Test de WipEout 2048 : la PSVITA à mille à l'heure !
SOMMAIRE
WipEout 2048 fera partie du line-up de lancement de la PS Vita le 22 février prochain. Un jeu de course à ne pas rater malgré de gros écueils...
Psygnosis, disparu depuis près de quinze ans, a fait les beaux jours de l’ère Playstation avec des jeux ou séries aussi illustres que Destruction Derby, Discworld, Colony Wars ou encore Alundra. Sans oublier WipEout, évidemment. Depuis, Sony et son Studio Liverpool ont repris la main sur la série avec plus ou moins de succès (les épisodes Fusion et Pure divisent toujours les foules), mais toujours avec le même respect du matériau original. Pas étonnant en somme que l’épisode 2048 débarque pour le lancement de la Playstation Vita en Europe avec les mêmes arguments que le premier volet pour la sortie de la PSX, un beau jour de 1994.
Les joueurs ayant eu le privilège de venir tâter de la Vita dans nos locaux courant janvier ne s’y sont pas trompés : si quelques secondes d’Uncharted Golden Abyss leur ont suffi pour s’assurer du potentiel graphique de la console, ce sont les premiers tours de piste sur WipEout 2048 qui leur ont littéralement décroché la mâchoire. La réalisation est en effet tellement aboutie que l’on a l’impression que tout le potentiel de la console a déjà été exploité par Sony. Espérons ceci dit que cela ne soit pas vraiment le cas…
La modélisation des véhicules et des décors, les nombreux effets de particules et de transparence, les effets spéciaux liés aux vaisseaux ou aux armes : WipEout 2048 est absolument magnifique, en plus d’être d’une fluidité exemplaire (quelques micro-ralentissements dans le trafic à haute vitesse, mais rien de gênant) et de ne souffrir d’aucune once d’aliasing. Comme pour enfoncer le clou, Studio Liverpool s’est de plus permis de nous offrir des environnements variés, qui plus est cohérents avec la temporalité de cet épisode. Villes, parcs, cieux, métro, le panel de textures est impressionnant dans sa diversité comme dans son rendu, qui tutoie le magnifique épisode HD sorti sur PS3 en 2008.
Évidemment, tout cela a un prix, et il se paie en temps de chargement : il faudra compter entre 30 et 50 secondes pour lancer une course, et pas loin de dix pour la relancer, même sur notre version dématérialisée du jeu. Autant dire que c’est très long, à la limite du supportable même, d’autant que le changement d’application bloque le décompte. Ainsi, n’espérez pas admirer vos trophées en attendant que la course arrive ; heureusement que le retour au menu, tactile (devant et derrière) et aussi classe que d’habitude, se fait instantanément.
Maintenant que mon fantasme « intertitral » a été réalisé, évoquons l’autre point fort de cet épisode : son gameplay. Toujours aussi rapide lorsque l’on monte dans les niveaux, symbolisés cette fois-ci par des lettres (de C à A+), WipEout 2048 offre une conjugaison parfaite entre tous les ingrédients qui font un bon jeu de course arcade : des circuits intelligemment construits et surtout dotés de tas de voies annexes et autres raccourcis, des armes bien équilibrées (séparées en deux classes, pads jaunes pour les offensives et verts pour les défensives), des ennemis très retors et une maniabilité accessible tout en promettant une énorme marge de progression.
Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre d’un jeu de lancement, WipEout 2048 n’est pas du tout un parcours de santé. Il n’est pas nécessaire d’être un dieu de la manette pour passer les premiers niveaux et ainsi progresser dans les trois championnats (2048, 2049 et 2050) ; c’est déjà plus compliqué d’obtenir tout en or, chaque épreuve disposant de deux temps ou scores de référence. Comptez cinq à six heures pour accéder à toutes les épreuves, et au moins le double pour chopper tous les Elite Pass. C’est pas mal, même si tout le monde n'aura pas le courage se s'acharner à couvrir le menu de jaune.



