Test de Resident Evil Revelations sur 3DS : le grand écart de Capcom
SOMMAIRE
Resident Evil Revelations est la seconde incursion de la série sur 3DS. Malgré un certain manque d'inventivité, il assure l'essentiel niveau plaisir de jeu et réalisation.
Avec Resident Evil Revelations, l’enjeu est double pour Capcom : l’éditeur japonais doit déjà se faire pardonner l’infâme Resident Evil : The Mercenaries 3D, scandaleux recyclage mercantile impossible à trouver d’occasion. Il doit ensuite, et surtout, prouver que sa série d’horreur a sa place sur portable, non pas en jeu d’action bête et méchant mais en vrai survival horror à l’ancienne. Découvrons s’il s’agit d’un véritable retour aux sources ou d’un coup marketing fumeux de plus…
Capcom a finalement décidé, malgré ses déclarations fracassantes, de ne pas opérer de profonde révolution de la formule à l’œuvre sur Resident Evil 5, tout en procédant à tout un tas de subtiles retouches offrant un supplément d’âme certain à cet épisode. Non, les rubans encreurs, les munitions qui manquent et les énigmes un minimum malines ne sont pas de retour, ni même la gestion poussée d’un inventaire toujours trop limité. Même les zombies manquent à l’appel, ce qui est fort décevant lorsque l’on voit le travail sommaire réalisé sur le design des ennemis, plus proches de Silent Hill 4 que des bases fondatrices de la série.
Ce RER propose ceci dit un mélange sensiblement plus digeste que le cinquième opus pour le passionné de survival, celui qui ne cache pas son désarroi depuis l’exceptionnel Resident Evil Rebirth sur Gamecube. L’idée de départ de ce Revelations est de proposer une histoire découpée en chapitres, à la manière des séries télévisées. A la mode en ce moment dans le jeu vidéo, ce schéma narratif permet surtout à Capcom d’évacuer rapidement ses besoins d’action à outrance en refilant à l’increvable Chris Redfield le rôle de John Matrix moderne.
En plus de nous permettre de visiter d’autres lieux que le Queen Zenobia, lemanoir flottant paquebot qui sert de corps principal à l’intrigue, ce découpage a le mérite de dynamiser grandement la narration, qui multiplie dans cet épisode les allers/retours dans l’espace et le temps. La contrepartie évidente pose ceci dit d’autres problèmes : en augmentant le nombre de personnages jouables (trois « couples » différents), RER casse trop souvent l’ambiance particulière qui parvient à s’installer lorsque l’on contrôle Jill Valentine.
RER est au final un savant mélange, souvent jouissif mais parfois indigeste, des ingrédients passés et présents de la série. A son paroxysme lors des sublimes chapitres 3 et 4, mais aussi vers la fin de l’aventure, l’antique versant survival de la série procure toujours autant de plaisir tandis que la maniabilité tip-top au Circle Pad Pro (acceptable mais moins confortable sans) offre un confort de jeu rarement vu dans la série, malgré la lourdeur du personnage et un système d'esquive hautement perfectible. On peut évidemment tirer tout en bougeant, à la première comme à la troisième personne (au choix, notre préférence allant largement à la seconde) d'ailleurs, l’écran tactile remplaçant avantageusement les allers-retours vers la carte ou l’inventaire : on est du coup moins sous pression lorsque les ennemis se multiplient, mais on gagne grandement en confort de jeu, un point particulièrement important sur console portable.
A cela viennent se greffer quelques nouvelles mécaniques, comme le « genesis », un scanner permettant de récolter des informations sur les ennemis et de débusquer munitions et soins supplémentaires planqués dans les décors, ou encore la refonte judicieuse de la personnalisation de l’arsenal. Un peu lassant à la longue, le premier système a le mérite de vous forcer à admirer les superbes décors sous toutes les coutures, en plus d’ajouter un peu de tension pour ceux qui souhaitent scanner tous les types d’ennemis. Tout comme les améliorations d’armes peu contraignantes puisque modifiables à loisir, cela rend le jeu un peu plus facile pour les newbies, et ce malgré quelques boss bien corsés intelligemment placés durant la campagne.



