Test Emergency 4 : Global Fighters For Life (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Concurrents directs de la série des Fire Departement, les jeux de la série Emergency vous proposent non pas d’incarner uniquement les soldats du feu et leurs différentes déclinaisons, mais bien l’ensemble des structures de secours disponibles à travers le monde pour intervenir sur le lieu d’une catastrophe. Cette diversité est renforcée par les missions qui vous seront proposées : le mode campagne (long d’une bonne vingtaine de missions) vous mettra aux commandes d’un centre de secours dans une ville souvent affligée par des évènements plus tragiques les uns que les autres, mais vous proposera également un certain nombre de missions annexes qui ont le mérite de changer aléatoirement, rendant les parties successives relativement différentes d’une fois à l’autre. Il vous sera également proposé des missions à l’étranger (Antarctique, Moyen-Orient...), pour lesquelles le mode opératoire sera le même… à ceci près qu’il vous faudra planifier quelles forces envoyer sur place par avion, la capacité de ce dernier étant limitée.
Rajoutez à cela un mode « jeu sans fin », où vous démarrez une partie dans laquelle vous gérerez votre QG et tenterez de répondre au mieux à chaque urgence, et un mode « défi » similaire au précédent, à ceci près que la difficulté et la multiplication des interventions augmentera progressivement au point de vous faire craquer et donc de mettre fin à la partie, et vous comprendrez que le soft bénéficie d’une durée de vie tout à fait honorable.

Une réelle volonté de réalisme et d’approche globale des interventions urgentes (incendie, crise cardiaque, prise d’otages, etc) : c’est bien là le gros point fort d’Emergency 4. Mais cette qualité vous imposera nombre de contraintes, à commencer par la nécessité de devoir gérer tout (oui, oui, tout) ce qui pourra se produire sur place. Il vous faudra donc un petit moment pour apprendre à maîtriser chaque unité, afin d’une part de savoir quoi faire en arrivant sur les lieux de l'action, mais également d’être prêt à réagir au quart de tour face aux imprévus qui ne manqueront jamais de survenir au cours d’une mission…
Aucun doute, il s’agit bien là d’un STR en bonne et due forme, à ceci près que pour une fois il ne s’agit pas d’éliminer un maximum d’adversaires, mais bien plutôt de sauver le plus de vies possibles !

Nous parlions de STR, et ce n’est pas pour rien. Même le concept de ressources est présent dans Emergency 4, puisque vous disposerez pour chaque mission d’un budget bien précis, que vous ponctionnerez à chaque fois que vous enverrez une équipe sur place. Ainsi, même s’il est toujours très sympathique d’envoyer un hélico (quelle classe !), cela peut s’avérer être un choix hasardeux, pour ne pas dire peu judicieux, lorsqu’il s’agit d’affronter un incendie de foret… Préférez-lui dans ce cas de multiples camions bien adaptés, avec les pompiers nécessaires. Beaucoup plus classique, mais nettement plus efficace.

Les situations, toutes plus variées les unes que les autres, ont également cette particularité de vous obliger à respecter une certaine coordination des différents services à votre disposition : lorsqu'un grave accident routier survient, vous envoyez les pompiers et les ambulances sur place, mais les policiers ne seront pas de trop pour permettre de bloquer la route et d’empêcher d’autres véhicules civils d’être impliqués dans l’évènement.

Les cinématiques d’introduction de chaque situation, combinées aux mini-séquences pendant votre intervention, vous mettront suffisamment de pression pour vous sentir réellement dans l’action et éprouver ce sentiment d’urgence unique face à la gestion d’une catastrophe mettant des vies humaines en péril.
Cependant, le fonctionnement du jeu consistant à tout gérer de A à Z (choix des intervenants, sélection de leur équipement, etc) il devient souvent difficile de bien agir lorsque vous vous retrouvez face à de multiples incidents sur une même carte, tant il vous faudra passer de temps à bien gérer vos effectifs (et votre budget, par la même occasion). C’est là le mauvais côté lorsqu’on incarne à la fois le responsable d’intervention sur site, l’intendance, le contrôleur de gestion, le coordinateur… Mais quelques heures d’entraînement et quelques ouvriers écrasés sous leur grue plus tard, vous devriez y arriver.

