Call of Juarez : Gunslinger

Pour cette première entrevue avec Gunslinger, le message passé par les développeurs était relativement clair : oubliez le puant The Cartel, nous avons bien compris ce qui faisait l’intérêt de Call of Juarez. Le scénario de ce prochain épisode se focalisera donc sur l’histoire d’un chasseur de primes vieillissant qui raconte son histoire et ses rencontres avec les bandits les plus célèbres du far-west à un auditoire de saloon. Chacune des rencontres sera alors l’occasion d’entamer un nouveau chapitre du jeu et de savoir comment il a aidé ou arrêté Billy the Kid, Pat Garett ou encore Jesse James. On retrouve donc l’ambiance badass déjà présente dans les anciens « vrais » épisodes de la série, puisque la particularité de chaque mission est d’être commentée par la voix éraillée du vieillard du saloon. Chaque rencontre avec un vilain, chaque script ou chaque évènement notable sera donc l’occasion pour notre héros de commenter de façon parfois graveleuse l’action, de la stopper ou de s’y vanter.

Ubisoft nous a donc présenté le premier niveau du jeu. Notre brave chasseur de têtes avait ici pour mission d’exfiltrer Billy the Kid d’un traquenard organisé par un shérif local. La mission commence avec pour seul équipement un revolver de base, capable de tirer 7 coups et assez lent à recharger. Pour rendre la tâche un peu plus aisée, notre héros possède deux capacités bien pratiques qui lui ont permis d’atteindre l’âge de la retraite. La première – qui porte le nom de concentration - consiste à pouvoir ralentir le temps durant quelques secondes pour mieux aligner les têtes des ennemis. L’écran se fige et la silhouette des adversaires rougit, laissant le temps de descendre deux ou trois pieds plats qui n’étaient pas à couvert. Du très classique, d’autant plus que cette jauge se recharge en réalisant des combos, à savoir descendre un certain nombre de blancs-becs avec un seul chargeur. La deuxième capacité se nomme le Sens of Death et permet d’éviter une balle mortelle à destination de sa propre tête. Lorsque le projectile arrive, le temps se ralentit automatiquement et il est proposé au joueur d’esquiver le plomb en penchant la tête à gauche ou à droite. Si l’on en croit les développeurs, le Sens of Death ne sera pas scripté (même si certaine séquences le déclenchant le seront) et rajoute une touche d’héroïsme expliquant pourquoi notre chasseur de primes a vécu autant d’aventures. Pourquoi pas. De ce que nous avons pu en voir, le système ne semblait ni particulièrement intrusif (il s’est déclenché deux fois en dix minutes de démo), ni particulièrement mal fait, puisqu’il est lié à une jauge qui semblait se recharger automatiquement avec le temps.

FPS oblige, les échanges avec des armes du XIXème siècle seront musclés. On retrouvera donc différents types de revolvers imprécis à moyenne distance, mais avec la possibilité d’en prendre un dans chaque main, de trouver des carabines mortelles et précises mais assez lentes à recharger et les développeurs ont même laissé entendre que les duels en face à face seront de retour, comme dans Bound in Blood. Il devrait également y avoir un peu plus de variété du côté des ennemis puisque tous ne porteront pas des flingues, mais tenteront de temps en temps de venir nous agresser au corps à corps. Nous avons pu par exemple apercevoir une armoire à glace armée d’une hache avancer lentement vers nous, protégée par un bouclier de fortune fait de planche et dont la seule façon de l’abattre consistait à activer le bullet-time et à tirer à travers une des embrasures de sa couverture. Enfin, la dernière chose notable concernant ce Call of Juarez concerne la montée en niveau de son personnage. Au fur et à mesure que l’on abat des ennemis et de la façon dont on les tue (headshot, explosion de baril explosif, tués alors qu’on est proche de la mort), le joueur engrange des points d’expérience qui permettent de débloquer de nouvelles aptitudes dans un arbre de compétences. Ces dernières se traduisent à l’écran par des aides à la visée, des dégâts plus importants, des temps de rechargement plus courts, etc. Il est par exemple possible de débloquer une aptitude permettant de cibler automatiquement toutes les bandits présentes dans son champ de vision lorsque l’on est en slow-motion, et de les abattre automatiquement quand le ralenti prend fin.

Au-delà de ces quelques nouveautés qui font surtout office d’arguments marketing, ces quelques minutes passées en présence de Gunslinger nous ont franchement convaincu du potentiel du titre. Non seulement l’ambiance far-west est bien au rendez-vous, mais les fusillades sont nerveuses à souhait, les ennemis très nombreux et le jeu ne semble pas aussi simple que les compétences du personnage le laissent paraître. Ajoutons à cela que l’ensemble est franchement joli avec des décors de western poussiéreux et bourrés de détails. Ho, on est très loin de Crysis 2 du point de vue de la modélisation ou des détails des textures, mais la direction artistique est superbe. Et il faut bien admettre que les jeux prenant place dans le far-west sont bien trop rares pour qu’on crache dessus. Le seul défaut inquiétant concerne le level design. Dans le niveau que nous avons vu, la carte ressemblait à un grand couloir avec une petite arène et beaucoup de scripts disséminés ça et là. Bon, ça ne gâche pas ces bonnes premières impressions et les développeurs ont juré sur leurs grand dieux que l’abondance de scripts que nous avons vu dans ce niveau était présents parce qu’il s’agissait d’un niveau pour apprendre les techniques de base au joueur. Quoi qu’il en soit, ce Gunsliger est très prometteur. On devrait encore en entendre parler, puisque le jeu est attendu pour le début de l’année prochaine sur PC, et sur les plateformes de téléchargement de la Xbox 360 et de la PS3.