Test Touch Detective 2 (Nintendo DS) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Mackenzie, Chloë, Pénélope, Cromwell et bien entendu Funghi sont de retour sur la console aux deux écrans de Nintendo, pour nous embarquer dans de nouvelles enquêtes toujours aussi décalées. Après un premier épisode pas entièrement satisfaisant en raison d'une approche un peu trop hermétique pour notre mode de pensée européen, les développeurs de Success ont-ils réussi à rendre ces nouvelles aventures un peu plus agréables ? Nous avons mené l'enquête dont voici le rapport.



Les précédentes enquêtes de la jeune Mackenzie, qui avait hérité de l'agence de détectives de son père, lui ont permis de faire ses preuves et d'acquérir le statut officiel de détective privé. Pour tous ceux qui n'auraient pas vécu ses premières investigations, un petit didacticiel est proposé afin de se familiariser avec les commandes. Les autres pourront le passer, mais il est intéressant de le faire tout de même pour la petite touche d'humour et les références à celui de l'épisode précédent, mais surtout pour se remettre un peu tout en mémoire. Le fonctionnement est très classique, dans la tradition des jeux d'aventures dans le style point & click, on pointe un endroit pour s'y déplacer, on tape sur un objet pour l'examiner et le prendre. Une fois ce dernier placé dans son inventaire, une double tape dessus permet de l'examiner plus en détail, d'interagir avec lui ou de le combiner avec un autre ustensile présent dans l'inventaire. Aucune évolution n'est à noter sur ce point par rapport à l'épisode précédent.

Cette fois, ce sont cinq épisodes qui nous sont proposés avec, comme dans le précédent opus, un épisode bonus qui se débloque très rapidement. Ce dernier se démarque des autres dans le sens où il ne s'agit pas d'une véritable enquête, mais plutôt de rendre service aux différents personnages rencontrés. Ainsi, il est possible d'y accéder à tout moment entre chaque enquête ou bien de le tenter une fois le jeu terminé. En effet, c'est au fur et à mesure de la résolution des enquêtes principales que les événements de l'épisode bonus se mettent en place. Une bonne idée qui permet de rompre le rythme des investigations ou de tenter un peu autre chose en cas de blocage. À la différence des précédentes enquêtes, ici, il y a un fil conducteur entre toutes en la personne de Maïs le voleur que nous poursuivrons d'épisode en épisode. Également, l'ensemble des enquêtes forme un tout cohérent avec un épilogue. Voilà qui nous change de l'épisode précédent avec ses scénarios indépendants. Un bon point donc qui permet de se sentir un peu plus impliqué dans une histoire plus générale.

Graphiquement, rien n'a changé et si vous avez joué au premier épisode, vous ne serez absolument pas surpris. L'univers est toujours aussi décalé dans l'esprit d'un Tim Burton avec ces créatures étranges et ces zombies. Si les décors ne bénéficient pas d'énormément d'animations, en revanche ils sont tous très agréables à regarder et bien colorés. On retrouve les mêmes lieux ainsi que quelques personnages familiers. Heureusement, de nouveaux endroits sont présents et un scénario se déroule même en huis clos dans un train. Ainsi, nous visiterons un musée, un grand magasin ou une maison hantée. Les personnages sont toujours aussi typés et l’on commence vraiment à s'attacher à eux et à leur étrange personnalité. On en vient presque à attendre l'apparition de Chloë. Si Pénélope est un peu en retrait, une nouvelle personne intéressante et amusante fait son apparition, l'inspecteur Daria, qui voue sa vie à la capture de Maïs, et qui arrive toujours précédée par une sirène de police. Les situations à l'humour naïf font un peu plus mouche que dans le précédent épisode. Les divers protagonistes rencontrés ont un détail d'animation bien complet et très varié rendant le tout bien vivant. Enfin, d'un point de vue musical, les nombreux morceaux sont variés et alternent entre l'agréable et le très agaçant. Les bruitages sont tout juste suffisants et une série de « blips blips » irritants illustrent toujours les paroles durant les dialogues.



