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Interview Capcom : mais où va la série Resident Evil ?



Sortie le 25 Février 2015 , PS4 , Xbox 360 , PS3 , Xbox One , Playstation Vita , Plus de tests sur PC
Publiée le 30/01/2015 à 12:01, par Maxence

Interview Capcom : mais où va la série Resident Evil ?

Des épisodes rapprochés les uns des autres, retour des joueurs prédominant : voilà l'avenir de Resident Evil.

Resident Evil Revelations 2
Matthew Walker et Michiteru Okabe

Pour présenter Resident Evil Revelations 2, Capcom a réservé la cafétéria et l'amphithéâtre de l’école 42, dans le nord de Paris. L’occasion pour nous de réessayer la campagne scénarisée du jeu, cette fois aux commandes du revenant Barry Burton et de la jeune Natalia, mais aussi de découvrir le mode Raid, plus ou moins régulier dans la série depuis Resident Evil 3 : Nemesis.

Mais ce n’est pas tout. Le producteur du jeu Michiteru Okabe nous a également gratifiés de sa présence, accompagné par Matthew Walker, Production Manager. Nous avons donc pu interroger les deux hommes sur les choix derrière ce second Revelations, et sur l’avenir de la franchise la plus vendue de l’éditeur japonais.

Le miracle du format épisodique ?
Resident Evil Revelations 2
Concernant le modèle épisodique, déjà présent dans le premier Revelations, Matthew Walker estime que ce sont les joueurs qui ont adoubé le choix initial du développeur. Sur 3DS, puis sur consoles de salon avec la réédition HD, le premier volet était effectivement découpé en chapitres, mais bel et bien vendu d’un seul bloc. Avec Revelations 2, Capcom passe à l’étape suivante en morcelant commercialement son jeu.

« Cela avait du sens, et les gens ont eu l’air d’aimer ça. Alors pourquoi ne pas construire à partir de ça. Donc on s’est posé la question : « quelle en est la progression naturelle ? ». C’est de le sortir en numérique. Si vous proposez un format épisodique, ce n’est pas pour ne pas donner le choix aux joueurs de les acheter par épisode. »

La progression naturelle ? Pas sûr, mais le succès colossal de Telltale avec The Walking Dead et Game of Thrones n’est sans doute pas étranger à cette soudaine décision. Rappelons tout de même que le développeur de The Wolf Among Us a essuyé quelques revers critiques voire commerciaux avant de s’imposer, avec Retour vers le Futur ou Jurassic Park notamment. Vendre au détail n’est assurément pas un gage de succès, un risque que Capcom semble prêt à courir.

« Pour nous, c’est moins « quel risque prenons-nous ? » et plus « qu’est-ce que l’on peut faire de cool avec ça ? ». On le voit comme une série dramatique. Vous savez, comme Game of Thrones ou Lost. Les gens regardent ces séries, et voient les cliffhanger à la fin de chaque épisode, puis vont en ligne et théorisent dessus. Ils en parlent, sont vraiment passionnés par le sujet. C’est ce que nous voulons pour Resident Evil. Ça serait tellement cool que les gens s’investissent autant en ligne que pour les séries télévisées. »

Connaisseurs et nouveaux venus, le grand écart
Le client semble donc être devenu le nouveau (et unique) héros de l’éditeur. On sait qu’Ubisoft inclut les retours des joueurs, qu’il collecte tout au long du développement d’un jeu, dans la phase de pré-production de sa suite. On pensait Capcom encore un peu tourné vers l’ancienne école, celle de l’intuition créative et de la vision d’un designer puissant et charismatique. Si les règles sont désormais établies par la cible, on comprend mieux pourquoi les fortes têtes Kamiya et Mikami ont quitté le navire il y a quelques années.

Le feedback utilisateur fait loi, expliquant quelques curieux choix de design des derniers Resident Evil en date. Si Matthew Walker reconnait que beaucoup de joueurs ont regretté l’action à tout rompre de Resident Evil 5, il n’en démord pas sur l’intérêt des personnages en binôme, quitte à sacrifier un peu d’efficacité horrifique au passage :

« Il y a aussi des gens qui aiment Resident Evil, qui aiment l’horreur, mais pour qui le jeu est trop dur et n’arrivent pas à le compléter. Ou d’autres gens qui avaient trop peur pour jouer tout seul. Il s’agit de créer une expérience que tout le monde peut apprécier. D’où la mécanique de partenaire. Ce n’est pas juste de l’action. Il y a Moira et Natalia, qui sont les personnages de support de Claire et Barry. Ce sont ces deux personnages principaux qui vont s’occuper de l’action. »
« En modifiant le gameplay de cette manière, nous espérons donner aux gens une expérience plus centrée sur l’horreur, pas simplement deux personnages qui tirent sur tout ce qui bouge. »

Resident Evil Revelations 2
Il ne s’agit, en définitive, pas tant de proposer moins d’action, traditionnellement plus facile et instinctive – pour ne pas dire plus simple – que les mécaniques historiques du survival horror, mais de diluer celle-ci dans l’exploration et le gore, tout en proposant une alternative ludique (ici Moira et Natalia) à ceux que l’action répugne. Pas sûr que l’équilibre ainsi trouvé convienne à l’un ou l’autre des publics. Capcom n’a de son côté aucun doute, persuadé de ne pouvoir faire d’erreur en écoutant la vox populi. Pour brasser plus large, Capcom est prêt à tout, comme avec les cristaux du mode Raid :

« L’une des nouveautés du mode Raid, ce sont les cristaux de vie. Dans les précédents, si l’on meurt, on doit recommencer au début. Dans Revelations 2, vous conservez vos points d’expérience, mais revenez quand même au début aussi. Mais il y a des gens qui veulent forcer l’accès à la suite, qui veulent avoir accès à plus de contenu mais ont des problèmes pour progresser. Ces gens peuvent acquérir des cristaux de vie, leur permettant de respawner au milieu du niveau. On les obtient en faisant, par exemple, les missions quotidiennes qui seront proposées, ou les acheter dans la boutique du jeu. »

L'avenir (incertain) de la série
Mais alors, Resident Evil est-il destiné à faire le yoyo, entre épisodes canoniques chiffrés très action, et spin-off un peu moins bourrins, censés convaincre les connaisseurs sans pour autant cracher à la figure des newcomers ?

