Mickey Mania - The Timeless Adventures of Mickey Mouse / Megad...

Développeur : Traveller’s Tales
Editeur : Sony
Type de jeu : Plate-forme/Aventure
Date de sortie : Octobre 1994
Support : Megadrive

Il fut un temps où les licences Disney donnaient naissance à nombre de jeux de qualité : Aladdin, Le Roi Lion, Mickey Mouse ? World of Illusion, Quackshot, Duck Tales… Ce temps, c’était celui des consoles 8 et 16 bits, et de ses jeux de plateformes en 2D !
Sorti en 1994 sur Megadrive en Europe, Mickey Mania - The Timeless Adventures of Mickey Mouse fait partie des jeux de fin de vie de la console. Il était édité par Sony et développé par Traveller's Tales, également à l’origine, par la suite, de nombreux jeux à licence (Sonic 3D, Toy Story, Nemo, Narnia, LEGO Star Wars, Transformers…). Et autant le dire tout de suite : Mickey Mania est de loin leur meilleure production.

Un voyage dans le temps

Mickey Mania, c’est avant tout une rétrospective de l’épopée Mickey, puisqu’il s’inspirait directement de quelques dessins-animés majeurs de la souris ultra-médiatique. Du plus ancien jusqu’au plus récent de l’époque, le Mickey que l’on connaît maintenant devra tous les traverser :
- Steamboat Willie, 1928 : le premier dessin animé sonorisé où apparaît Mickey.
- The Mad Doctor, 1933
- Moose Hunters (Chasseurs d’élans), 1937
- The Lonesome Ghosts (Les revenants solitaires), 1937
- Mickey and the Beanstalk (Mickey et le Haricot magique), 1947
- The Prince and the Pauper (Le prince et le pauvre), 1990

C’était donc l’occasion de débuter chaque niveau par une courte animation pour illustrer son contexte : un petit crayon apparaissait à l’écran et dessinait le Mickey de l’époque, laissant derrière lui une trainée d’étincelles ! Ici, on constate que les exigences artistiques de Disney étaient plus solides qu’aujourd’hui, car tout au long de ce jeu le souci du détail est évident, et sert bien souvent à entretenir le côté magique et féérique présent dans leurs films. Du logo SEGA dessiné par ce même crayon aux animations superflues mais tellement indispensables au charme du jeu, Mickey Mania regorge de détails qui ne trompent pas sur la qualité d’une production !

Le premier niveau commence ainsi en noir et blanc, affichant les bords de la pellicule et quelques poussières sur le début. Puis viennent quelques objets en couleurs, et enfin l’arrière-plan…

Un jeu coloré

Mickey Mouse, c’est avant tout un personnage de dessins-animés, et forcément l’heure n’était pas au photoréalisme ! Les supports 16 bits se prêtaient parfaitement au graphisme cartoon, déjà largement maîtrisé depuis des années ! Ajoutez à cela les 6 ans d’ancienneté de la Megadrive, et vous obtenez un jeu haut en couleurs (mais toujours utilisées à bon escient) et aux animations exemplaires.



Il est en effet difficile de reprocher quoi que ce soit sur l’aspect visuel de ce jeu : un soin particulier a été apporté à la reproduction du graphisme des dessins-animés. Le niveau Mad Doctor est sombre et lugubre, tandis que celui du Haricot Magique est coloré et vif. Mention toute particulière au niveau Chasseur d’élans, où les décors font même penser à une peinture à l’aquarelle ! Les Mickeys de l’époque (qui apparaissent régulièrement dans leurs niveaux respectifs) ont été dessinés dans leur style de l’époque !


Et impossible de parler de Mickey Mania sans évoquer l’animation ! Car elle est exemplaire, et encore largement supérieure à bon nombre de productions 2D récentes. Quelque-soit l’action que vous effectuez, votre personnage ne restera jamais statique. Un Pluto qui vous devance et vous prévient des dangers, un beau (mais méchant) papillon qui volte au dessus de votre tête… tout est fait pour recréer l’impression de jouer à un dessin-animé ! En tout cas, beaucoup de studios de développement devraient peut-être jeter un œil sur ce qui se faisait il y a 15 ans (soupir…)

Le gameplay

Mickey Mania est un jeu de plateforme avant tout, avec sa traditionnelle vue de côté. Les actions sont simples : sauter et lancer des billes qu’on aura pris soin de ramasser tout au long des niveaux. Heureusement, les niveaux sont très bien construits et les moyens de progresser à travers le jeu sont en fait beaucoup plus variés, d’autant qu’on trouvera fréquemment quelques mécanismes-énigmes amusants : créer un mélange explosif, gonfler une bouée de sauvetage pour éviter la noyade…



