de certaines occasions. L’ensemble est relativement bien modélisé même si l’on déplore des animations parfois archaïques. On n’évoque à peine le pathfinding, complètement à la ramasse, avec des chars qui cherchent parfois le corps à corps contre le piéton « taliban ». Pour autant, Warfare n’est pas déplaisant à jouer. On se prend vite au jeu de la chasse au taliban (aussi puante soit-elle) et on s’amuse bien avec à pilonner les troupes adverses avec ses chars. Les missions sont relativement intéressantes, les combats nerveux et accrocheurs. On regrette juste le manque de contenu et le graphisme daté.

Non pas que Warfare soit laid. Non, il est simplement en retard par rapport à ses concurrents sur le plan graphique. Des textures sommaires, un manque de détail flagrant et des collisions douteuses, on est très loin de la finition d’un World in Conflict, pour ne citer que lui. À cela s’ajoute un pathfinding foireux au possible. Pour autant le tout n’est pas désagréable à regarder, même si les combats manquent un peu d’effets spéciaux pour relever le tout. Non, ce qui fait que Warfare est un jeu moyen, c’est bien son manque de contenu. Une seule campagne et seulement du côté américain, pas de mode multijoueurs, pas de mode escarmouche non plus, pour un jeu qui a demandé pas moins de trois ans de développement, c’est un peu léger. On se consolera en se disant que la campagne est relativement longue, mais ne propose qu’une rejouabilité bien faiblarde…


Warfare est un petit jeu qui peut contenter les amateurs de STR à la Sudden Strike une poignée d’heure, mais guère plus. A 40 €, la note est un peu salée, surtout vu le manque de contenu. On vous le conseillera donc en budget uniquement.