Test de WWE 2K15 : Un pas en avant, deux pas en arrière
Après un cru 2014 franchement sympathique grâce au passage de licence chez 2K, le jeu de catch le plus célèbre de l'histoire revient en cette fin d'année dans une mouture 2015, malheureusement loin d'égaler son modèle.
Suite à un épisode 2014 plein de bonnes idées et de contenus en tous genres, c'est non sans une certaine fébrilité que les amateurs de lutte professionnelle à grand spectacle attendaient le passage de la licence sur la génération de console actuelle. En effet, l'arrivée de WWE 2K15 sur PS4 et Xbox One laissait présager du meilleur, tant au niveau de la modélisation des Superstars que de la physique des combats, d'autant plus lorsque l'on regarde ce que la concurrence a pu accomplir sur un titre comme UFC. Or, après quelques heures de jeu, difficile de ne pas être déçu tant la copie rendue par 2K se place loin des standards établis par l'épisode précédent. Pire, l'éditeur semble même avoir fait machine arrière sur de nombreux points…
Néanmoins, avant de tailler des croupières à ce WWE 2K15, attelons-nous à lister les quelques nouveautés qui l'émaillent. A commencer par sa composante graphique, qui s'avère nettement supérieure à ce que l'on pouvait trouver auparavant. Fruit d'un long travail de capture, la modélisation s'en sort globalement avec les honneurs, même si l'on trouve encore, parfois, des catcheurs fort différents de leurs homologues réels. Les visages de nos amis en slip à paillettes sont donc beaucoup plus fins et détaillés, et laissent transparaître plus d'émotions que par le passé ; toutefois, on reste encore loin de la perfection sur quelques-uns d'entre eux. Les corps ont également bénéficié d'un soin tout particulier en gagnant de la finesse. Sueur, veines et tendons ressortent davantage, et donnent ainsi plus de vie à nos amis virtuels. Côté animation, on perçoit quelques améliorations, notamment au niveau de la réalisation des prises, bien que les enchainements et les transitions entre les mouvements semblent toujours mou du genou. Enfin, malgré le fait que les collisions entre les personnages aient été grandement améliorées, difficile de ne pas remarquer les nombreuses approximations lorsque le décor entre en jeu.
Ce passage à la "nouvelle" génération de console a aussi été l'occasion pour 2K de retoucher le gameplay de la franchise. Si l'on retrouve les commandes basiques propres à la série, ces dernières semblent tout de même plus intuitives et plus naturelles. Cela reste encore perfectible, notamment au niveau du timing des contres qui se révèle sacrément pénible (alors que l'IA arrive à contrer un finisher sans aucun problème, même à moitié morte) ; mais quoi qu’il en soit, l'arrivée d'une option de ciblage corporel est la bienvenue. Malgré ces légères refontes, le rythme des combats demeure relativement poussif. Les enchaînements manquent globalement de vivacité, et à bien des occasions, on se retrouvera à lancer des coups dans le vide, ou à se demander pour quelle raison une prise ne s'est pas lancée.
Autre nouveauté, la refonte du mode carrière. Renommé pour l'occasion en "Ma Carrière", ce mode de jeu nous propose de prendre en main le destin d'une Superstar afin de l'emmener vers les plus hauts sommets de la WWE. Comme tout aspirant catcheur, il faudra d'abord faire ses preuves au sein de NXT en affrontant divers adversaires, jusqu'à conquérir le titre, et accéder au Roster principal. Augmentation des statistiques du personnage et amélioration des mouvements sont à l'ordre du jour, histoire de donner un véritable sentiment de progression. Malheureusement, cette partie du jeu vire bien vite à l'enchaînement de matchs contre des catcheurs interchangeables, sans véritables enjeux, loin de ce qui fait le véritable sel de la WWE. Il sera bien évidemment possible d'entretenir alliances et rivalités avec d'autres Superstars, mais l'on passe à côté des coups bas et autres segments backstage qui jalonnent habituellement le parcours d'un catcheur. Un "oubli" que l'on aurait volontiers pardonné si les développeurs n'avaient pas amputé cet épisode de nombreux éléments pourtant présents par le passé.
Côté mode de jeu, les choses ne vont pas beaucoup mieux. On retrouve, comme toujours, le mode Exhibition et ses combats rapides aux modes de jeux variés (Fatal 4 Way, TLC, Iron Man j'en passe et des meilleures), l'Univers WWE et sa suite de matchs toujours aussi peu intéressante. Toutefois, la palme revient au mode 2K Showcase, le plus décevant. Reprenant peu ou prou le principe du 30 Years of Wrestlemania de 2K14, 2K Showcase propose au joueur de revivre des rivalités historiques de la WWE. Sympathique sur le principe pour les inconditionnels de la fédération du vieux Vince, se satisfaire dela proposition offerte par cette mouture 2015 reste compliqué. Car là où nous pouvions revivre 30 années de rivalités grandioses, ayant à jamais marqué le monde du catch, on ne nous propose ici que deux pauvres scénarios à revivre : Triple H contre Shawn Michaels, et CM Punk contre Cena. Là encore, 2K semble avoir fonctionné à l'économie, et la frustration que cela engendre prime sur le plaisir que l'on pourrait prendre à suivre ces grands moments de catch.