Un effort a été fait sur l'accessibilité du titre à nos esprits européens et l'ensemble des enquêtes est beaucoup moins loufoque que dans l'opus précédent. Cet aspect moins hermétique, moins typiquement japonais, rend le titre beaucoup plus accessible et intéressant, dans lequel le joueur se sent bien plus impliqué. Bien entendu, il reste encore de nombreuses situations dans lesquelles des associations improbables d'objets sont à réaliser, mais dans l'ensemble, elles se retrouvent en nombre bien moindre que dans l'épisode d'avant. Nous retrouvons avec plaisir la dualité entre ce que dit Mackenzie et ce qu'elle pense réellement, affiché sur l'écran du haut. À noter que dans cet épisode, plus que dans le précédent, les pensées de Mackenzie donnent un peu plus de pistes sur ce qu'il convient de faire. Mais il est toujours vrai également que, l'action se déroulant uniquement sur l'écran du bas, il y a une forte tendance à ne pas tenir compte de ce qui s'affiche sur celui du haut. Cet épisode n'oublie pas non plus la fameuse « Touch List » avec cinquante nouveaux objets, disséminés un peu partout tout au long de l'histoire, qu'il faudra découvrir. L'épisode bonus permettant de compléter et de terminer sa liste. Le sous-sol de l'étude de Mackenzie permet de rejouer à n'importe quel épisode (chacun d'eux étant divisé en deux parties et d'une assez longue durée), d'écouter les musiques, de voir le descriptif des divers personnages rencontrés, de regarder les images illustrant certains moments clés des histoires, de voir la progression de son rapport d'enquête et de consulter sa « Touch List ».

Nous terminerons par quelques aspects désagréables. Tout d'abord, vous rencontrerez fréquemment certaines imprécisions dans les déplacements, Mackenzie se retrouvant bloquée, n'arrivant pas à trouver le bon chemin pour se rendre à l'endroit indiqué ou refusant de changer d'écran nous obligeant à quelque manipulations supplémentaires. Les dialogues sont très nombreux, souvent longs et, bien plus souvent que nécessaire, ils n'apportent pas grand-chose à l'enquête. Également, même s'il est possible de se déplacer d'un lieu à un autre comme bon nous semble, le titre souffre d'une très grande linéarité. Il est impossible de progresser tant que telle ou telle action n'aura pas été réalisée. Il n'est pas possible de tenter autre chose que de trouver l'action non réalisée. Cette forte linéarité est tellement poussée à l'extrême qu'une situation bloquante ne tient parfois qu'à un dialogue qui n'aura pas été fait. Cela oblige à de très nombreux allers-retours à la recherche de l'action à faire ou de la personne à qui nous n'avons pas parlé. C'est bien simple, tant que rien ne change dans les lieux visités, que les personnages restent tranquillement au même endroit à nous attendre, c'est qu'il reste encore quelque chose à faire qui déclenchera la situation suivante.




Ce Touch Detective II est bien plus agréable que son prédécesseur avec des enquêtes s'inscrivant dans un scénario plus général. De nombreux aspects désagréables de l'épisode précédent ont été rectifiés, rendant le titre bien plus abordable pour un public non japonais. Bien sûr, alors que son prédécesseur ouvrait la voie à l'aventure point & click sur DS, celui-ci arrive à un moment où la petite console de Nintendo a accueilli des titres d'aventures traditionnels bien de par chez nous tels que Runaway 2 et Secret Files : Tunguska. Mais cela n'enlève rien au fait que cet épisode nous propose une aventure agréable dans un univers bien particulier que nous ne retrouvons nulle part ailleurs. Une série qui évolue dans le bon sens malgré quelques défauts récurrents qui restent à corriger, certainement dans un troisième épisode.




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