Resident Evil Revelations 2
« Nous ne voulons pas laisser passer trop de temps entre deux jeux, que les gens soient fatigués d’attendre le prochain. Nous voulons constamment proposer du nouveau contenu, et aussi écouter attentivement les retours des joueurs. Et spécialement pour Revelations. Nous voulons faire ce qu’ils veulent. C’est pourquoi nous avons Claire et Barry. Parce que les gens nous ont dit « nous voulons Claire et Barry ». Alors nous le leur donnons. »

L’avenir de Resident Evil se cache ici, dans les propos de Michiteru Okabe. Entre les excellentes ventes des deux derniers épisodes majeurs en date (6,7 millions pour Resident Evil 5, 6 millions pour le 6) et les retours plus mitigés des fans hardcore de la licence, Capcom ne semble plus savoir sur quel pied danser. En attendant, et pour ne pas « laisser trop de temps entre deux jeux », l’éditeur ressort le remake Gamecube du premier Resident Evil, en espérant y voir une indication encourageante pour la suite. Par son producteur, l’éditeur japonais le dit ouvertement : il ne sait pas où il va avec sa licence phare.

« Honnêtement, on n’a pas de plan spécifique au moment où l’on parle. L’important, pour ces dix prochaines années, c’est d’écouter les retours des joueurs. Si les joueurs sont passionnés, nous voulons qu’ils soient heureux. »

Avec (beaucoup) de malice, on pourrait voir ici un moyen pour Capcom de se défausser sur sa communauté. Investie dans le développement des jeux, celle-ci serait donc en partie responsable d’un éventuel échec, ludique comme commercial.

Oui, l’épanouissement des contenus numériques, sur consoles et PC, peut permettre à la série de retrouver ses lettres de noblesse. Les spin-off comme Revelations peuvent se développer en parallèle des épisodes canoniques d'envergure, financés à coups de millions et très lucratifs pour l'éditeur. On aimerait néanmoins qu'une dichotomie plus franche de la licence soit opérée. Avec Revelations 2, Capcom semble vouloir jouer sur tous les tableaux, alors même que ce système de chapitres parait idéal pour prendre des risques, et ainsi récolter les retours de la communauté. Réponse définitive fin mars, lorsque tous les épisodes seront disponibles sur PC, PS3, PS4, Xbox 360 et Xbox One.


Preview : Barry sur la corde Raid

Tous les commentaires

  • scarface76
    01/02/2015 16:07:47

    La série est pour moi dans la continuité depuis le première épisode, de l'action des infectés et du gore. Le coté stressant des premier épisodes est surtout dû a notre jeunesse a l'époque (pour certain) et la maniabilité horrible et frustrante des perso. Avec l'evolution c'est ce qu'aurait dû être RE si le premier était sortie aujourd'hui

  • narbrion
    01/02/2015 13:15:06

    C'est quoi cette photo en 1ere page pour illustrer l'article? CAPCOM se lance dans le porno avec RE ou quoi? :D :D :D

  • Poussin1er
    31/01/2015 21:05:23

    BiZou yuter a partir du moment où c'est passé en FPS, j'ai laissé tomber la licence. Je suis heureux qu'ils nous aient ressortis le premier en HD.

  • Poussin1er
    31/01/2015 21:03:36

    Evilsnake c'est déjà en cours... Je suis très déçu des FF depuis le XII (que je n'ai vraiment pas aimé du tout). Sinon, pour ce ce est de Resident evil, je me suis pris le remaster HD sur PS4 et je suis heureux de revenir sur un Resident evil que j'ai tant aimé. J'espère qu'ils feront les 2 suites.

  • Septon
    31/01/2015 14:43:42

    Pas forcément mon genre de faire le rabat-joie sur la base d'interviews mais là pour le coup les propos des mecs de CAPCOM sont vraiment lamentables, presque indécents. "Réclamez quelque chose et vous l'aurez!" C'est vraiment le degré zéro de la création artistique.  Perso j'ai adoré le premier REVELATIONS (la narration façon série TV, le bestiaire aux relents lovecraftiens, l'atmosphère gothique et mélancolico-lugubre qui règne sur le Queen Zenobia) et je me réjouis de faire ce 2ème opus, mais à la lecture de cette interview ça donne quand même peu d'espoir d'avoir un véritable retour aux sources ou un réel renouveau total pour BIOHAZARD 7.  Concernant le 6 je l'ai pris pour ce que c'était, à savoir une grosse série B aux relents nanardesques. Je l'ai fait en coop et on a beaucoup rigolé devant la surenchère pop-corn permanente totalement assumée, mais je n'aimerais pas pour autant que la série continue aveuglément dans ce sens. La campagne de Léon est véritablement bien construite avec un rythme qui va crescendo - le début est presque intimiste et la fin est un Big Bang hollywoodien - il y a une certaine maîtrise de la montée en puissance, mais les deux autres campagnes sont clairement plusieurs crans en dessous, et c'est quand même les 2/3 du jeu.

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