Test de World of Warcraft : Wrath of the Lich King
Avec les sorties d’Age of Conan et de Warhammer Online, les détracteurs de World of Warcraft prédisaient sa fin prochaine, ou tout au moins, son déclin. Depuis le temps, ces oiseaux de mauvais augure devraient savoir que ce genre propos est inutile. Depuis Burning Crusade, le MMO superstar de Blizzard est passé de huit à onze millions d’abonnés écrasant au passage tous ses concurrents. Et pourtant, même si ces chiffres semblent déjà invraisemblables, l’irrésistible ascension de WoW n’est pas prête de se terminer. Aujourd’hui, pour enfoncer le clou, le studio californien nous envoie l’un des plus célèbres traîtres de l’histoire de Warcraft : Arthas Menethil, le Roi Liche parricide... et il est en colère.

Après ses divagations onirico-fantaisistes d’Outreterre, Blizzard vient de reprendre pied dans la « réalité ». Graphiquement, le nouveau continent de cette extension revient aux sources de l’univers Warcraft. Une inspiration heroic-fantasy plus traditionnelle, qui fleurte avec la mythologie viking agrémentée de phoques humanoïdes et autres morts-vivants à la pelle. Comparé à celui de Burning Crusade, l’environnement semble plus familier, plus proche d’un univers warcraftien et de fait, plus épique. Les équipes de Blizzard ont accompli un travail vraiment remarquable. Toundras, fjords, forêts glacées, icebergs aux falaises abruptes… placés sous le signe de la neige et du blanc, ces décors parviennent malgré tout à rendre en une étonnante variété visuelle. Et, cerise sur le gâteau, Norfendre se révèle encore plus vaste que l’Outreterre. Cela dit, une région entière est consacrée au « PvP ouvert ». Avec le lac du Joug d’Hivers, Blizzard tente de jouer le jeu d’un certain Warhammer Online mais avec un succès tout relatif. Certes, les combats qui opposent la Horde à l’Alliance sont fun et bordéliques tout comme on aime, mais manquent d’ambition à long terme. Finalement, cette tentative de PvP ouvert ne va pas chercher beaucoup plus loin que les champs de bataille instanciés. Ceux-ci s’enrichissent d’ailleurs d’un Rivage des Anciens pas innovant non plus mais efficace. On ne change pas une équipe qui gagne donc, WoW reste un jeu essentiellement PvE.

Car ne l’oublions pas, l’un des gros atouts de WotLK est de renouer avec le background de Warcraft 3 où le Roi Liche tenait déjà une place de premier plan. Ici, on le retrouve juste après sa corruption. Il lève une armée de chevaliers de la Mort qui sont à la base, foncièrement mauvais. Les débuts de cette classe sont d’ailleurs épiques, non pas parce qu’ils viennent au monde avec un niveau 55, mais parce que leurs créations s’accompagnent d’une réelle histoire : celle d’un enrôlement raté. Vous deviez servir Arthas ? Vous le combattrez. Cette classe est la seule à faire ses armes dans une zone instanciée impossible à visiter avec une autre race. Vous débarquez en plein conflit qui oppose les forces d'Arthas aux habitants des Maleterres. Je passe les détails, mais ce début est un vrai bijou. Et vas-y que je marave un paysan, que je vole un cheval, que j’affronte la Croisade… Le ton est donné d’entrée. Pour une fois vous n’êtes pas un passant venu de sa campagne pour devenir un héros… vous êtes déjà un combattant d’élite ! Et ces quatre premières heures de jeu dans la peau d’un DK sont sans doute les mieux scénarisées de toute l’histoire de WoW. Un gars vous envoie incendier deux maisons et hop ! Quand vous vous retournez, tout le village crame. Les autres Chevaliers venus semer la panique ont disparu dans la foulée, et vous êtes seul. Blizzard appelle ce procédé la technologie de phase. En fonction de votre avancement dans la suite de quêtes de cette mini campagne, le décor change. C’est tout bête et pourtant, promis, c’est grandiose. Alors même si vous ne vouliez pas refaire un personnage, créez un Chevalier de la Mort. Le jeu en vaut la chandelle.

D’ailleurs, pour que ces joueurs mettent simplement le pied à l’étrier, Blizzard a revu le format de ces instances. Si les raids de fin de jeu demandent toujours des heures de combats, les premiers donjons se révèlent tout à fait accessibles. Par exemple, le petit donjon 70 d’Utgarde ne vous prendra pas plus d’une demi-heure. Cela dit, l’énorme écart de qualité entre les loot du Vieux Continent et d’Outreterre, ne sera pas réitéré. Si vous le changez arrivant en Norfendre, votre stuff ne fera pas d’énorme bond en avant. Il s’améliorera par petite touche, ce qui profitera surtout aux « petits » joueurs. Pour autant, les gros joueurs ne sont pas en reste. Dès les premières heures de jeu, Wrath of the Lich King étonne par la richesse de son contenu PvE. En plus d’être agréablement variées, les quêtes abondent. Les deux premières zones de départ (de niveau 70-73) cumulent déjà à elles seules près de trois cents missions. Pas de panique donc, avec cette extension, Blizzard est encore parvenu à contenter à la fois joueurs hardcore et occasionnels avec classe. A votre avis, Blizzard aura combien de joueurs pour la sortie de leur prochain add-on ?