Resident Evil Revelations est superbe, mis à part le design des ennemis pour le moins...particulier !
Ceux qui ont déjà pu s’essayer à The Mercenaries 3D ou même à la démo jouable de ce Revelations l’auront déjà constaté : Capcom a parfaitement adapté son MT Frameworks (à l’œuvre sur Resident Evil 5 et Lost Planet 2) à la portable de Nintendo. Ce nouveau Resident Evil est effectivement superbe, autant dans la modélisation des décors et personnages que dans sa gestion des sources lumineuses. Aussi à l’aise avec que sans la 3D stéréoscopique, qui apporte un poil de profondeur assez agréable pour les yeux, RER nous livre une composition graphique de tout premier plan, et ce malgré le caractère très commun des lieux arpentés (caverne, bateau, bureaux). On pourra ergoter sur le peu de pistes musicales mémorables ou sur les ralentissements lors des temps de chargements mal camouflés, mais rien n'y fera : un simple détour par le magnifique quartier d'équipage du Queen Zenobia suffira à nous convaincre du talent de Capcom aux commandes de la portable de Nintendo.
Comme tout bon jeu sous-titré Revelations qui se respecte, ce Resident Evil ne livre absolument aucun secret sur la mythologie de la série, si ce n’est ce qui conduit Jill Valentine à aller enquêter au manoir Spencer lors du DLC Lost in Nightmares de Resident Evil 5. Autant dire pas grand-chose, la théâtralisation permanente de l’intrigue tournant irrémédiablement celle-ci en ridicule, surtout avec les deux bouffons Quint et Kiss en guise de Jar Jar Binks du pauvre (c’est dire…). Dommage, le premier doublage français de l’histoire de la série assurait l’essentiel niveau crédibilité, et l’opposition BSAA/FBC sur fond d’attaque des terroristes de Veltro un semblant de pitch plutôt intéressant.
Les retournements de situation trop communs et le manichéisme qui transpire des personnages – on sait immédiatement qui est le vrai méchant, le faux méchant et le traitre – a finalement raison de notre patience, surtout si l’on a déjà vu les classiques du cinéma « en haute mer », dont Revelations reprend tous les poncifs. On n'est pas plus convaincu par le virus T-Abyss, énième variation du célèbre Virus T du premier opus, qui transforme les êtres humains en sortes de poissons, d’où notre complainte sur le look affreux de nos opposants, à mille lieux du charisme incroyable du zombie de base ou même des Plagas de Resident Evil 4. On peut également regretter la présence permanente d'un allié à nos côtés : aussi inutile soit-il dans le feu de l'action, notre buddy parasite quelque peu, par ses mauvaises répliques notamment, notre immersion au sein du paquebot fantôme. Difficile d'expliquer un tel choix de game design, aussi discutable dans le fond que dans la forme.
Vidéo de gameplay du mode Commando
Sans pour autant expédier son mode campagne, qui vous prendra un peu moins de dix heures de jeu avant un New Game + bienvenu, Resident Evil Revelations ne parvient jamais vraiment à égaler les histoires « série Z » des précédents volets majeurs. L’avalanche de films de zombies de ces dernières années a, il faut bien le dire, placé plus haut la barre des standards acceptables à ce niveau. Reste que le mode Commando, qui remplace les Mercenaires des deux précédents Resident Evil, offre plus qu’un simple bonus : ses 21 missions non scénarisées, reprenant tous les environnements du solo, ne sont certes pas très passionnantes en soit, mais la progression de notre héros via son arsenal conjuguée à la montée en puissance des ennemis offrent un met de choix aux aficionados du scoring, seul ou à deux en coopération (en ad-hoc ou en ligne). Bon courage pour débloquer le mode Abysse en rang S...











Où sont les zombies ?Retour au sommaire


Gameplay #2 - TGS 2011 - Jill ne s'infiltre pas en ...
En plus de nous permettre de visiter d’autres lieux que le Queen Zenobia, le
Tend la main vers hier mais regarde vers demainRetour au sommaire





Ceux qui ont déjà pu s’essayer à The Mercenaries 3D ou même à la démo jouable de ce Revelations l’auront déjà constaté : Capcom a parfaitement adapté son MT Frameworks (à l’œuvre sur Resident Evil 5 et Lost Planet 2) à la portable de Nintendo. Ce nouveau Resident Evil est effectivement superbe, autant dans la modélisation des décors et personnages que dans sa gestion des sources lumineuses. Aussi à l’aise avec que sans la 3D stéréoscopique, qui apporte un poil de profondeur assez agréable pour les yeux, RER nous livre une composition graphique de tout premier plan, et ce malgré le caractère très commun des lieux arpentés (caverne, bateau, bureaux). On pourra ergoter sur le peu de pistes musicales mémorables ou sur les ralentissements lors des temps de chargements mal camouflés, mais rien n'y fera : un simple détour par le magnifique quartier d'équipage du Queen Zenobia suffira à nous convaincre du talent de Capcom aux commandes de la portable de Nintendo.
Chris et Jill sont sur un bateauRetour au sommaire


Gameplay #3 - Raid Mode
Sans pour autant expédier son mode campagne, qui vous prendra un peu moins de dix heures de jeu avant un New Game + bienvenu, Resident Evil Revelations ne parvient jamais vraiment à égaler les histoires « série Z » des précédents volets majeurs. L’avalanche de films de zombies de ces dernières années a, il faut bien le dire, placé plus haut la barre des standards acceptables à ce niveau. Reste que le mode Commando, qui remplace les Mercenaires des deux précédents Resident Evil, offre plus qu’un simple bonus : ses 21 missions non scénarisées, reprenant tous les environnements du solo, ne sont certes pas très passionnantes en soit, mais la progression de notre héros via son arsenal conjuguée à la montée en puissance des ennemis offrent un met de choix aux aficionados du scoring, seul ou à deux en coopération (en ad-hoc ou en ligne). Bon courage pour débloquer le mode Abysse en rang S...
ConclusionRetour au sommaire
Toujours très orientée action, la série Resident Evil se dote avec Revelations d’un épisode solide qui tente de réconcilier les amateurs de survival horror avec l’une de ses franchises fondatrices sans décontenancer les newcomers issus du cinquième épisode. Diablement prenant lorsqu’il daigne poser son rythme, le titre de Capcom reste assez quelconque lors de ses séquences de bourrinage car, une nouvelle fois, l’ambiance s’étiole dès que le 9mm cède sa place à la M4. On trouvera également à redire sur le scénario un peu bidon, le design raté des ennemis et l'absence de séquence vraiment marquante, mais qu’importe : Resident Evil Revelations est au final aussi imparfait que charmant, bien réalisé, bien ficelé et plaisant à jouer. Sans être la killer-ap absolue de la 3DS ou le retour aux sources attendu (et annoncé) de la saga, Revelations est un titre de qualité supplémentaire pour la portable de Nintendo, et le meilleur Resident Evil depuis le quatrième épisode.-
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