Interview : le producteur de PES 2011 très confiant

C'est désormais un rituel. L'équipe de production de la série PES a pris l'habitude de se déplacer chaque année pour la finale mondiale de la PES League. Pour le coup, Seabass, le producteur historique du jeu était donc le week-end dernier à Majorque afin de remettre le trophée au grand gagnant de la compétition, mais aussi pour assurer une série d'interviews avec les journalistes.

Et contrairement à l'année dernière, Seabass est cette fois-ci apparu souriant, confiant et prêt à répondre à toutes les questions. Comme un poisson dans l'eau, le créateur nippon a bien voulu nous accorder un peu de son temps pour revenir sur le développement de PES 2011 et se projeter vers l'avenir.

JeuxVideo.fr : Bonjour. Tout d'abord, j'aimerais savoir quel a été votre plus gros challenge lors du développement de PES 2011 ?

Seabass : Il y en avait beaucoup, car nous avons dû revoir bon nombre de paramètres, notamment l'intelligence artificielle de la défense. C'est un gros morceau. Ensuite, nous avons dû calibrer le gameplay pour qu'il colle davantage à de la simulation avec des situations de jeu plus réalistes. Et puis, il y a aussi la Master League Online qui a pris beaucoup de temps aux équipes.

Dans FIFA 11, on peut désormais contrôler le gardien. Selon vous, est-ce une bonne idée ? Et avez-vous prévu d'implanter cette possibilité dans PES ?

(Seabass hésite à répondre et discute avec son traducteur...). Oui, je pense que c'est quelque chose d'intéressant et nous devons le considérer pour le futur.

Pour beaucoup de joueurs, le nouveau système de tirs au but n'est pas convaincant. Êtes-vous conscients de ce problème et allez vous revenir en arrière avec un système plus simple ?

A la base, notre but était d'innover en proposant un système différent de ce qui se fait déjà. Après, je suis bien d'accord : c'est plus difficile et cela demande un bon moment d'apprentissage. Mais revenir à l'ancien système pénaliserait aussi les fans qui ont pris du temps pour apprendre à le gérer. C'est donc une question difficile. Déjà, l'année prochaine, nous allons l'améliorer en équilibrant davantage la puissance et la direction. Mais si ça ne fonctionne pas, nous sommes prêts à revenir en arrière.

A gauche, Seabass assiste à une rencontre entre un japonais et un espagnol. A droite, Seabass prend note des critiques sur son petit carnet magique pendant que Jon Murphy exhibe ses nouvelles sandalettes.

Avez-vous l'impression que PES 2011 est l'aboutissement de la série depuis ses débuts difficiles sur consoles nouvelle génération ?

Déjà, je considère que les précédentes éditions sur consoles nouvelle génération n'étaient pas vraiment réussies, tout simplement. Nous avons pris beaucoup de retard sur le développement, nous en sommes conscients et nous avons dû revoir beaucoup d'éléments en interne pour parvenir à cette version. Donc oui, je peux vous dire que je suis vraiment très satisfait de ce PES 2011 ! Il ressemble vraiment à l'image que j'ai d'un bon jeu de football.

C'est donc pour vous le début d'une nouvelle ère pour la série ?

Tout à fait. Je suis désormais certain que nous rentrons dans une nouvelle phase pour la série. Avec PES 2011, nous avons une excellente base de travail pour les futures versions et je peux vous assurer que la version 2012 sera encore meilleure.

Pour moi, il reste un gros problème dans cette version 2011 : il s'agit de l'absence des appels manuels. Lors d'une phase offensive et dans la plupart des cas, les joueurs restent statiques et ne partent pas. C'est très frustrant. Avez-vous une solution pour pallier à ce souci, déjà présent les années précédentes ?

Je ne peux pas vous donner tort dans le fond. Je reconnais que dans certaines situations, la gestion des joueurs qui n'ont pas le ballon, lors d'une séquence offensive, est un peu hasardeuse. C'est un paramètre essentiellement lié à l'intelligence artificielle et nous y travaillons. Mais je préfère que ce soit l'IA qui gère les appels, plutôt que d'inclure une fonctionnalité manuelle. Je pense que nous pouvons faire en sorte que les joueurs sur le terrain agissent de manière plus naturelle pour répondre à ce problème. Mais si nous n'y arrivons pas, je considérerai la possibilité des appels manuels via une touche spécifique.

Au fil de ces années, comment arrivez-vous à trouver l'équilibre entre arcade et simulation ?

C'est effectivement une question délicate. Car d'un côté, on se doit de rester accessible pour le grand public et de l'autre, il ne faut absolument pas décevoir les fans. C'est vrai qu'on a peut-être eu un peu de mal à se situer les années précédentes. Mais pour moi, l'ossature de PES a toujours été orientée vers la simulation. Et cette année, je pense que l'on peut véritablement le ressentir.

Concernant les licences, je sais que c'est une question qui revient perpétuellement, mais peut-on espérer revoir un jour la Bundesliga et la Premier League ?

(John Murphy, l'un des responsables de la marque, prend alors la parole). Vous savez, c'est vraiment délicat. Il faut dialoguer en direct avec certains clubs et la porte est parfois carrément fermée. On ne peut pas les approcher, donc à partir de là, c'est difficile d'avancer. Surtout quand les contrats autour des licences ne sont renouvelés que tous les 4 ans. Mais bien évidemment, nous avons conscience qu'il s'agit d'un élément très important pour les joueurs et vous pouvez compter sur nous pour avancer sur la question. En attendant, nous essayons quand même de proposer différentes licences chaque année comme ici avec la Copa Libertadores.

Merci beaucoup pour cette entrevue et à l'année prochaine donc !

En attendant le test, nous vous proposons de (re)voir notre émission consacrée à PES 2011.