Voicie l´article pour se jeu:
Editeur : Namco
Développeur : Monolith
Genre : RPG
Joueur(s) : 1
Notre appréciation :
9.0 / 10
JOUABILITE : 8.0 / 10
INTERET : 9.0 / 10
GRAPHISMES : 9.0 / 10
SON : 9.0 / 10
Votre avis :
TRES BON
TRES BON : 77 %
BON : 0 %
MOYEN : 11 %
MAUVAIS : 11 %
Dates de sortie / Disponibilité
: N/C : Courant 2004 : 05/12/2003
Si la Gamecube a été longtemps critiquée pour son manque de jeux de rôle, la tendance commence à s´inverser depuis la fin de l´année dernière. Disponible depuis décembre 2003 au Japon,
Baten Kaitos se déroule dans un univers onirique composé de continents volants, restes de la Terre après une violente guerre entre les humains et les dieux. Pour s´adapter à ce nouveau mode de vie, certains ont vu des ailes pousser dans leur dos. Notre héros, Kalas, est amnésique à la suite d´un combat ayant été fatal à sa famille. Durant toute son aventure, il cherchera à se venger et croisera le chemin de Xelha, jeune femme au service de l´Empire, le plus puissant des cinq continents. Après avoir eu vent des projets malveillants de certains responsables haut placés, elle tente d´empêcher la guerre d´éclater à nouveau.
Tout au long de l´aventure, le joueur incarne une entité supérieure, sorte de dieu aux yeux des protagonistes. En plus de les guider au travers du jeu, vous aller devoir répondre à leurs interrogations, et donner votre avis quant aux décisions à prendre. Dans l´univers de Baten Kaitos, chaque chose a une essence, et peut être convertie en carte. Partant de ce principe, tous les équipements, armes, magies ou objets divers sont représentés par des cartes. Au fur et à mesure de son avancement, le joueur se constitue ainsi un deck (paquet de cartes) en fonction de son style de jeu, en veillant à conserver un bon équilibre entre les cartes d´attaques, de défense et items de soutien. Lorsque l´on rencontre un monstre sur la carte, un combat démarre, votre deck est mélangé et les premières cartes sont retournées devant vous. Les membres de votre équipe jouent chacun leur tour avec leur propre deck, réalisé à partir du stock de cartes commun à tous. Plus vos personnages ont d´expérience, plus ils pourront utiliser de cartes durant un même tour. Mais attention, s´il est possible d´utiliser plusieurs cartes à la suite pour attaquer, il faut le faire à bon escient. Aux armes classiques comme les épées ou les arbalètes viennent s´ajouter des armes magiques, selon six éléments antagonistes deux à deux : eau, feu, vent, temps, lumière et obscurité. En pratique, cela veut dire que si dans une même vague offensive, une attaque eau et une attaque feu sont combinées, elles s´annuleront l´une l´autre et l´adversaire ne subira que très peu de dégâts. Il est par contre tout à fait possible d´utiliser le feu, la lumière et le vent en même temps.
La défense fonctionne sur le même principe : aux cartes de défense classiques viennent s´ajouter les cartes de défense magiques, offrant en plus d´une armure, le soutien d´un des six éléments. Lorsqu´un adversaire vous attaque avec du feu, se défendre avec de l´eau vous permet de réduire considérablement le nombre de points de vie qui vous sera soustrait. L´intérêt de gérer constamment son deck selon l´environnement dans lequel on se trouve apparaît donc au grand jour : si l´on se trouve dans une zone plutôt occupée par des adversaires d´alignement eau, il sera sage de s´équiper d´armes et armures de feu en conséquence.
Afin d´apporter un aspect technique supplémentaire, les cartes comportent un chiffre dans chaque coin (sauf exception). Lorsque votre éventail de cartes se dévoile devant vous durant un combat, il convient de valider les cartes que vous désirez utiliser avec le stick C, en orientant ce dernier vers le coin comportant le chiffre que vous aurez choisi. Lorsque votre tour est passé, si les chiffres que vous avez sortis forment une combinaison (paires, triples, suites, etc.), un pourcentage de dégâts supplémentaire est infligé à l´adversaire. Cela marche aussi dans l´autre sens si vous enchaînez des cartes de guérison. Dans ce cas, des points de vie supplémentaires vous seront octroyés. Pour ceux qui ne veulent pas se creuser la tête, il est tout à fait possible de jouer sans tenir compte des chiffres, en validant simplement les cartes avec A.
Dernière subtilité : il est possible de réaliser des combos afin de débloquer des cartes d´attaque spéciales dévastatrices, qui apparaîtront seulement si vous enchaînez plusieurs cartes données dans un ordre précis. Il n´existe pas de réelle méthode pour trouver ces combos, d´où l´intérêt de varier le plus possible son jeu afin de générer régulièrement des situations différentes.