Tous les screenshots ci-dessus ont été réalisés à l'aide du mode photo du jeu, simple mais diablement efficace
Course normale, mode zone (superbe avec son habillage fluo), mode destruction et contre la montre, sans oublier l’éternel tour rapide : voilà ce que propose le jeu du haut de ses soixante épreuves. On reste un peu sur notre faim, même si les défis cachés, les 1 contre 1 et les conditions de course (types de véhicule et d’arme imposés) apportent régulièrement un peu de sang neuf et de difficulté à l'ensemble. Notez d’ailleurs qui si le nombre d’écuries a grandement diminué depuis les précédents volets – les cinq de base sont présents : Feisar, Qirex, Auricom, Piranha et AG Systems – on compte désormais quatre types de vaisseaux par équipe : Speed, Fighter, Agility et Prototype (aux propriétés étonnantes !) ont chacun leurs performances spécifiques, dressant un panel tout à fait convenable de charrues à piloter.
Studio Liverpool l’a annoncé : des DLC sont déjà prévus pour le jeu. A en juger par le nombre relativement limité de pistes – seulement dix – le contenu arrivera vraisemblablement à partir de la sortie du jeu. On a d’ailleurs assez peu d’espoir que celui-ci, à la manière de ce qui s’est fait avec l’épisode Pure sur PSP, soit proposé gratuitement. Pas de racebox pour personnaliser tranquillement sa course ni de contre la montre (mis à part le tour rapide), pas d'options pour configurer les contrôles (trois sont proposés de base, racer classique avec la gâchette pour accélérer, WipEout ou L et R servent d'aérofreins et le tactile/gyroscopique, assez injouable) : WipEout 2048 est un peu chiche en possibilités solo, mais aussi multijoueur.
L'idée de départ de la partie en ligne est pourtant géniale : c'est en effet une campagne complète, avec système d'XP comme en solo, qui nous attend dans ce mode. L'objectif des développeurs est d'ailleurs louable, Studio Liverpool souhaitant permettre à tous de s'amuser en réseau en octroyant à chacun des objectifs spécifiques. Il ne s'agit donc pas gagner systématiquement la course, le but de chacun étant différent au sein d'une même session. Toucher tel ennemi avec telle arme, ne pas finir à telle place ou encore battre un temps précis font partie de la liste des objectifs à remplir. Le potentiel est quasi infini.
Malheureusement, on passe pour l'instant surtout son temps à attendre dans le lobby, quatre joueurs minimum devant prendre part à une course pour que la partie se lance. Du coup, on aurait là-aussi aimé un racebox classique avec customisation du lobby (arme/vitesse/circuit), mais l'option n'est pas non plus présente, en ligne comme en ad-hoc. Le votemap en fin de circuit n'est pas non plus le meilleur choix possible pour la diversité : comme dans les FPS du moment, il est à craindre que les quatre/cinq même circuits tournent en boucle. Annoncé en grande pompe, le crossplatform entre PS3 et Vita se limite en fait à quatre circuit de la version HD. Pas de tracés de l'extension Fury au menu, c'est un peu dommage.
Un peu décevant niveau contenu, ce WipEout 2048 nous a emballé sur le reste : l’intelligence des ennemis, ou plutôt leur âpreté et leur ténacité, offre à nos courses un souffle épique sans équivalent dans d’autres jeux. C’est un peu frustrant lorsque la triche est manifeste, notamment pour les trajectoires ou l’effet de certaines armes, mais c’est surtout jouissif lorsque la course se joue au centième de seconde ou sur un habile lancé de roquettes. Les victoires comme les défaites s’enchaînent (enfin, après les interminables chargements…) sans que l’on ne se lasse jamais du jeu, optimisant chaque relief à coup de « barrel roll » et scrutant chaque pixel pour y déceler un raccourci.
C’est d’ailleurs un peu le problème avec l’orgie graphique qui nous est proposée dans cet épisode : difficile de lire correctement l’action en milieu de peloton, les explosions multiples comme les traînées lumineuses des vaisseaux adverses bouchant un peu trop souvent la vue : pour la première fois dans la série, j’ai du me résoudre à utiliser la vue externe, plus pratique à ce niveau sans être non plus irréprochable. Un demi reproche dans la mesure où le déluge graphique est jouissif pour les yeux (oui oui, carrément), mais un souci quand même assez gênant lors des fins de courses disputées.
Enfin, le tableau ne serait pas complet sans un mot sur le son, l'un des moteurs historiques de la série : les bruitages sont tout simplement dantesques, en particulier ceux liés aux turbos et aux armes. WipEout se joue évidemment au casque, la profondeur des basses et la localisation des sons apportant un surplus de dynamisme à un titre qui n'en avait même pas besoin. La musique, quant à elle, parait un cran en dessous de ce que les noms ronflants (Orbital, F.S.O.L, Prodigy) laissaient présager, mais c'est affaire de goût. Au pire, la PS Vita permet de mettre son propre son, et ce très facilement. Le jeu cerne directement le subterfuge et coupe automatiquement la musique, mais laisse les bruitages et les voix. Pratique pour jouer avec ses propres pistes... celles de WipEout 2097 par exemple (mais vraiment par exemple !).
Jeu testé à partir d'une version import japonaise (textes et voix en anglais)









