Interview de Michaël Sportouch

Après Guitar Hero I, II, III, IV, World Tour et les autres, qu’y a t-il de franchement neuf dans Guitar Hero V ?

Il y a énormément de nouvelles choses dans Guitar Hero V. Par exemple la possibilité de combiner à volonté les instruments, si on le veut on peut jouer avec quatre guitares ou quatre batteries. Ou encore le Mode Jump in Jump Out qui permet d’entrer et sortir de la partie quand on le souhaite. Il y a donc énormément d’innovations en termes de gameplay.
Mais la nouveauté tient également à la tracklist, dans ce Guitar Hero V on a probablement la plus belle tracklist qui a été faite dans tous les Guitar Hero, avec 85 morceaux de 83 artistes différents. Parmi eux on retrouve des icones du rock comme les Rolling Stones, Santana et également des groupes qui cartonnent actuellement comme Kings of Leon, The Killers.
Ces deux choses mises bout à bout font que l’on retrouve vraiment de belles nouveautés dans Guitar Hero V, tant au niveau du gameplay que du contenu musical qui intéresseront même ceux qui possèdent déjà un des anciens épisodes de Guitar Hero.

Après le succès de tous les précédents Guitar Hero, comptez-vous encore attirer de nouveaux joueurs avec ce Guitar Hero V ?

Bien évidemment. Aujourd’hui toutes nos études nous montrent que l’on a encore énormément de nouveaux consommateurs à aller chercher. L’une des raisons pour lesquelles ces consommateurs n’ont pas encore rejoint l’expérience Guitar Hero, mis à part le fait que tous les joueurs ne sont pas encore équipés de consoles nouvelles génération, est qu’ils n’étaient pas intéressés par le contenu musical du jeu. Tous ceux qui n’étaient pas particulièrement fans de rock ou de métal, mais plutôt de hip hop ou de musique électronique, vont être, eux, intéressés par DJ Hero qui amène u style musical complètement nouveau, mais aussi une expérience de jeu nouvelle avec un nouveau périphérique.


Mais n’avez-vous pas peur qu’au bout d’un moment, le public se lasse du principe même de Guitar Hero ?

C’est comme si vous me demandiez si je n’avais pas peur que les joueurs se lassent des jeux de foot ! On ne se lassera pas plus de jouer à Guitar Hero qu’à FIFA ou Call of Duty par exemple. Nous avons ouvert un marché avec un concept de jeu qui est complètement nouveau, que certains décrivent même comme révolutionnaire. Et aujourd’hui, tout ce que nous montrent nos études, mais aussi ce que nous demandent les joueurs, c’est que non seulement ils ne sont pas lassés mais surtout ils en redemandent. Nous avons une relation très étroite avec nos fans, par le biais notamment du Music Studio instauré dans World Tour qui permet de créer ses propres morceaux, et nous communiquons avec eux en permanence. La presse spécialisée a elle aussi saluée ce cinquième opus de Guitar Hero, car tant que l’on arrivera à innover, à apporter du nouveau contenu musical et de nouvelles expériences de jeu je pense que l’on continuera à intéresser nos clients.

Que pensez-vous de la concurrence ? Vous fait-elle peur ?

Nous sommes les leaders sur ce marché du jeu musical, si on devait fonctionner par peur on arrêterait tout de suite d’innover. Quand on lance DJ Hero, par exemple, c’est un vrai challenge, on ne peut pas se permettre de raisonner avec la peur. Quand on est leader, bien évidemment on regarde ce que fait la concurrence, mais ils ont plutôt tendance à nous copier que l’inverse… Notre volonté est plutôt d’être en avance. Cette année nous sortons un nouvel accessoire avec une platine de DJ, et je peux vous garantir que l’an prochain d’autres vont nous copier. Mais on ne raisonne pas sous forme de peur, au contraire nous sommes très excités de proposer des expériences de jeu nouvelles


Aujourd’hui qui est le joueur type de Guitar Hero et comment comptez vous attirer un public plus large ?

