Test de Shinobido : Les Légendes du Ninja
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Cela fait bientôt 10 ans que les studios Acquire ont développé leur premier jeu d’infiltration ninja : Tenchu. Depuis, le style s’est étoffé, toujours sous la domination des studios Acquire, véritables experts dans le domaine. Leur dernier titre, Shinobido, littéralement la voie du ninja, vient d’être porté sur PSP après de bonnes critiques et un succès commercial certain sur PS2 cet été. L’opération a t-elle réussie ? A t-on toujours autant de plaisir à manier ces ombres furtives aux armes blanches ?
Un peu d'histoireRetour au sommaire

Autant le dire tout de suite, si le jeu s’attache à cette ambiance historique concernant l’aspect graphique, l’histoire en elle-même est assez pauvre. Présentée dans une trame textuelle habillée de musiques sommes toutes agréables aux sons traditionnels, l’histoire n’est là que pour justifier l’enchaînement des missions.
Un ninja malheureux dans un monde videRetour au sommaire

Après quelques premiers coups furtifs dans le dos, joliment ralentis pour nous assurer de la létalité du geste, on prend plaisir à manier le personnage. Malgré cela on se rend rapidement compte (dès le premier virage et l’absence de mouvement de caméra) que la jouabilité n’est pas toujours évidente.
Si on souhaite suivre la voie de l’infiltration pure, il faudra constamment se démener avec une caméra capricieuse et une IA de mauvaise qualité. Avec la caméra par défaut, chaque observation depuis un coin de mur relève d’un véritable défi. Il faut souvent passer en manuel, comme dans la série des Tenchu : un bouton permet de replacer à tout moment et instantanément la caméra dans le dos de l’avatar. Hors des zones de combats il est aussi possible de regarder les environs en vue subjective. Le jeu offre une plus grande visibilité sur le niveau que Tenchu où on ne pouvait rien distinguer à trois mètres. Ici, il est beaucoup plus aisé de s’infiltrer à la manière d’un ninja. Pourtant, au final, les qualités du jeu de caméra ne sont pas au niveau d’un Syphon Filter et le fait de replacer sans cesse la caméra nuit au confort dans les phases d’infiltration.
A ce problème de caméra s’ajoute une IA qui laisse vraiment à désirer. Les gardes, en plus d’oublier constamment qu’ils vous ont vus, sont parfois aveugles et oublient de visiter certaines parties de la carte, comme les toits ou les chemins de ronde. D’autres fois, ils vous voient carrément à travers les murs ruinant vos efforts de discrétion. Pour ce qui est des combats non-furtifs, ils sont assez brouillons : l’adversaire tombe à terre après une longue et irréaliste série de frappes. On a beau se dire que c’est somme toute logique pour un jeu d’infiltration d’avoir des combats longs, mais à l’usage, avec une IA plus que moyenne, on se rend compte que le passage par le combat est souvent nécessaire pour finir une mission, ce qui biaise parfois l’intérêt du soft.
Malgré ces défauts et après une période d’adaptation certaine, Shinobido peut se révéler amusant. Les phases d’infiltration sont plus intéressantes que celles de Tenchu mais restent inférieures à celles proposés dans Syphon Filter, la référence du genre sur la portable de Sony.
Un contenu assez riche malgré toutRetour au sommaire

A la différence de la version PS2, il ne sera pas possible ici de sélectionner l’équipement avant de partir au combat. Chaque mission est associée à un inventaire type de quatre items. Ceux-ci sont souvent dispensables pour mener les quêtes à bien mais peuvent rajouter un peu de challenge au jeu. On peut ainsi utiliser des shurikens, des explosifs et même des marionnettes pour leurrer l’ennemi.
En débloquant les missions, il est possible de gagner et de diriger jusqu’à 36 personnages différents, chacun ayant un style et des caractéristiques propres. Au fur et à mesure, les personnages évolueront en puissance et en endurance en montant des niveaux. Un peu à la manière d’un jeu de rôle, mais tout en restant très simpliste : il n’est pas possible de répartir les points, le niveau monte automatiquement à la fin d’une mission. Au final, les personnages avec lesquels on effectue le plus de missions sont simplement les plus forts.
Les styles de combat des personnages diffèrent selon l’arme qu’ils porte ce qui amène un enrichissement du gameplay. Un utilisateur de katana pourra faire des attaques spéciales en sautant d’un toit alors qu’une utilisatrice de kyoketsu shoge (sorte de couteau aiguisé attaché au bout d’une corde) pourra faire des attaques de zone en faisant tournoyer son arme.
Si les nouvelles animations de combat débloquées sont sympa un instant, l’intérêt s’amenuise rapidement. Les combats en face à face étant particulièrement brouillons, on essaiera de faire un maximum d’infiltration.
En plus du mode histoire classique, les possesseurs du soft sur PS2 pourront charger les cartes qu’ils auront créées, ce qui augmente encore la durée de jeu. A ceci s’ajoute enfin un mode multijoueur proposant des arènes de combat jusqu’à quatre joueurs.
Le verdictRetour au sommaire
Shinobido est un jeu d’infiltration au contenu riche mais malheureusement entaché par des graphismes pauvres, une caméra mal gérée et une IA faiblarde. Malgré ces défauts, il surpasse sans peine l’injouable Tenchu mais reste en deçà de Syphon Filter, la référence du genre sur la console. Bref, un jeu plutôt destiné aux fans de jeux d’infiltration ou de ninjas.