Entretien avec Suda51 (No More Heroes)

Travis, le héros, a un style très particulier, faisant penser à Onizuka dans GTO, avez-vous été inspiré par ce genre de personnage, ou par d’autres ?

En fait, quand j’ai commencé à créer le personnage de Travis, je me suis inspiré de Johnny Knoxville de Jackass. Mais, effectivement il y’a des similarités avec Onizuka, car Onizuka fait des trucs complètement fous, auxquels les gens ne s’attendent pas et Travis fait aussi ce genre de choses un peu folles.

A l’origine, No More Heroes n’a pas été pensé spécifiquement pour le marché japonais. Je voulais créer un jeu avant tout pour les joueurs occidentaux. Les joueurs occidentaux apprécient beaucoup plus cet aspect, c’est pourquoi j’ai décidé de créer ce type de système jeu.


Le jeu a été pensé à la base pour la Wii et je souhaitais vraiment exploiter à fond les possibilités de la console. Au final, il aurait été trop compliqué de transposer le système de jeu sur les autres consoles, c’est pourquoi le jeu est resté exclusif à la Wii.



Dès le départ, nous avons conçu deux versions du jeu, rien à voir avec la censure ou quelques choses du genre. La décision de proposer tel jeu pour tel territoire n’a pas été celle de Grasshopper. Cela a été débattu lors de réunions avec l’éditeur Rising Star. C’est avant tout une décision de l’éditeur.

Je pense que ce qu’il y a de plus important pour un joueur est le rythme. La chose à laquelle je pense le plus quand je crée un jeu est d’avoir un rythme homogène, que ce soit de la vitesse ou autre chose. J’ai mon propre rythme en tête quand je développe un jeu et c’est ce que je souhaite partager, dans le but de faire ressentir au joueur la même chose que moi. C’est vraiment ce qui compte le plus pour moi quand j’imagine un univers.



Je ne me force pas à faire un style plutôt qu’un autre. Je le redis, mais tout se fait en fonction du rythme. J’essaie d’exprimer ce que je ressens et je suis mon rythme intérieur. Ce sentiment prend souvent cette forme « stylisée », que ce soit à travers les graphismes ou les cinématiques du jeu et c’est ce genre de violence qui en ressort. Je souhaite juste être fidèle à ce que je ressens.



Le Casual Gaming n’est pas du tout une mauvaise chose. C’est juste que cela me semble plus être, au Japon, un phénomène de mode que quelque chose de vraiment populaire. Actuellement, c’est un peu facile pour un studio indépendant de créer un jeu Casual, juste parce que ça marche. Ca ne fait pas grandir le marché. Je préfère continuer à faire les choses que j’aime, dans un univers qui me correspond.



Concernant Killer7, ce n’est pas évident, car le titre appartient à Capcom et ce sera à eux de décider s’ils veulent faire ou non une suite. Mais concernant No More Heroes, je pense que le personnage de Travis est très attirant et j’aimerais le voir dans d’autres titres d’action. Je souhaite vraiment continuer à faire des jeux autour de ce personnage et aussi poursuivre l’histoire de No More Heroes. J’ai commencé à discuter de tout ça avec les éditeurs japonais. Rien n’est sûr pour le moment, mais une suite est probable.

Le titre du jeu est inspiré de la chanson « No More Heroes », des Stranglers. Concernant les musiques dans le jeu, c’est Masafumi Takada qui les a toutes composées. J’ai juste eu à lui donner une direction, quelques artistes de références et images que j’avais en tête. Takada-san a toujours réussi à exprimer mes idées en musique.

Vous n’êtes pas le premier à me poser cette question, mais malheureusement je ne peux rien dire pour le moment, car c’est un projet Konami, désolé !