Vous l´aurez compris, le système de combat de Baten Kaitos est subtil et offre de nombreuses possibilités. A la fois complexe et accessible, il permet de ne pas s´ennuyer et renouvelle sans cesse l´intérêt. Chaque combat est différent du précédent, et c´est avec plaisir qu´on les enchaîne. N´étant pas aléatoires, il est aussi possible d´éviter les monstres pour gagner du temps.
Baten Kaitos : étymologie
De son nom complet Baten Kaitos Owaranai Tsubasa to Ushinawareta Umi (ailes éternelles et mer perdue), le jeu fait référence à la constellation Zeta Ceti. Composée de quatre étoiles, elle représente Cetus, un monstre marin cousin de la baleine : l´étoile Menkar pour la tête, Mira pour le cou, Deneb Kaitos pour la queue, et enfin Baten Kaitos, pour le corps. Cette dernière tire son nom de deux mots arabes signifiant "le nombril du monstre", qui justifient la baleine que l´on aperçoit à la fin de la superbe cinématique d´introduction. L´étoile Baten Kaitos se situe à 260 années lumières de la Terre, son diamètre est 25 fois supérieur à celui de notre soleil, et rayonne de couleur orange. Elle est visible dans l´hémisphère Nord, à la position 1:51, -10°.
Comme tout jeu de rôle qui se respecte, Baten Kaitos regorge d´items en tous genres, représentés par les cartes de soutien. Cela va des classiques herbes médicinales aux potions magiques, en passant par de la nourriture. L´originalité vient du fait que le temps écoulé dans le jeu influe sur vos items. Au bout de quelques heures de jeu, votre lait peut ainsi se transformer en fromage, puis moisir complètement pour finalement être balancé sur un ennemi afin de l´empoisonner. Baten Kaitos fait quasiment l´impasse sur la course à l´armement, via les magasins que l´on trouve dans chaque ville des jeux du genre. Les cartes les plus communes peuvent bien-sûr être achetées, mais c´est en combattant ou en fouinant que l´on acquerra le gros de sa collection. Plus de mille cartes sont ainsi dispersées dans le jeu, et les récupérer toutes n´est pas une mince affaire. Les quêtes annexes et mini-jeux sont nombreux, et permettent de se détacher régulièrement du fil conducteur du jeu, qui ne laisse que peu d´alternative au joueur. On se déplace de manière classique sur une carte du monde où les lieux visitables (villes, donjons, forêts, etc...) sont repérés par des points reliés entre eux par des chemins. Simplistes dans leur architecture, les différentes zones composant le jeu sont relativement petites. On avance ainsi rapidement dans le jeu, les donjons durant rarement plus d´une heure ou deux : la proportion entre phases de combat et de recherche/dialogue est bien équilibrée, et rythme parfaitement l´intrigue. Cependant, on pourra reprocher à Baten Kaitos d´être linéaire : le scénario est très prenant, mais se déroule sans que l´on puisse vraiment interagir ou choisir son propre chemin.
Sur le plan technique, Baten Kaitos s´en sort avec les félicitations du jury. Reprenant la bonne vieille méthode des personnages en 3D sur des fonds fixes en 2D, il parvient à fournir des décors magnifiques, extrêmement détaillés et vivants : chutes d´eau et rivières, oiseaux, bruitages, tout est fait pour plonger le joueur dans l´ambiance. Les doublages des voix japonaises des personnages sont d´excellente facture, tout comme les musiques, dirigées par le talentueux Motoi Sakubara (Star Ocean, Mario Golf,
Golden Sun, etc...). La jouabilité ne souffre d´aucun défaut majeur, sauf lors de certains plans éloignés, où l´on a parfois du mal à situer son personnage.
Au final, force est de constater que Baten Kaitos parvient à allier les meilleurs ingrédients de la recette miracle du jeu de rôle : un scénario prenant, un système de combat profond, une réalisation technique de haut vol, et une petite approche old-school qui ne manquera pas de plaire aux vieux loups de mer des
jeux vidéo. Ici, point de blabla inutile qui tienne, pas de fioriture, Baten Kaitos ne s´enfonce pas dans d´interminables phases de dialogues et va droit au but. On progresse rapidement sans temps morts, grâce à un gameplay savamment équilibré entre combats et exploration. Namco et Monolith Software signent ici un des meilleurs jeux de rôle de l´année 2003, tout simplement.
Review par Panda
Les plus / Les moins
Le système de combat à la fois subtil et facile d´accès
La réalisation technique de haut vol
L´équilibre général
Certains lieux un peu trop confinés
La linéarité de l´ensemble
Publicité
