Test Professeur Layton Et Le Masque Des Miracles (Nintendo 3DS) : 8/10 sur JeuxVideo.fr

Le premier épisode de la série Layton sur 3DS est le deuxième de la seconde trilogie du jeu d’aventure énigme de Level 5. Compris ? En gros, après trois excellents volets sur DS, la série est revenue un peu dans le temps avec l’Appel du Spectre l’année dernière, narrant la rencontre entre le professeur et son assistant Luke. Le Masque des Miracles qui nous intéresse aujourd’hui lui fait donc directement suite, la conclusion de cette seconde épopée étant prévue pour l’année prochaine au Japon.

Mais l’enjeu de ce Masque des miracles n’est pas tant scénaristique, de nombreux amateurs de la licence espérant de vraies innovations dans la mécaniques bien rodées de la série, désormais dévolue à la 3DS. Malgré un statisme évident dans le déroulement du jeu et son rythme, Level 5 a quand même profité de la puissance de la 3DS pour améliorer sa recette par petites touches. Visuellement tout d’abord : la série garde sa direction artistique particulièrement réussie, qui gagne cette fois un peu de profondeur grâce à l’option 3D. L’effet ne révolutionne pas Layton mais se veut tout de même très agréable d’autant que les décors ont été dessinés en conséquence.

Mieux, le Masque des Miracles dynamise grandement ces magnifiques tableaux en multipliant les éléments animés à l’écran. Plus question de plans fixes : les lumières, fontaines et autres passants s’animent légèrement afin de discrètement donner vie aux lieux visités. Un détail qui a finalement son importance, puisque la ville de Dorémont que l’on visite pour l’occasion est directement inspirée de Las Vegas. Une cité du vice version Bisounours, certes, mais qui n’en garde pas moins la démesure fastueuse de son modèle Ouest-américain.



Afin de capitaliser sur cette idée de mouvement, Level 5 a modifié le système de navigation. L’exploration et les déplacements s’effectuent désormais de manière différenciée, la première composante étant d’ailleurs complètement revue. Tout s’affiche sur l’écran du haut, la couche tactile servant à déplacer une loupe marquant les interactions possibles avec le décor. Cela permet d’une part au jeu d’afficher des scènes plus larges que l’écran, le cadre se mouvant dès que la loupe s’approche d’un bord. Cela aidera également les plus jeunes à scanner les environnements, l’indicateur devenant rouge à la moindre possibilité.

Pièces S.O.S à récolter, bouts du décor à explorer en détail et personnages avec lesquels interagir sont ainsi découverts plus aisément dans les décors. Les premières minutes sont déconcertantes puisque l’on ne comprend pas bien pourquoi Level 5 a complexifié son interface. On prend ceci dit rapidement le pli, le nouveau confort visuel valant bien ce petit temps d’adaptation. La 3D fonctionne également à plein régime lors des superbes cinématiques, toujours un peu trop courtes à notre gout mais ingénieusement pensées pour être vues en stéréoscopique. Comme d’habitude, elles viennent ponctuer les moments forts du scénario, dont les mystères s’empilent avant que notre enquête ne vienne en démêler les principaux nœuds.

Si l’histoire mènera évidemment Layton à révéler les supercheries que le porteur du masque des miracles fomente pour terroriser la ville, le gros attrait narratif de cet épisode est ailleurs. Comme le Destin Perdu sur DS, cet opus 3DS nous permet d’en savoir plus sur le passé du gentleman enquêteur, notamment via des séquences de « post-adolescence » jouables. Triangle amoureux, amitié rivale et perte d’un être cher donnent ainsi encore un peu de consistance à Layton, par ailleurs toujours aussi policé et donneur de leçon. On ne se refait pas.

Très solide visuellement et doté de bons points d’accroche scénaristique, cet épisode n’est pour autant pas la Laytonerie ultime. Dans son fonctionnement intrinsèque, le titre de Level 5 reste curieusement frileux si bien que l’impression de déjà joué, qui nous taraude depuis quelques épisodes déjà, ne s’évapore jamais vraiment. C’est bien puisque l’on retrouve ses marques dès le début, ça l’est moins quand on en vient à se demander si telle ou telle énigme n’a pas déjà été vue dans un précédent volet. Le Masque des Miracles abandonne pourtant la plupart des puzzles « Kawashimesque » pour se concentrer sur des épreuves de logique basées sur la déduction et l'observation, mais cela ne suffit pas pour autant à renouveler son fond de jeu.

Les mini-jeux annexes ne sont pas forcément passionnants, les indices toujours aussi efficaces et la 3D jamais utilisée pour les casse-têtes, pour un jeu qui semble encore plus facile que les précédents (à moins que notre esprit soit mieux aiguisé qu’auparavant, mais j’en doute !). Restent les énigmes cachées et déblocables une fois le jeu bouclé qui relèvent comme toujours le niveau ainsi que les 365 futures énigmes à télécharger pour compléter la petite vingtaine d’heures de jeu de l’aventure, le contenu étant comme d’habitude largement à la hauteur de nos attentes.

Malgré le changement de plateforme, le surplace de la série niveau gameplay fera peut-être de ce Masque des Miracles le Layton de trop pour les joueurs qui ne s’intéressent qu’aux puzzles. En revanche, ceux qui concèdent davantage qu’un coup d’œil discret à l’histoire et à l’ambiance seront forcément séduits par les luxueux atours de cet épisode 3DS, dont le visuel dynamique améliore grandement l’expérience visuelle. Le héros gagne encore en profondeur, l’intrigue fait preuve de son efficacité habituelle quand le contenu tient une nouvelle fois toutes ses promesses. Ce Professeur Layton s’impose donc comme un très bon épisode de plus, en attendant une fin de trilogie enlevée et un spin-off VS Attorney prometteur. Une année 2013 qui s'annonce donc chargée pour Layton, son assistante Emmy et son apprenti Luke.