Test Singles (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Tout le monde connaît Les Sims, ce jeu qui prétend pouvoir simuler la vie de tous les jours au travers d’un jeu vidéo qui tient autant du soft de gestion que de souvenirs faits de poupées et de nounours. Mais, de tout temps, il y a eu des garçons et des filles qui ont déshabillé Ken et Barbie pour voir comment ils étaient faits sous leurs vêtements. Ne riez pas, vous l’avez fait aussi. Et là, quelle ne fut pas leur désarroi de constater qu’il n’y avait rien. Ni téton. Ni organe sexuel. Depuis, vous en avez appris des choses. Des choses que vous avez sans doute mises en pratique. Dès lors, voir vos gentils Sims se raconter des banalités alors qu’il y a dans leur belle maison des tas de choses à faire en dehors de regarder la télé ou le poisson rouge a quelque chose d’énervant, de frustrant. C’est sans doute ce cheminement - que les bonnes familles catholiques nous reprocheront - qui a conduit au développement du jeu Singles.

En gros, Singles se joue comme un Sims très contextualisé. Vous jouez deux personnages, un garçon et une fille. Notez que le jeu permet toutefois de jouer deux garçons ou deux filles, pour nos amis homosexuels. Ouverture d’esprit que l’on se doit de louer. Ces deux personnages sont jeunes, beaux, intelligents, et ont de la personnalité. Mais ils débutent dans la vie et ont encore du mal à nouer les deux bouts. C’est pourquoi ces jeunes célibataires ont décidé de louer conjointement un appartement. Devenus colocataires, ils vont devoir apprendre à cohabiter. A se connaître. A s’apprécier. A s’apprécier très fort même. On ne vous fait pas un dessin (ou alors, demandez à Manara), mais nos deux héros vont devenir très intimes. Du moins est-ce là l’objectif. Ou l’un des objectifs. Car bien entendu, il serait trop simple de dire que vous gagnez si vous couchez.

La partie commence par le choix des deux personnages. Six personnages de chaque sexe sont proposés, plus ou moins différents les uns des autres, mais c’est finalement assez peu. Pour on ne sait quelle raison, il n’y a par exemple aucun personnage de couleur. A peine un rasta, mais assez pâle. Une fois votre couple choisi, vous devrez opter pour une partie normale (dans l’appartement), une partie dans un loft (sans l’équipe de tournage) que vous devrez construire, ou encore dans une villa (mode à débloquer). Après un temps de chargement moyennement long, vous débutez donc réellement la partie. Les commandes sont, on s’en doute, assez simples, même si certains menus ne sont pas toujours très clairs, comme celui qui vous permet d’acheter du matériel. Pour sélectionner un personnage, un clic droit. Pour le faire agir sur quelqu’un ou sur quelque chose, ou encore pour le déplacer, un clic gauche.

Ce clic ouvre une série d’options, indiquant tout ce que vous pouvez faire à l’endroit sélectionné. Ces options sont parfois complétées par des sous-options. Exemple : vous cliquez avec le personnage sélectionné sur la table. On vous propose de la nettoyer ou de la débarrasser si elle est chargée (et pourquoi pas d’y prendre sauvagement… votre déjeuner ?). Si vous cliquez sur votre colocataire, vous pourrez tenter, entre autre, de le séduire. En choisissant cette option, vous en ouvrez d’autres, comme par exemple la conversation romantique. A vous de tenir compte des desiderata et des besoins de vos personnages. Ainsi, ils auront faim, auront besoin de dormir, de se laver, d’aller aux toilettes, mais aussi de se distraire, de vivre dans un minimum d’hygiène, et bien sûr de s’aimer les uns les autres. Mais avant d’aller tester les ressorts du matelas, il y aura du pain sur la planche.

Chaque besoin ou envie d’un personnage est défini par une jauge. Lorsque celle-ci est remplie, le personnage est satisfait ou désireux. Vos actions influencent bien entendu ces jauges de façon significatives. En outre, vos personnages eux-mêmes peuvent évoluer, puisque chaque caractéristique peut être valorisée en lui ajoutant des niveaux. Ainsi, votre carrière vous permet de gagner de l’argent (de façon automatique, car vous ne sortez jamais de chez vous), votre don de séduction vous permettra d’attirer plus facilement votre proie, votre sens de l’humour distraira mieux votre partenaire… Les mécanismes du jeu coulent donc de source. Vous gagnez de l’expérience, vous la dépensez, et votre vie s’en trouve facilitée. N’oubliez pas ce qui peut sembler un détail dans ce jeu : si vous laissez les plats sur la table, si vous ne nettoyez pas la cuvette des WC, l’atmosphère dans l’appartement deviendra bien vite irrespirable. Il n’y a pas que la gaudriole dans la vie.

Graphiquement, le jeu tient parfaitement la route. De près, surtout, la définition des textures pour les personnages est de qualité, les décors sont agréables, et le moteur graphique permet de pivoter dans à peu près tous les sens. Les animations sont elles aussi bien travaillées, même si elles ne surprennent pas. Par contre, celles des visages (dans le cercle du coin supérieur droit) sont tout bonnement excellentes et riches. On prend donc beaucoup de plaisir à jouer, car aucun frein visuel ne vient ternir la partie. Musicalement, c’est, ne riez pas, de la musique de chambre, même si vous pouvez acheter une chaîne hi-fi pour passer de la musique. Au passage, on aurait trouvé sympa de pouvoir passer ses Mp3 : hélas, ce n’est pas le cas. Les dialogues sont menés dans une langue imaginaire (déjà entendu ça quelque part), ce qui rend le jeu assez international.

Fort logiquement, si vous n’êtes pas absolument accro de ce genre de jeu, vous ne trouverez que peu de plaisir à jouer à Singles. L’action n’est pas percutante, c’est certain. On peut aussi reprocher le manque de scènes extérieures, ce qui rend la vie de personnages tout bonnement ennuyeuse et inimaginable. Ainsi, lorsque vous sortez, ce n’est que pour aller acheter un cadeau ou une pizza. Mais vous ne faites que descendre les escaliers pour réapparaître quelques secondes plus tard. On aimerait tellement pouvoir aller promener madame dans le parc… Enfin, la palette d’action des personnages est assez limitée, même si elle évolue au fil du temps. Loin de nous l'idée que pouvoir mettre une bonne claque au partenaire serait une bonne idée, mais bon… on peut rêver !

Un jeu qui tente d'aller là où les Sims n'ont pas osé aller. Mais qui ne va nulle part ailleurs.