Sans compter les quelques niveaux un peu plus speed qui pimentent une aventure peut-être un peu trop tranquillou : la course sur un brancard, la poursuite par un élan, ou encore la remontée de lave… Et ce sera l’occasion pour la Megadrive de montrer ce qu’elle sait faire en matière de fausse 3D !
Globalement, la difficulté du jeu est faible, et ne se rehaussera réellement que dans le dernier niveau. Seul le mode difficile donne réellement du fil à retordre…
Mais le plus gros défaut du jeu, selon moi, vient plutôt de la maniabilité, et d’une précision qui laisse en peu à désirer : l’un des moyens de venir à bout d’un ennemi est de lui bondir dessus. Seulement, là où un Sonic ou un Mario laisse une marge d’erreur, autorisant ainsi quelques cabrioles et enchaînement d’actions, Mickey Mania quant à lui requiert la précision : quelques pixels à côté, et c’est l’ennemi qui vous fait la peau, et non l’inverse. Une exigence pas vraiment en adéquation avec l’esprit général du titre, qui se veut simple et agréable, plutôt que donneur de challenge !



Notons enfin que les niveaux s’enchainent assez rapidement : un même dessin-animé est ainsi composé de 2 à 5 sous-parties parfois très différentes, et cela a tendance à réduire la cohérence globale du jeu…

Le processeur audio de la Megadrive fait des merveilles

Du temps de la Megadrive et de la SNES, avec leurs cartouches de quelques Mo, utiliser des musiques digitalisées était bien évidemment inconcevable : le processeur sonore était donc un élément capital dans la mesure où il imposait un panel de sons, souvent bien spécifiques à la console (ce qui entraînait parfois de grosses différences sur les musiques d’un même jeu, sur des plateformes différentes).
Mais force est de constater que le résultat était parfois impressionnant : en plus des compositions collant parfaitement à chaque niveau du jeu, l’exploitation de la Megadrive est, ici encore, exemplaire ! Le son de la batterie sur le Prince et le Pauvre est particulièrement percutant !

Et les autres consoles ???

Mickey Mania a été développé avant tout sur Megadrive… et ça se voit !

La Super Nintendo avait bénéficié d’un portage… catastrophique. Passe encore le graphisme, globalement identique (en dehors de quelques personnages retouchés, et des phases en fausse 3D où la SNES propose un meilleur rendu). Mais le son… des bruitages manquants, d’autres très superficiels, des musiques mal adaptées… La version SNES est donc à éviter si vous voulez retrouver tout le charme de Mickey Mania !

Le Mega-CD a également eu sa version. Tout y est identique à la version Megadrive, a l’exception de quelques bruitages retouchés, et bien évidemment des musiques, orchestrales et en qualité laser : le son est donc magistral (et on sent que Disney est derrière). A vous de voir si vous préférez le charme du processeur sonore de la Megadrive, ou la qualité d’un véritable enregistrement ! A noter tout de même que le nombre de musiques est moins important, ce qui induit une certaine monotonie…

Enfin, deux ans plus tard, la Playstation eut droit à son exemplaire, sortit sous le nom de Mickey's Wild Adventures. J’avoue, je ne l’avais encore jamais essayé avant d’écrire ce test… Mais là, c’est du grand art ! Récupérant globalement les musiques de la version Mega-CD, le portage Playstation transcende la totalité du jeu : si l’animation reste la même (de toutes façons excellente), le graphisme est plus fin (les scènes en fausse 3D ont été entièrement refaites), les bruitages plus « cartoon » et plus nombreux… et admirez l’apparition de la couleur dans le premier niveau ! A noter que ce portage est en 16/9, et donne un résultat magnifique sur l’écran d’une PSP ! ? Toutefois le manque de précision dans le contrôle du personnage est encore accru, tout particulièrement sur les passages en 3D.

En conclusion

(pour la version Megadrive)
Mickey Mania est l’un des titres qui m’a le plus marqué dans cette génération Megadrive. Une réalisation exemplaire et en parfaite adéquation avec l’univers animé de Disney ! Les défauts sont toutefois présents : une jouabilité parfois hasardeuse, et une durée de vie relativement faible… Un petit mode coop aurait pu être sympa, à l’image de Mickey Mouse ? World of Illusion !

Graphisme et animation : 20/20.
Absolument rien à reprocher. Visuel cartoon maîtrisé à la perfection, animations exemplaires, environnements colorés juste comme il faut…

Gameplay et maniabilité : 14/20.
Des phases variées mais une maniabilité trop imprécise par moments.

Durée de vie : 14/20.
Juste une aventure solo, assez courte. On y rejouera uniquement pour le plaisir.

Sons et musiques : 19/20 (et 20 pour la version Mega-CD !)
Tout comme le graphisme, l’environnement sonore a bénéficié d’un soin particulier, et très spécifique à la Megadrive.

Histoire : --/20
Il n’y a pas vraiment de scénario, mais l’idée de reprendre plusieurs dessins-animés comme base est excellente !

Au final : 18/20

Sources :
Informations et dates tirées de wikipedia.
Captures créées avec Gens.

392ième test
Message edité le 04/01/2008 à 19:16