The Lost Chronicles Of Zerzura, un bien sympathique jeu d'aventure point & click à l'époque de l'Inquisition espagnole qui nous fait voyager.
Après en avoir terminé avec la trilogie Black Mirror, Cranberry Production s’est lancé dans la conception d’un nouveau jeu d’aventure
point & click. The Lost Chronicles Of Zerzura abandonne le thriller horrifique pour nous plonger dans une histoire moins sombre, mais tout aussi aboutie, à l’époque de l’inquisition espagnole. Les développeurs continuent sur leur lancée et nous prouvent une nouvelle fois leur maîtrise du genre avec ce titre.
À l’extérieure de la petite maison la bataille fait rage et les cris des mourants couvrent presque ceux que poussent la femme en train de mettre au monde un enfant. Juste le temps de l’emmailloter qu’il faut fuir par un passage dérobé. La femme alitée et affaiblie ne peut suivre, elle reste allongée dans son lit quand les soldats de l’Inquisition pénètrent dans la pièce. Bien des années plus tard, nous nous retrouvons avec
Féodor et Ramon, deux inventeurs qui tentent de fabriquer une machine volante. Mais ce genre de concept n’est-il pas de ceux qui attirent les foudres du grand inquisiteur ?
Ce point de départ n’est que le début d’une intrigue de plus grande envergure qui ne se dévoile vraiment que petit à petit. Les concepteurs de Cranberry ont pris leur temps - et le nôtre au passage -, pour la développer. Nous pourrions à la rigueur leur reprocher cela, car avec tout ce qu’ils nous proposent de réaliser au cours de ce périple, nous en oublierions presque que
la mystérieuse cité de Zerzura est au cœur de cette histoire. Cependant, l’histoire nous retient et nous captive pendant
une bonne douzaine d’heures ce qui est appréciable, car au-delà de la durée de vie moyenne des dernières productions.
The Lost Chronicles Of Zerzura est un jeu d’aventure
point & click à la troisième personne qui ne bouleverse pas les codes du genre, mais qui se révèle particulièrement efficace, en digne héritier des deux derniers épisodes de la trilogie Black Mirror. Les développeurs restent
fidèles à leur souci du détail et aux soins apportés au rendu visuel de leur titre. Chaque écran est un véritable régal pour qui prend le temps de bien les observer. Une observation facilitée par les nombreux éléments interactifs uniquement descriptifs. Ces derniers disparaissent alors des zones interactives pour ne laisser que celles servant à la résolution des énigmes. Nous retrouvons d’ailleurs la possibilité de mettre ces zones en évidence et cela reste toujours à la discrétion du joueur ; l’option pouvant également être complètement désactivée. Les vrais aventuriers apprécieront, d’autant plus que cela joue significativement sur la durée de vie.
L’histoire nous fait voyager, le dépaysement est total et la variété des lieux nous empêche de nous lasser. D’autant plus que
Cranberry nous évite les allers-retours agaçants grâce à des énigmes ne s’étendant pas au-delà de trois écrans. Les lieux sont vivants que ce soit avec les personnages justes là pour égayer l’endroit, que par les
diverses animations présentes de-ci de-là pour renforcer l’ambiance. La panoplie de mouvements des différents personnages est étoffée même s’il continue de subsister une certaine rigidité. Nous apprécions aussi le fait que notre héros se mette à courir automatiquement quand nous lui demandons de traverser de longues distances à l’écran.
Les bruitages sont complets tout en étant moins nombreux et présents que dans Black Mirror 3.
Les musiques accompagnent agréablement l’intrigue en s’adaptant aux évènements, mais, un peu trop discrètes et peu mises en avant, elles ne marquent pas vraiment l’esprit. Zerzura est très bavard et le doublage anglais, bien qu’inégal, reste relativement correct avec des sous-titres français de qualité malgré un affichage un peu rapide parfois.
Jeu d’aventure réalisé dans les règles de l’art,
Zerzura se révèle on ne peut plus classique. Nous retrouvons donc toutes les mécaniques du genre. Nous fouillons l’écran à la recherche d’objets à placer dans notre inventaire, nous les combinons entre eux et les utilisons sur le décor ou sur les personnages. Sobre, l’interface ne prend pas de place et la molette de la souris permet de cycler les objets de son inventaire pour les utiliser. Pour nous simplifier la tâche, le pointeur de la souris change de couleur quand une interaction est permise. Le jeu n’en devient pas simpliste pour autant et
nos petites cellules grises sont bien sollicitées, même si globalement, les énigmes sont assez logiques.
Il est toutefois regrettable que plus d’une fois nous ne sachions pas vraiment ce qu’il convient de faire et que notre compréhension ne se débloque qu’à force de tâtonnements. Pourtant, un journal mis à jour au fur et à mesure nous donne tout de même quelques indications sur la marche à suivre. Zerzura se focalise principalement sur des énigmes à base de combinaisons/utilisations d’objets même si
quelques puzzles un peu plus techniques viennent changer la donne. À noter qu’au bout d’un moment, il est permis de sauter l’épreuve. Cela permet à ceux que ce genre de puzzles rebute de ne pas être frustrés. A noter qu'à certains moment de l'aventure, il est possible de mourir si nous ne réagissons pas assez vite.
The Lost Chronicles Of Zerzura nous propose une aventure sympathique et bien réalisée à même de satisfaire les amateurs de point & click qui n’ont pas grand-chose à se mettre sous le pointeur de la souris en ce moment. Si ses prétentions ne sont pas élevées, ce qu’il fait est bien réalisé, l’histoire est intéressante et la durée de vie honorable. Cranberry Productions ne prend certes pas de risque, mais nous offre une aventure solide, plaisante avec de nombreux protagonistes et beaucoup de dépaysement, malgré quelques petites imperfections.
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