E3 : Preview Forza 5 - et la course devient sublime

Attendu par beaucoup comme le nouveau maître étalon du jeu de course sur console, Forza 5 sera aussi l'un des fers de lance du line-up de lancement de la Xbox One. De quoi craindre un développement pressé par le temps, et autres concessions dues à l'ultimatum de la sortie en fin d'année ? Une présentation sur le salon a suffi à nous convaincre du contraire : Forza 5 se profile juste comme le jeu de course le plus magnifique des premiers mois de l'ère next-gen.


Un jeu sublime : Studio chéri de Microsoft, Turn 10 est logiquement l'un des plus au fait en matière de développement sur la Xbox One, et cela se voit : le jeu affiche des modèles de voitures d'une précision hallucinante, fruit d'un souci du détail qui a poussé les développeurs à reproduire jusqu'aux plus petites imperfections d'une voiture - touches de peintures, éraflures, etc. -. Autre détail assez fou : le développeur qui effectue la présentation nous explique que les carrosseries sont toutes constituées de trois couches de matériaux, dans l'idée de reproduire le plus réalistement possible leur façon de "prendre" et renvoyer la lumière. Rien de tel, pour observer le jeu des reflets du soleil sur les voitures ou à travers le pare-brise, qu'un passage par le mode Forza Vista (mode "musée" où l'on peut observer la totalité des véhicules du jeu sous toutes les coutures).

Si la finesse des modèles est déjà remarquable en soi, c'est encore lors de la session de course live que le jeu s'est montré le plus impressionnant. Le tracé de la démo de l'E3, inscrit au cœur de la ville de Prague, indique combien l'obsession des développeurs ne porte pas seulement sur le réalisme des modèles, mais aussi sur la richesse des sensations visuelles au sein d'un décor dense et plein de vie. Partout où se porte le regard, des panoramas magnifiques se dessinent - ici de vieux bâtiments aux textures et modèles détaillés jusque dans l'arrière-plan, là de parcs foisonnants d’arbres et tapissés d'herbe touffue -, restituant au plus près l'atmosphère du lieu visité ; car à ce niveau là de finesse et de consistance du décor, il s'agit presque autant d'une visite que d'une course.

L'idée du Drivatar, prometteuse d'un point de vue ludique :Le Drivatar est une idée aussi folle que prometteuse : elle se base sur un système qui enregistre, après chaque course, les données de conduite du joueur - manière de prendre les virages, habitudes d'accélérations et de freinages, conduite agressive ou passive - et définit petit à petit son profil de conduite, que le drivatar, avatar virtuel du joueur enregistré sur le cloud, sera ensuite capable de reproduire au plus près. Ce drivatar pourra ensuite être utilisé via le cloud comme concurrent par d'autres joueurs, et en cas de victoire, rapporter des points à son joueur propriétaire. À chaque instant, il sera possible d'affronter l'avatar virtuel de n'importe quel joueur jusqu'aux meilleurs - et en cas de victoire, d'empocher une récompense à la hauteur de l'exploit. S'il est difficile de juger de la qualité de son fonctionnement sur la seule base de la présentation, l'idée a en tout cas un beau potentiel pour les compétiteurs acharnés.



Aucune grande avancée attendue en terme de gameplay :C'est peut-être pinailler, mais pour faire bonne mesure, signalons tout de même que lors de notre bref essai sur la démo jouable, nous n'avons pas senti de franches différences avec le précédent épisode en termes de sensations de conduite - sur lequel, il faut l'avouer, nous n'avons qu'une maigre expérience. Toujours située à mi-chemin entre arcade et simulation, la conduite dans Forza 5 tire du relatif sur-place de son gameplay l'assurance d'être immédiatement familière aux connaisseurs de la série. Les plus exigeants d'entre vous regretteront peut-être ce manque de nouvel angle sur la conduite ; nous y avons pour notre part pris un plaisir immédiat.

Pour finir sur les données brutes que Turn 10 a bien voulu ébruiter, on sait déjà que le mode carrière est censé se prolonger sur une soixante d'heure, que le titre embarquera plusieurs centaines de voitures toutes aussi détaillées - combien précisément, on l'ignore -, et que le système de classement et de recherche de voiture a été corrigé. Plutôt que par ordre alphabétique, les bolides seront désormais classés selon un "angle émotionnel", selon les mots du développeur, à savoir : selon sa "famille", son "héritage", ses modèles rivaux. Le système de recherche, basé sur le cloud, prendra en compte les habitudes et préférences de "consommation" du joueur, à la manière des sites marchands. Quant au système des livrées, il a lui aussi été amélioré pour permettre le partage de créations utilisateurs via le cloud - un système de note viendra gratifier les livrées les plus populaires.

Difficile de trouver des défauts à ce Forza 5, après un premier coup d'oeil et un premier essai sur l'E3 : le titre de Turn 10 se profile comme un jeu de course aussi consistant que sublime. Son approche esthétisante de l'expérience de conduite, qui passe par un énorme travail de composition des décors, pourrait même séduire les néophytes du genre. S'il faudra bien sûr attendre la sortie du titre en fin d'année pour applaudir des deux mains et juger de la portée de ses nouvelles idées (comme le Drivatar), Forza 5 s'annonce d'ores et déjà comme une exclusivité phare pour la Xbox One.