Test Blackguards 2 (PC) : 6/10 sur JeuxVideo.fr

Il y a un an presque jour pour jour, Daedelic Entertainment se tentait une petite diversification avec Blackguards, un titre mêlant jeu de rôle aventure point & click. L'idée était intéressante, mais novice en la matière, le studio allemand ne parvenait pas totalement à convaincre du fait de multiples défauts de jeunesse. Aujourd'hui, nous recevons Blackguards 2 et nous espérons bien sûr que Daedelic soit parvenu à rectifier le tir.

Le scénario imaginé par Daedelic pour Blackguards 2 se déroule trois ans après les événements du premier opus. Cassia, de noble lignée et prétendante au trône occupé par l'Empereur Marwan, est enfermée dans les dans les geôles impériales où se trouvent aussi quantité de vilaines araignées. Au travers de missions qui fleurent bon le didacticiel (mal) déguisé, Cassia tente de s'évader, mais échoue régulièrement. Les semaines passent, les années même, et le venin des araignées déforme le visage de l'infortunée Cassia qui jure de se venger... On s'en doute, ladite vengeance est au cœur de l'histoire de Blackguards 2.

Sans trop entrer dans les détails, on ne peut pas dire que ce scénario soit surprenant. Si les rencontres de Cassia sont plutôt bien écrites et les dialogues intéressants à suivre, l'originalité n'est, hélas, pas de mise. Plus gênant encore, il est conseillé d'avoir joué le précédent épisode pour ne pas être perdu. Très rapidement, Cassia parvient à s'adjoindre les services d'un groupe de héros... qui ne sont autre que les aventuriers du premier opus. Cela n'aurait pas été un problème si les présentations avaient été un rien plus étoffées, et si de nombreuses références aux événements antérieurs étaient explicitées : là, on peut facilement avoir l'impression d'assister à des discussions entre initiés pas très partageurs.

Pour le reste, l'aventure est intéressante et la progression de Cassia - qui veut renverser l'Empire - est réussie. Celle-ci se fait village par village, ville après ville. Bien sûr, l'Empire ne reste pas les bras croisés et alors que l'on tente de « libérer » une région, il y a fort à parier que Marwan s'attaque à d'autres secteurs. Ces contre-offensives sont l'occasion pour Daedelic d'essayer un nouveau type de combat, plus défensif celui-là. Qu'ils soient offensifs ou défensifs, les affrontements restent au cœur de Blackguards 2 et la structure particulière du jeu fait alterner scènes « au calme » où l'on peut préparer son équipe, dialoguer, faire avancer le scénario, et séquences de combat en fonction des événements.


Si vous avez déjà pu voir Blackguards premier du nom, vous savez que les combats constituent tout le sel du jeu. Le scénario et les dialogues ne servent que de prétexte à une succession d'affrontements en mode tactique. Découpées en hexagones, les zones de bataille sont très variées : cachots d'un donjon, extérieurs désertiques, petite cour, égouts... Non contente d'apporter un peu de fraîcheur aux combats, cette variété permet aussi d'intégrer de nombreux éléments interactifs différents : pont-levis, pièges, trappes... Comme vous pouvez le voir sur les captures d'écran, une bonne part de l'intérêt de ces affrontements réside dans la bonne maîtrise de la carte. Pour le reste, il s'agit d'observer ses adversaires et d'utiliser au mieux les compétences de notre groupe.

Nous touchons ici à un autre problème de Blackguards 2 : un problème que l'on avait déjà relevé lors du test du premier opus. Il faut faire avec des compétences par dizaines et, puisque les développeurs ne daignent pas entrer dans les détails, il faut les tester pour se rendre compte de l'impact de telle ou telle aptitude ! Il en va évidemment de même pour les sortilèges ou les multiples techniques passives. Pour ne rien arranger, la sélection (à la souris) n'est pas toujours très précise et des caméras peuvent masquer l'action. Ne forçons toutefois pas le trait : Blackguards 2 propose de vrais défis durant ces combats et l'amateur d'assauts tactiques sera ravi de tenter différentes approches et de vérifier la complémentarité de ses héros.

À la sortie de Blackguards, la difficulté avait été montrée du doigt et les choses ont donc été simplifiées. Forcément, les experts seront déçus, mais il y a encore de quoi mettre son esprit tactique à l'épreuve. En revanche, il n'est toujours pas possible de sauvegarder dès lors que le combat est lancé : pas le droit à l'erreur ! Nous l'avons dit, Daedelic a aussi imaginé des combats défensifs lorsqu'il faut contrer l'avancée de Marwan. En réalité, le combat est identique, mais la phase de préparation ne se limite plus à la position de nos personnages : on doit aussi placer divers pièges. Dans les faits, cette étape est vite ennuyeuse et elle participe du rythme en dents de scie des batailles. Il s'agit là d'un défaut inhérent à tout jeu de rôle tactique, exacerbé sur Blackguards 2.

Petit prix et bonnes intentions ne suffisent hélas pas pour faire un bon jeu et Daedelic Entertainment l'apprend une fois encore à ses dépens. Un an après Blackguards premier du nom, le studio allemand récidive et nous parvenons finalement à la même conclusion. Le jeu est intéressant, l'histoire plutôt bien écrite et les combats mettent nos cellules grises à l'épreuve. Hélas, le rythme de l'ensemble n'est pas suffisamment maîtrisé, divers bugs viennent encore gâcher le plaisir du joueur et il faut véritablement être un fan de combats tactiques en manque pour se laisser happer. Dommage, la durée de vie est au rendez-vous pour qui saura passer au-delà des imperfections, mais ils ne seront sans doute pas nombreux.

Test PC réalisé sur une machine à base de Core i7 4 GHz, 16 Go de mémoire vive et GeForce GTX 780 Ti. Le jeu semble à son aise à partir d'un processeur double-cœur 3 GHz, épaulé par 2 Go de mémoire vive et une GeForce 9800 GTX.