Test Judge Dredd : Dredd vs. Death (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Si en Europe, le personnage de Judge Dredd a été principalement popularisé par le cinéma et par l’acteur Sylvester Stallone, aux Etats-Unis, c’est avant tout un héros de bande dessinée publié pour la première fois en 1977 dans la revue 2000 AD. Ses créateurs, le scénariste John Wagner et le dessinateur Carlos Ezquerra, ont donné naissance à un policier du futur, ou à plus exactement parler un Juge. En effet, dans quelques siècles, pour simplifier la démarche juridique, il n’y aura plus qu’une seule fonction au sein de l’appareil judiciaire : un homme capable d’arrêter des criminels, de les juger et de les exécuter si nécessaire. Ces hommes et ces femmes, on les appelle les Juges (Judge). Joseph Dredd est l’un d’eux. Autant dire le meilleur. Le système apparaît déjà pervers au premier regard, mais il est pire encore. En réalité, dans cet univers, personne n’est innocent. Il existe tellement de lois que n’importe qui en enfreint au moins cinq par jour.

Bien entendu, les Juges ne passent pas leur temps à verbaliser la possession de poissons rouges et l’utilisation excessive des bancs de la belle ville de MegaCity One, métropole de plus de 400 millions d’habitants. Ils s’occupent d’une criminalité galopante bien plus sérieuse : manifestations, tags et optionnellement meurtres en tous genres. Ajoutez à cela une bonne dose de fantastique, des morts-vivants, des expériences génétiques foireuses et des robots déjantés, et vous obtenez l’univers fascinant de Judge Dredd. Pour bourrin que semble le thème, Judge Dredd dans sa version PC propose néanmoins une bonne dose d’originalité et quelques atouts non négligeables qui font de ce FPS aux allures classiques une petite perle que les amateurs de la série BD, du film mais aussi des jeux de tir à la première personne en général se devraient de posséder. Au moins pour l’essayer. Explications.

Après un très court didacticiel où l’on apprendra les bases du métier de Juge (à savoir : se déplacer, sauter, s’agenouiller, appréhender un suspect – pardon, un coupable – et faire sauter quelques cibles), on peut déjà tirer quelques conclusions. La première est que, graphiquement, le jeu n’est pas au sommet de la hiérarchie. Pour un titre sorti en 2003, on pouvait s’attendre à mieux. Les textures sont peu détaillées, les jeux d’ombre plutôt ratés (ils obscurcissent presque systématiquement les visages des personnages qui vous font face) et quelques bugs d’affichage persistent malgré le patch de la version 1.01. Pour autant, ce n’est pas laid et cela reste parfaitement présentable à vos amis, sans avoir honte. La deuxième est que les mouvements du personnage semblent indiquer que Judge Dredd est un gros lourdeau. S’il se déplace avec assez de vitesse, il prendra un certain temps pour sauter. Rien de grave, toutefois. Si ce n’est que l’on reste parfois bloqué dans les décors entre deux meubles sans vraiment savoir pourquoi.

On découvrira aussi une notion assez amusante dans un FPS : l’arrestation de coupables. Pour procéder à une arrestation, il faut d’abord interpeller la cible et lorsque celle-ci obtempère, lui passer les menottes (au sens figuré, parce que vous n’avez pas trois cent paires de menottes) et lui réciter sa peine. Un petit texte s’affichera alors avec l’identité du coupable, son méfait (cri sur la voie publique, par exemple) et la durée de son incarcération dans un cube (cellule individuelle compacte). Arrêter des citoyens coupables (mais ils le sont tous) vous permet de garder votre jauge de loi en bonne position. Mais attention ! Lorsque les combats éclatent tout autour de vous (assez souvent d’ailleurs), vous devrez faire bien attention à ne pas tirer sur de pauvres citoyens sans défense… Si vous agissez comme un boucher, votre jauge baissera et, à force, si elle devient négative, vous serez vous-même considéré comme un hors-la-loi, ce qui lâchera les chiens de garde de la section spéciale à vos trousses.

La quatrième chose que l’on apprend de l’entraînement est enfin la variété des munitions de votre arme de base, le Lawgiver. Outre les balles standard, vous pourrez opter pour les balles perforantes, qui peuvent percer tous les alliages et empaler plusieurs cibles en un seul tir, les balles « ricochet » qui rebondissent sur les murs, les balles incendiaires qui sèment le feu comme d’autres le blé mais qui risquent d’occasionner bien des dégâts collatéraux, les Hi-Ex, des balles explosives très instables et enfin les balles thermoguidées qui se verrouillent sur les sources de chaleur, mais qui sont donc peu utiles contre les morts-vivants. Il y aura bien entendu d’autres armes, assez classiques : du riot gun au laser en passant par la grenade, le fusil de sniper ou diverses mitrailleuses… En outre, Judge Dredd a le la poigne et aime le faire savoir : il peut donc tout aussi bien frapper du poing. Utile dans les mêlées un peu trop rapprochées…

Le jeu tire parti de ces différentes options avec plus ou moins de bonheur. Chaque niveau possède différents objectifs à remplir, pour lesquels vous serez guidés par votre système GPS à affichage tête haute. Impossible de se perdre, même si faut encore trouver le bon chemin. Les décors sont assez variés, tout en restant propres à l’univers du jeu : à savoir une ville futuriste qui n’est pas sans rappeler Coruscant, dans les Guerre des Etoiles, des bas fonds enfumés, des usines radioactives ou des prisons en émeute… Peu de chance ici de vous voir déambuler dans de verts espaces dégagés… Le contexte et l’apport des arrestations se marient bien pour éviter le piège d’un jeu un peu simpliste, assurément bourrin, mais toutefois intéressant. La réalisation globale est plutôt moyenne. Ni graphiquement, ni musicalement, le jeu ne se distingue en bien de ses petits camarades, mais le jeu devrait toutefois intéresser bien d’autres personnes que les amateurs de la série ou du film…

Judge Dredd ne souffre d\'aucun gros défaut et assure le plaisir de nombreux joueurs, mais il ne bénéficie pas d\'une réalisation sans faille.