Présentation Hunted : The Demon’s Forge

C’est Brian Fargo en personne, PDG d’InXile Entertainment, qui nous a présenté son nouveau jeu. Lui qui a supervisé des titres tels que Baldur’s Gate, Fallout 1 & 2 ou encore Sacrifice – excusez du peu, a cette fois choisi de créer un jeu plus action que RPG, dans la pure lignée des Dungeon crawler. S’il s’est bien gardé de nous en dire plus sur l’histoire qui anime le monde d’Hunted : the Demon’s Forge, le registre choisi est clairement celui de l’heroic-fantasy, style Dungeons & Dragons. Avec, apparemment, une prime aux donjons démesurés et aux bestioles de tailles plus que respectables. Car le souffle épique qui a régné dans la salle de présentation pendant deux heures est dû avant tout à la réalisation très avant-gardiste de HDF. Textures hautes résolutions, modélisations fines des personnages, décors destructibles, tout semble avoir été pensé pour que le joueur se sente dans un énorme terrain de jeu HD, propice au triptyque intouchable des meilleurs hack’n slash : taper, looter, explorer. A une originalité près, vous ne serez pas seul dans cette aventure, mais deux. Elara et Caddock, les deux héros, se partagent équitablement leur boulot de mercenaire. Et croyez-le ou non, ces deux là forment un tandem de choc.


Elfette gracieuse et orgueilleuse, Elara aime tancer gentiment son compagnon de route Caddock, le guerrier humain musclé de service. Le duo est donc jouable d’emblée par deux joueurs humains, avec la possibilité de s’échanger les rôles à volonté. La première est experte dans le maniement des armes à distance tandis que l’autre se fera une joie de jouer la bonne brute au corps à corps. Chacun pourra aussi user de sortilèges pour sortir des mauvaises passes, voire ressusciter son camarade tombé au champ d’honneur. Et les développeurs ont bien insisté sur la complémentarité des deux personnages. Ainsi, on comprend vite que notre archère doit prendre de la hauteur pour mieux assister son camarade, qui lui reste un niveau plus bas pour contenir les vagues d’ennemis. Un trait de feu infligera des dommages à l’ennemi, mais lancez-le sur votre allié et c’est son épée qui bénéficiera du sortilège. Cette interdépendance est une idée bienvenue, un peu à la manière de ce qui peut se faire du côté des TPS next-gen, avec Army of Two et Gears of War pour ne citer qu’eux. Impossible cependant de s’amuser ensemble sur le même écran. Si sur PC, réunir deux bécanes dans la même pièce ne posera pas trop de problème aux gamers habitués des LAN party, on se voit mal installer deux consoles avec leurs télés respectives dans la même pièce. Il faudra donc passer par le Xbox Live ou le PSN pour profiter de ce super coop, pour lequel le studio américain a mis le paquet.

D’ailleurs, on nous promet un système de matchmaking assez innovant, puisque vous allez devoir décrire votre style de jeu – êtes-vous plus amateur d’exploration pépère ou de rush effrénés d’instances ? – pour que le serveur trouve le partenaire qui sied le mieux à votre profil. Mieux encore, il n’est pas obligatoire d’en être au même point que son partenaire pour se payer une bonne tranche d’action avec lui. Un des objectifs consiste à récolter des cristaux de pouvoirs afin de s’en servir comme monnaie d’échange. Une divinité ésotérique répondant au nom de Séraphine débloquera de nouveaux talents chez vos avatars en échanges de ces pierres de pouvoir. Rien ne vous empêche donc de faire un bout de chemin avec la sauvegarde d’un inconnu et de revenir plus tard, l’inventaire plein à craquer, dans votre propre partie. Bien entendu, il est toujours possible d’arpenter le monde d’HDF en solo, mais il est clair que vivre l’aventure seul de bout en bout la rendra plus quelconque. Même si promis, juré, l’intelligence artificielle aux commandes de votre binôme aura du répondant. Hélas, impossible de vérifier la véracité de ces propos lors de la présentation.

Il est bien entendu trop tôt pour se prononcer sur cette nouvelle production. L’impression de se retrouver devant un Baldur’s Gate : Dark Alliance remis au goût du jour est quand même forte, la réalisation hollywoodienne en plus. Même si côté animation, le tout souffrait de quelques jolis ralentissements, mais ce genre de souci devrait se régler sans trop de mal. C’est surtout l’arbre de compétence qui nous a semblé assez faiblard – 9 compétences par personnage, et on attend encore de voir si la synergie entre les deux protagonistes est nécessaire pour progresser dans le jeu ou restera de l’ordre du dispensable. Quoique la chute d’un boss, un démon plutôt coriace, que le guerrier saisit par les cornes pendant que sa copine lui envoie une volée de flèches en plein cœur, a clairement fait son petit effet. On peut aussi supputer que Bethesda Softworks, qui a décidé d’éditer le jeu, n’aurait pas mouillé sa chemise dans cette affaire si HDF n’était qu’un hack’n slash de plus. Bref, il nous tarde de toucher une version jouable du soft en mains propres. Un souhait qui ne devrait pas tarder à être exaucé, car sa sortie en magasin est d’ores et déjà prévu pour le mois d’octobre de cette année.