Avoir autant de tâches à gérer simultanément nécessite d’avoir une vision claire et précise du théâtre des opérations. Si, avec une caméra reculée au maximum, l’ensemble est convenable, les graphismes se dégradent tout de même considérablement lorsqu’on effectue un zoom sur une action précise, et des effets de transparence capricieux rendent parfois difficile la sélection et la mise en action efficace de vos troupes. Mais, globalement, le jeu est tout à fait présentable, et le moteur graphique vous permettra de mener à bien chacune de vos missions. On aurait toutefois apprécié un filtre anti-aliasing un peu plus performant, histoire de lisser toutes ces courbes...
Les effets de chaque évènement sont cependant fort bien représentés : qu’il s’agisse de fumée, de flammes ou d’éléments de décors qui s’effondrent, il y a dans Emergency 4 tout ce qu’il faut pour que vous ressentiez bien l’action, encore une fois, et l’urgence d’intervenir comme il faut.

Cette immersion est d'ailleurs renforcée par l’ambiance sonore, qui vous proposera d’une part des musiques collant parfaitement à l’action, et d’autre part des effets somme toute réalistes, reflétant bien chacun de vos faits et gestes.

Comme cela a déja été dit, vous aurez tout à gérer et, croyez-le, le panel des actions disponibles est impressionnant. Il ne vous suffira pas en effet de choisir un camion de pompiers et de l’envoyer sur place pour éteindre un incendie : il vous faudra, une fois l’engin sur place, faire débarquer vos troupes, les équiper de lances à incendie, brancher ces dernières sur une bouche adaptée, pour enfin pouvoir vous attaquer aux flammes. Une fois ces dernières éteintes, vous devrez ordonner manuellement aux pompiers de poser leurs lances afin qu’il puissent s’atteler à d’autres tâches, comme par exemple éloigner les blessés de la zone dangereuse.
Ceci n’est qu’un exemple de la multiplicité des actions que vous aurez à mener, souvent de front dans le cas d’incidents simultanés. Rajoutez à cela les forces de police (policier classique, négociateur pour les prises d’otages, tireur, tireur d’élite, éclaireur…) et les forces techniques (techniciens pour manipuler des mécanismes complexes, engins de levage, dépanneuse…), et donc implicitement tous les véhicules qui vont avec les troupes, de l’ambulance au bombardier d’eau, et vous comprendrez d’une part que le tutorial, trop court, ne sera pas de trop, mais également qu’il vous faudra un certain temps avant de maîtriser les évènements.
Ceci d’autant plus qu’après la première mission, consistant à sauver des ouvriers sur un chantier et à éteindre un incendie, la vraie partie commence : vous vous retrouvez dans votre QG, et intervenez sur l’ensemble de la ville en tâchant de dispatcher vos forces intelligemment pour résoudre des problèmes divers (départ de feu, cambriolage…) et d’atteindre les objectifs fixés (acheter de nouveaux véhicules, par exemple).

Les ressources ont une importance capitale dans Emergency 4. Au début de chaque mission, vous disposez d’un budget défini, sachant que le déploiement de forces d’intervention a systématiquement un coût. Si vous déployez tout et n’importe quoi sur chaque intervention, vous prenez d’une part le risque d’être à court de moyen si un nouveau problème survient pendant l’opération, et de plus vous vous éloignez d’autant de vos objectifs, qui consistent parfois à rassembler des fonds (qui vous sont versés pour chaque intervention réussie) afin d'améliorer l’équipement de votre QG.

Toute la subtilité du titre consistera donc à doser avec un maximum de précision les forces que vous déploierez, tout en ayant conscience que se contenter d’envoyer un médecin urgentiste pour porter secours à un blessé ne sera pas suffisant, dans la mesure où le blessé nécessitera sûrement d’être évacué par les secouristes et leur ambulance.
A vous donc de faire les choix judicieux pour agir efficacement en un minimum de temps (des statistiques de réussites vous seront présentées au terme de chaque mission), tout en étant capable de réagir aussi bien face aux éventuelles complications d’une intervention qu’à l’hypothétique apparition d’un nouveau problème à l’autre bout de la ville.

Il est malheureusement évident qu’assumer cette « macro-gestion » et en même temps la « micro-gestion » de chaque action de vos troupes va rapidement devenir un casse-tête infernal, surtout lorsque vous aurez bien avancé dans le jeu, et serez obligé de faire face à deux voire trois interventions simultanées. Et ce ne sont pas la caméra, à la vitesse de déplacement apathique, ni la mini-carte, lisible mais infernale à manipuler, qui vous aideront…

Dans le match qui oppose Emergency 4 à son concurrent direct Fire Department 3, il n’y a finalement pas vraiment de gagnant : FD3 mise sur la technicité individuelle et les interactions avec le décor (casser les vitres, etc…), le tout enrobé d’un scénario, tandis qu’Emergency 4 mise sur un aspect gestion très développé, sans pour autant renier la technicité de chaque unité. Le bon point d’Emergency 4 étant clairement d'offrir une plus grande diversité des situations à gérer.