On a vendu 35 millions d’exemplaire de Guitar Hero, forcément ces 35 millions de joueurs ne se ressemblent pas. Mais certains freins persistaient, qu’ils concernent les goûts musicaux ou l’expérience de jeu. Les études nous ont montré que nous ne rencontrions que peu de succès auprès du public familial, des femmes ou encore des adolescents. C’est pour cela que nous avons développé Band Hero qui est plus familial et accessible, avec une tracklist plus pop. On s’est aperçu également, que l’on ne touchait pas le public du R&B, du Hip Hop, de la soul ou encore de la musique électronique ce qui nous a amené à développer DJ Hero. Mais nous ne voulons par pour autant couper avec notre public fidèle, fan de rock et de guitare qui sont pour nous les loyalistes de Guitar Hero. Nous allons donc essayer d’offrir la meilleure expérience de jeu possible aux fans de rock avec Guitar Hero V, au très grand public avec Band Hero et avec DJ Hero de toucher le public Hip Hop et Soul. Notre public à des gouts musicaux éclectiques et nous essayons de refléter cette tendance au travers de différentes propositions.


Combien a-t-il fallu de temps et d’argent pour développer DJ Hero, de l’idée de départ à la fabrication de l’instrument ?

DJ Hero a demandé trois ans de développement, entre le concept du jeu, les mécaniques de l’accessoire, le contenu musical, un jeu comme celui-ci demande beaucoup de travail. Et tout cela coute évidemment beaucoup d’argent. Avant de faire un périphérique qui puisse être industrialisé, il faut beaucoup de recherches, de développement, d’ingénierie, de prototypes, plus le travail à faire sur le software c’est énormément d’investissement.

Pour avoir investi autant, vous attendez beaucoup de DJ Hero ?[/b:]

On en attend énormément. C’est un des plus gros lancements que l’on ait jamais fait sur la marque Guitar Hero. On discute actuellement sur les quantités qui vont être livrées en Europe mais il est certain que cela va être très important.

Vu cet énorme travail en amont, travaillez-vous aujourd’hui encore sur de nouveaux instruments ?

Ce qui compte avant tout pour nous c’est de délivrer de nouvelles expériences intéressantes pour le joueur. Le succès de Guitar Hero tient sans aucun doute au bon dosage entre les instruments, la musique et une interface de jeu. Bien évidemment on réfléchi en permanence aux innovations possibles, mais elles ne passent pas forcément par de nouveaux instruments, mais si de nouveaux périphériques peuvent apporter une nouvelle expérience vraiment intéressante on les développera.


Que pensez-vous du travail de votre concurrent direct Harmonix et de la guerre des groupes qui semble se profiler avec par exemple les Beatles d’un coté et Metallica de l’autre ?

Je ne suis pas là pour parler de la concurrence. Aujourd’hui je pense que les chiffres parlent d’eux-mêmes, pour moi le meilleur juge est le consommateur. On veut comme ça a été le cas sur Metalica, proposer des jeux spécifiques à un groupe mais aussi proposer la plus grande sélection musicale possible. Entre Guitar Hero, Band Hero et DJ Hero chacun trouvera son bonheur. Nous pensons mettre à disposition des joueurs une variété musicale qu’ils ne trouveront pas chez nos concurrents.

Quelles relations entretenez-vous avec les maisons de disque et les artistes ? Sont-ils contents de l’impact de Guitar Hero ?

Je pense que les maisons de disque et les artistes ont compris et sont en train de comprendre de plus en plus, que Guitar Hero amène une plate forme de diffusion incroyable. Certains artistes nous appellent pour nous demander d’être présents dans Guitar Hero mais nous n’avons pas encore fini de convaincre. Certains artistes présents dans Guitar Hero III ou IV ont vu leur vente faire des pics alors qu’ils n’avaient aucune actualité musicale, au moment de la sortie de Guitar Hero. Superbus, par exemple, a été découvert aux Etats-Unis par sa présence dans Guitar Hero III. Mais je pense qu’aujourd’hui, l’industrie musicale a très bien compris l’impact que peut avoir Guitar Hero, en particulier sur le public jeune qui ne connaissait pas certains groupes d’anthologie présents dans la tracklist et ne s’y serait jamais intéressé sans Guitar Hero.