Preview de Dragon Age 3 : nobody expects the Spanish Inquisition ?

Évoqué pour la première fois seulement deux mois après la sortie du second opus, Dragon Age 3 : Inquisition est, aux dires des développeurs, « l'épisode le plus abouti, le projet pour lequel la franchise a été lancée ». Une assertion qu'il est évidemment impossible de vérifier pour le moment, mais la première présentation presse organisée par Electronic Arts nous a déjà permis de faire le point alors qu'Inquisition doit permettre à la franchise d'aborder la next-gen tout en reprenant le meilleur des deux précédents opus.

Sans surprise, l'Inquisition qui donne son nom à ce Dragon Age est au cœur de l'aventure. Dans le rôle d'un de ses membres les plus éminents, le joueur doit arpenter le monde de Thedas afin de mettre un terme à  la guerre civile qui fait rage et bouleverse notamment la région d'Orlais. Alors que les partisans de l'Empereur et ses détracteurs les plus virulents composent deux des factions en présence, il faut aussi faire avec le Cercle des Mages en lutte avec l'Ordre des Templiers. Comme vous pouvez le voir, rien ne va plus et par les armes ou les mots, c'est au joueur qu'il revient de calmer le jeu.


Joli et bien conçu : Au premier coup d'œil, c'est évidemment la réalisation technique du jeu qui frappe. Présenté sur PC, Dragon Age Inquisition impressionne par son esthétique générale. La première partie de notre démo se déroulait sous la pluie, mais qu'il s'agisse de ces effets météo, du rendu des personnages, des environnements ou des animations, rien ne vient vraiment gâcher le tableau. Reste toutefois une grosse inconnue à ce niveau : le résultat sur PS3 / Xbox 360. En effet, Inquisition se distingue plus particulièrement par sa profondeur de champ et on sait déjà qu'un tel résultat ne pourra être obtenu sur old-gen.

Second motif de satisfaction, l'interface console semble aussi agréable à utiliser qu'elle est précise. On choisit les différents membres du groupe via la croix directionnelle alors que les sous-menus restent on ne peut plus rares. Mieux, la pause active et la représentation tactique des combats sont bel et bien présentes pour le bonheur des amateurs d'affrontements plus réfléchis. Du coup, il semble que l'on se rapproche de Dragon Age Origins, même si nous n'avons hélas pas pu découvrir l'interface PC du jeu (inventaire, arbres de compétences...). Les développeurs travaillent dessus et nous ont promis « avoir été à l'écoute des critiques, même des plus virulentes ».


Le joueur qui décide : Maître mot de la présentation, la question des choix laissés aux joueurs a été illustrée par un exemple on ne peut plus concret. En route vers le village de Crestwood, notre Inquisiteur s'est retrouvé face à une invasion d'un ordre que l'on imagine renégat, les Templiers rouges. Ces derniers ont déjà fait quelques blessés et menacent actuellement tout autant le village que le fortin de l'Inquisition. Trois options étaient alors envisageables : défendre le fortin, défendre le village ou porter secours aux blessés. Vous vous en doutez, aucune des décisions que peut prendre le joueur n'est véritablement « la bonne » dans la mesure où chacun a ses avantages et ses inconvénients.

Il faut pourtant en choisir une et durant la présentation, Cameron Lee - producteur sur le projet - a décidé de protéger le fortin de l'Inquisition afin que l'organisation conserve une présence dans la région. Après un rapide combat, il est parvenu à ses fins, mais sans surprise, les Templiers rouges n'ont rencontré aucune résistance dans Crestwood. Ils ont massacré toute la population et un de nos compagnons - davantage porté sur l'aide aux civils - nous en tient rigueur. D'un point de vue tactique, l'opération est un succès pour l'Inquisition qui conserve son fortin, mais pour le joueur, il faut faire avec le désarroi d'un compagnon et une population mise à rude épreuve.

Thedas, un monde ouvert ? De ce que nous avons pu en juger à l'occasion de cette courte présentation, Dragon Age Inquisition tente de se tourner vers la technique du monde ouvert afin d'offrir plus de latitude aux joueurs. Ainsi, durant la seconde partie de la démo, Cameron Lee s'est tourné vers The Western Approach, une région semi-désertique située à l'extrémité occidentale d'Orlais. Là, l'Inquisition est absente et la première action du héros est d'établir un fortin pour organiser ses futures opérations. Pour ce faire, il doit trouver une place forte. Parfois, il s'agira d'une forteresse abandonnée, mais dans le cas présent, il a fallu se battre.

L'idée du monde ouvert doit aussi permettre d'organiser l'aventure comme on l'entend. Il est bien sûr question de mettre en place des missions principales et un scénario fil-conducteur, mais si nous avons bien compris nos interlocuteurs, Dragon Age Inquisition devrait faire la part belle aux décisions personnelles. On choisit quelles régions explorer, quels personnages rencontrer et quelles quêtes accepter. Cette ouverture devrait être l'occasion de retrouver la liberté de certains jeux de rôle, même si les développeurs de BioWare ont refusé la comparaison avec un Skyrim par exemple. Est-ce à dire que certaines limitations seront de mise ? Mystère pour le moment.



Un petit « je ne sais quoi » : Alors que la sortie d'Inquisition ne doit pas intervenir avant au moins un an, notre présentation a occulté de nombreux aspects du jeu. Côté scénario, on ne sait par exemple pas du tout qui sont ces Templiers rouges ni quel rôle ils jouent dans la guerre civile qui fait rage. Côté gameplay, l'interface PC reste la grande inconnue, mais nous manquons aussi de précisions sur le rôle de ce que BioWare appelle les « agents ». Il semble s'agir d'une sorte de ressource permettant d'améliorer les fortins de l'Inquisition et, ce faisant, de se donner davantage d'options, mais où et comment ? Des bonus durant les combats ? De nouvelles options de dialogue ?

Dans le même ordre d'idée et alors que les développeurs ont tenté de nous faire croire qu'Inquisition offrira de vrais moments d'open world, il est très difficile de savoir comment va progresser le scénario, comment vont s'enchaîner les missions principales alors que les fortins seront par exemple l'occasion d'obtenir des quêtes secondaires via un panneau en bois, façon annonces publiques d'un village. Ces nombreuses interrogations concourent sans doute à cette impression de manque que l'on ressent au sortir de la présentation. Nous avons plutôt été rassurés par rapport à Dragon Age 2, mais il a manqué ce je ne sais quoi, ce souffle épique pour nous faire vibrer. Gageons que d'ici à l'automne prochain, BioWare trouve les mots justes pour achever de nous convaincre.