TechnologiqueRetour au sommaire


Gameplay #1 - E3 2011
Évidemment, tout cela a un prix, et il se paie en temps de chargement : il faudra compter entre 30 et 50 secondes pour lancer une course, et pas loin de dix pour la relancer, même sur notre version dématérialisée du jeu. Autant dire que c’est très long, à la limite du supportable même, d’autant que le changement d’application bloque le décompte. Ainsi, n’espérez pas admirer vos trophées en attendant que la course arrive ; heureusement que le retour au menu, tactile (devant et derrière) et aussi classe que d’habitude, se fait instantanément.
WipEout > F-ZéroRetour au sommaire





Course normale, mode zone (superbe avec son habillage fluo), mode destruction et contre la montre, sans oublier l’éternel tour rapide : voilà ce que propose le jeu du haut de ses soixante épreuves. On reste un peu sur notre faim, même si les défis cachés, les 1 contre 1 et les conditions de course (types de véhicule et d’arme imposés) apportent régulièrement un peu de sang neuf et de difficulté à l'ensemble. Notez d’ailleurs qui si le nombre d’écuries a grandement diminué depuis les précédents volets – les cinq de base sont présents : Feisar, Qirex, Auricom, Piranha et AG Systems – on compte désormais quatre types de vaisseaux par équipe : Speed, Fighter, Agility et Prototype (aux propriétés étonnantes !) ont chacun leurs performances spécifiques, dressant un panel tout à fait convenable de charrues à piloter.
Un multi prometteur... sur le papier !Retour au sommaire


Malheureusement, on passe pour l'instant surtout son temps à attendre dans le lobby, quatre joueurs minimum devant prendre part à une course pour que la partie se lance. Du coup, on aurait là-aussi aimé un racebox classique avec customisation du lobby (arme/vitesse/circuit), mais l'option n'est pas non plus présente, en ligne comme en ad-hoc. Le votemap en fin de circuit n'est pas non plus le meilleur choix possible pour la diversité : comme dans les FPS du moment, il est à craindre que les quatre/cinq même circuits tournent en boucle. Annoncé en grande pompe, le crossplatform entre PS3 et Vita se limite en fait à quatre circuit de la version HD. Pas de tracés de l'extension Fury au menu, c'est un peu dommage.
Did you see that ?Retour au sommaire


Enfin, le tableau ne serait pas complet sans un mot sur le son, l'un des moteurs historiques de la série : les bruitages sont tout simplement dantesques, en particulier ceux liés aux turbos et aux armes. WipEout se joue évidemment au casque, la profondeur des basses et la localisation des sons apportant un surplus de dynamisme à un titre qui n'en avait même pas besoin. La musique, quant à elle, parait un cran en dessous de ce que les noms ronflants (Orbital, F.S.O.L, Prodigy) laissaient présager, mais c'est affaire de goût. Au pire, la PS Vita permet de mettre son propre son, et ce très facilement. Le jeu cerne directement le subterfuge et coupe automatiquement la musique, mais laisse les bruitages et les voix. Pratique pour jouer avec ses propres pistes... celles de WipEout 2097 par exemple (mais vraiment par exemple !).
ConclusionRetour au sommaire
Le risque de « prendre perpète par la brigade du kiffe » est grand tellement WipEout 2048 est beau, furieux et jouissif. Gameplay soigné, pistes tortueuses et beats electro nous renvoient à la fin des années 90 lors de l'âge d'or de la série sur PSX (le retour du circuit Altima n'est d'ailleurs pas anodin). Suivant votre capacité à encaisser la difficulté du jeu, les temps de chargement absurdes et le contenu très incomplet en solo comme en multijoueur, vous tiendrez au choix l'un des meilleurs ou des plus frustrant jeux de course de l'histoire sur portable. Si nous avons choisi notre camp, c'est le 22 février qu'il faudra déterminer le vôtre. Avec WipEout 2048, la PS Vita tient quoi qu'il en soit son second gros titre de lancement, après Uncharted : Golden Abyss.Jeu testé à partir d'une version import japonaise (textes et voix en anglais)









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