Test Desperate Housewives (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

A la vue des premiers visuels qui nous sont parvenus l’an dernier, Desperate Housewives ressemblait en tous points à un Sims 2. Si, nous le verrons un peu plus loin, le titre ne peut entièrement être qualifié de Sims-Like, il s’approprie tout de même plusieurs éléments, et pas seulement esthétiques, qui ont fait la gloire du titre de Maxis. Mais parce que cette adaptation ne se limite pas à un skin à l’image de la série télévisée, le contenu emprunté à son modèle est bien sûr beaucoup plus réduit. Que ceux qui s’attendent à l’exhaustivité des goûts et des couleurs se ravisent donc bien vite s’ils ne veulent pas être déçus. Le niveau de personnalisation des divers éléments est en effet plus que restreint. Une contrainte visible dès le départ de l’aventure, avec le choix du personnage principal. Il ne peut appartenir qu’à la gente féminine, femme désespérée oblige. Là aussi, vous n’avez pas l’embarras du choix dans le nombre des visages disponibles. Soit, nous ferons avec. Vous arrivez ensuite dans Wisteria Lane et investissez votre nouvelle maison avec une autre restriction : la customisation de votre demeure se réduit à des améliorations du mobilier ou au changement des couleurs de vos murs et plafonds. Oubliez la maison de vos rêves : peu de choix et peu d’interactions avec les éléments du décor.

Au niveau des mécanismes de jeu, il y a encore des similitudes entre les deux titres. En premier lieu, votre personnage peut, par la simple pression d’un bouton, effectuer différentes actions : parler, gifler ou étreindre. Vous devez également vous assurer que tous les besoins de votre protagoniste soient comblés : le bonheur, en lui faisant regarder un bon vieux nanard à la télé ; l’apparence, en l’habillant de nouveaux habits sexy ou en la pomponnant devant la glace ; le sang-froid, en la reposant sur le canapé ; et enfin, la vie sociale, basée sur le nombre et la qualité de vos interactions avec les autres résidents du quartier. D’ailleurs, comme chez son aîné, votre personnage aura des amitiés et inimitiés plus ou moins marquées avec ses voisins. Ces relations évolueront notamment en fonction du choix de vos réponses lors des discussions et débats. On regrettera tout de même que rassasier les besoins de votre personnage soit purement et simplement mécanique. Hormis la dimension sociale plus complexe, faire grimper la jauge du bonheur ou du sang-froid consiste simplement à rester quelques secondes sur le canapé devant la télévision.

Mais il serait dommage de s’arrêter sur la comparaison du contenu entre les deux titres. En effet, Desperate Housewives est finalement d’un tout autre genre que son collègue. D’ailleurs, votre personnage ne bougera pas ou ne vivra pas sa vie sans votre aide et vos actions. Sur le fond donc, le parti est totalement différent. Ici, nous sommes plutôt dans un mélange de simulation, d’aventure et d’énigmes.
Contrairement à un Sims, Desperate Housewives peut lui se targuer de posséder un scénario, avec un début et une fin. Ce sont de véritables petites histoires, et comme dans la série télévisée, celles-ci s’éclairent au fil du temps et de vos actions. L’univers de Wisteria Lane, dans lequel vous débarquez avec votre fils et votre mari, est très bien restitué. Très vite, vous allez faire connaissance des différents occupants du quartier, et notamment toutes les femmes désespérées de la série : Bree Van de Camp, Susan Mayer, Lynette Scavo ou encore Gabrielle Solis.

Le titre est découpé en plusieurs épisodes, comme dans une série, qui dévoilent petit à petit une part de vérité. La vérité sur vous, d’abord, comme un fil rouge, puisque vous avez perdu une majeure partie de vos souvenirs il y a de ça 20 ans ; la vérité sur les petits secrets de chacun de vos congénères, ensuite. Exactement comme dans la série, chaque épisode commence et se termine par des cinématiques agrémentées de quelques phrases percutantes (quoique moins pertinentes ici) de la voix-off de Mary-Alice Young. Pour achever les différents tableaux, vous avez à remplir divers objectifs, certains obligatoires pour le bon déroulement du scénario, et d’autres facultatifs, ne contribuant qu’au renforcement de certaines de vos relations ou à l’accroissement de votre porte-monnaie. Les objectifs sont assez variés : recherche d’informations à votre domicile, aller parler à telle personne, rentrer par effraction chez un voisin pour y découvrir quelque chose, ou encore jouer à l’apprenti jardinier. On regrettera juste de perdre autant de temps à marcher sur les trottoirs du quartier. L’ergonomie des contrôles n’étant pas de très bonne facture, cela en devient d’autant plus pénible. Vous passerez également souvent par la case Centre Commercial, où se trouvent les quelques magasins, le cabinet de votre mari et le psychologue qui aidera à votre introspection pour conquérir quelques souvenirs enfouis. On réussit sans trop de mal à se captiver pour l’histoire farfelue de chacun des personnages, mais on regrette vite que la durée de vie soit si courte.

Signalons également la présence de mini-jeux, à vocation ludique la plupart du temps, mais qui servent parfois les intérêts du scénario. Vous pouvez donc jouer au Poker avec vos voisines, préparer de bons petits plats (émincer les oignons, remuer les mélanges), et jardiner votre lopin de terre.

Autant on peut comprendre que le contenu soit plus limité que dans un Sims 2 (puisque l’accent est mis ailleurs), autant on ne peut se satisfaire de la réalisation technique du titre. C’est simple : Desperate Housewives ne fait guère mieux qu’un Sims 2, pourtant sorti il y a déjà plus de deux ans. Certes, les fans reconnaitront sans mal leurs personnages préférés, mais les textures sont grossières, avec des formes anguleuses. Ajoutez à cela des ralentissements inopinés, de bugs d’affichage et un clipping assez prononcé. Rageant.
Mais revenons à l’essentiel : si on arrive à faire fi des problèmes techniques, l’histoire reste captivante. Les fans de la série seront ravis, qui pourront prolonger le plaisir télévisuel et découvrir de nouveaux secrets sur leurs personnages adorés. Pour un prix d’environ 30 euros, ce n’est vraiment pas si mal.

Desperate Housewives est destiné à un public de fans en quête de nouveaux potins sur les habitants de Wisteria Lane. Malgré une réalisation mi-figue mi-raisin, cette adaptation s’en sort plutôt bien, avec un prix très abordable.