WWE 2K15 : Gameplay Maison
Eat, Sleep, Conquer, RepeatRetour au sommaire

Ce passage à la "nouvelle" génération de console a aussi été l'occasion pour 2K de retoucher le gameplay de la franchise. Si l'on retrouve les commandes basiques propres à la série, ces dernières semblent tout de même plus intuitives et plus naturelles. Cela reste encore perfectible, notamment au niveau du timing des contres qui se révèle sacrément pénible (alors que l'IA arrive à contrer un finisher sans aucun problème, même à moitié morte) ; mais quoi qu’il en soit, l'arrivée d'une option de ciblage corporel est la bienvenue. Malgré ces légères refontes, le rythme des combats demeure relativement poussif. Les enchaînements manquent globalement de vivacité, et à bien des occasions, on se retrouvera à lancer des coups dans le vide, ou à se demander pour quelle raison une prise ne s'est pas lancée.

Coupe drastiqueRetour au sommaire
Premier touché par cette épidémie, le mode création qui est sans aucun doute le parent pauvre de cet épisode. Si l'on peut toujours créer sa Superstar, tant du point de vue physique que dans son comportement sur le ring, l'absence de la création de finisher, d'arènes, de ceintures et pire, de Diva choque un tantinet. Lorsque l'on ajoute à cela un panel d'éléments de personnalisation restreint, difficile de ne pas tiquer. Autre problème, le nombre d'emplacements disponibles pour créer ses Superstar est passé de 100 à 25, sans raison particulière. Bien sûr, il est toujours possible de créer une Superstar unique, qui nous correspond, mais quoi qu’il en soit, cette réduction drastique de la personnalisation reste regrettable. Autre problème, et non des moindres, le Roster de cette cuvée 2015 s'avère étonnamment restreint. Si l'on peut se douter qu'il s'agit là d'un problème lié à la nouvelle modélisation des catcheurs, la comparaison avec l'épisode précédent fait vraiment mal, et demeure l'un des plus gros reproches à apporter au jeu. 
ConclusionRetour au sommaire
Alors que WWE 2K14 avait su amener un vent de fraîcheur à la licence en apportant de nombreuses améliorations, tant au niveau du gameplay que du contenu, WWE 2K15 semble pour sa part avoir enclenché la marche arrière. Roster limité, mode création réduit à la portion congrue, mode Showcase indigent, ne pas tiquer lorsque l'on se souvient de la générosité de l'épisode précédent devient vite compliqué. Le mode carrière quant à lui, gagne un tantinet en profondeur, mais l'on regrettera bien vite son manque d'interactions, de storylines et autres événements qui jalonnent habituellement le parcours d'un catcheur. Et si l'on trouvera malgré tout quelques motifs de satisfaction, essentiellement d'ordre graphique, l'enthousiasme face au travail de 2K sur cet épisode manque bel et bien à l'appel. Et c'est bien dommage, car ce WWE 2K15 qui fleure bon la flemmardise partait sur des bases solides, et aurait pu profiter de l'occasion pour proposer encore plus grâce à son arrivée sur la génération de console actuelle. Difficile donc, au final de conseiller cette itération aux possesseurs de la version 2014, tant elle lui reste supérieure.
